Citations sur Les âmes vagabondes (223)
Nous ne sommes pas des profiteurs. Tout ce que nous prenons, nous le bonifions ; les mondes avec nous sont en paix, en harmonie, embellis. Les humains étaient des brutes. Durant les quelques millénaires de leur règne, ils ont mis au point une profusion écœurante de modes de torture ; je n’avais pas été capable de lire jusqu’au bout les rapports officiels pourtant cliniques et sans pathos. Les guerres avaient ravagé quasiment tous les continents. Ceux qui vivaient dans les nations en paix détournaient pudiquement la tête pour ne pas voir la misère par-delà leurs frontières. Il n’y avait pas d’équité dans la distribution des biens et des richesses. L’avidité humaine avait mis en péril tout l’écosystème de la planète. La violence et le meurtre faisaient partie de la vie quotidienne. Plus inconcevable encore, leurs enfants – la nouvelle génération que les miens vénéraient pour leur potentiel immaculé – pouvaient être victimes de sévices, perpétrés parfois par leur propre géniteurs. Depuis notre arrivée, la différence est criante. Tout le monde doit admettre que la Terre se porte mieux, grâce à nous.
Je connaissais l'exagération humaine concernant le regret - avoir le coeur brisé. [...] Mais j'avais toujours cru qu'il s'agissait d'une métaphore, d'une image qui n'avait aucun lien physiologique [...] Je ne m'attendais donc pas à ressentir cette douleur dans la poitrine. La nausée, oui, la boule dans la gorge, oui, les larmes brûlantes dans les yeux, oui. Mais pas cette sensation que quelque chose se déchirait dans ma cage thoracique. C'était contre toute logique.
Pourquoi l'amour humain me paraissait tellement plus précieux que celui de mes congénères ? Parce qu'il était exclusif, capricieux ? Les âmes offraient leur amour sans restriction. Avais-je besoin de relever un plus grand défi ? Cet amour humain était truffé de pièges ; il était sans règles, sans loi ; il pouvait être offert sans rien exiger en retour, comme avec Jamie, ou alors obtenu, avec le temps, après de longs efforts, comme avec Ian, ou être immédiat, déchirant et animal, comme avec Jared.
Cette Terre était à la fois le plus noble et le plus vil des mondes; on y trouvait les émotions les plus belles, les plus délicates et, en même temps, les pulsions les plus noires, les plus sinistres.
Vivre sans corps était un supplice pire qu'une prison, je le reconnaissais. Etre transportée d'un point à un autre, sans avoir prise sur le monde extérieur ni libre arbitre. Etre piégée en chair étrangère...
[...] Je ne peux pas ... (Elle a pris un moment pour rassembler son courage.) Je ne veux pas que tu meures pour moi, Gaby. Ca m'est insupportable.
(p.532)
Tu es comme ... une mère. Les mères ont des réactions irrationnelles ici. Elle sont le siège de trop d'émotions.
La maternité, par essence, est émotion, même pour vous les âmes.
(p. 145)
Je n'ai jamais vécu sur une planète ou,avant l'arrivée pacifiste des âmes, on perpétuait de telles infamies. Cette terre était à la fois le plus noble et le plus vil des mondes. On y trouvait les émotions le plus belles,les plus délicates,et en même temps , les pulsions les plus noires,les plus sinistres. Peut être était ce inévitable? Peut être sans les Très Bas ne pouvait on toucher au très Haut. Les âmes feraient elles exception à cette règle? Était il possible d'avoir les lumières de ce monde sans les ténèbres?
-Ian je t'en prie.
-Ils n'ont pas le droit de te faire ça, Gaby ! Tu entends? (Il criait de nouveau.)
-Ce n'est pas ça. Ce n'est pas pour sauver la Traqueuse que j'ai montré à Doc comment réaliser la séparation, ai-je murmuré. La présence de la Traqueuse a juste précipité ma décision. Je l'ai fait pour sauver Mel, Ian...
J'ai vu ses narines frémir. Mais il n'a rien dit.
-Elle est enfermée, Ian. C'est comme une prison...pire que ça ; je ne sais pas comment décrire ce qu'elle endure. Elle est une sorte de fantôme. Et je peux la libérer. Je peux la faire revenir.
-Toi aussi, tu mérites d'avoir une vie. Tu mérites de rester.
-Mais j'aime Mel, Ian.
Il a fermé les yeux, ses lèvres ont pâli.
-Mais moi aussi, je t'aime. Ça ne compte pas ?
-Si, ça compte. Ça compte énormément. Tu ne le vois pas ? C'est pour ça que je dois le faire.
Il a ouvert les yeux brusquement.
-C'est si insupportable pour toi que je t'aime ? C'est ça ? Je peux me taire, Gaby. Ne plus rien dire. Tu peux être avec Jared, si c'est ça que tu veux. Mais reste.
- Non, Ian…(J'ai pris son visage dans mes mains. Sa peu était dure et tendues sur les os.)Non… je t'aime aussi. Moi, le petit ver d'argent lové à l'arrière de son crâne. Mais mon corps, lui ne t'aime pas. Il ne peut t'aimer. Je ne pourrais jamais t'aimer dans ce corps, Ian. Je suis déchirée. C'est insupportable.
" Les humains n'ont jamais pu définir l'amour. Quelle est la part physique ? Quelle est la part mentale ? Est-ce le fruit du hasard ou du destin ? Pourquoi des unions parfaites sur le papier s'écroulent-elles ? Pourquoi des couples improbables résistent-ils à tout ? Je ne connais pas plus les réponses qu'eux. L'amour est là ou pas, c'est tout. "