Citations sur A la vie, à la mort (21)
Tous les enseignants sans exception commencèrent par m’appeler Beaufort. Bien que je les corrige immédiatement, ça me déprima. Il m’avait fallu des années pour faire oublier mon fardeau – merci, grand-père, d’être mort juste avant ma naissance, amenant ainsi m’man à se croire obligée d’honorer ta mémoire en m’affublant de ton prénom. Plus personne, en Arizona, ne se souvenait que Beau était un sobriquet. Et voilà que j'allais devoir repartir de zéro.
Le problème c'était le temps - je n'en avais pas. Pas assez en tout cas pour écrire un roman, ni même la moitié d'un.
(préface de Stephenie Meyer)
J'avais toujours fonctionné ainsi. Me décider m'était douloureux, représentait l'étape que je redoutais le plus. Mais une fois mes choix arrêtés, je fonçais, en général soulagé d'être parvenu à trancher. Parfois cet apaisement était teinté de désespoir, comme quand je m'étais résolu à partir pour Forks. N'empêche, c'était mieux que de me débattre face aux différentes options qui s'offraient à moi.
Nous partîmes en courant dans l’obscurité qui n’était pas obscure, sans que j’éprouve de crainte. Ce qui allait suivre serait aisé, j’en étais sûr, comme tout l’avait été jusqu’à présent.
- Et toi ? Tu n’es pas affectée du tout par ma présence ?
Elle se retourna, s’empara de ma main et la porta une nouvelle fois à ses narines. Elle s’inclina sur ma paume, ferma les paupières. Elle inhala lentement, profondément.
- Quand bien même ce serait le cas… murmura-t-elle.
Elle rouvrit les yeux, me gratifia d’un sourire immense.
- Il n’en reste pas moins que j’ai de meilleurs réflexes.
Cette nuit-là, pour la première fois, je rêvai d’Edythe Cullen.
A cet instant précis, les yeux d’Edythe rencontrèrent les miens. Aussitôt, je pivotai vers Jeremy, m’inclinai vers lui. Il recula, dérouté par cette soudaine invasion de son espace personnel. Malgré ma dérobade, j’eus la conviction que, au moment où nos prunelles s’étaient croisées, Edythe n’avait semblé ni inamicale ni dégoûtée, contrairement à note dernière rencontre. Une fois encore, elle m’était apparue intriguée et bizarrement insatisfaite.
Si je n’étais pas parti pour Forks, je ne me serais pas retrouvé dans cette situation, j’en avais conscience. Pourtant, aussi terrifié, que je sois, je n’arrivais pas à regretter ma décision. Quand la vie vous a fait don d’un rêve qui a dépassé toutes vos espérances, il serait saugrenu de pleurer sur sa fin.
Ce fut avec un sourire aimable et tranquille que la chasseuse s’approcha pour me tuer.
Sans vouloir jouer les arrogants, j'avais la nette impression que Mckayla en pinçait pour moi, ce qui me procurait de drôles de sensations. Jusqu'à présent, je n'avais guère intéressé les filles. Avais-je envie que celle-ci m'apprécie ? Elle était plutôt jolie, mais ses attentions m'embarrassaient un peu. Pourquoi ? Parce que c'était elle qui paraissait avoir jeté son dévolu sur moi et pas le contraire ? Ridicule ! Comme si c'était à moi de décider.