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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Derrière cette couverture assez sobre et intrigante se cache une véritable bombe au niveau scénario et graphisme. Si la couverture est orange, le contenu est bien noir: noir, dérangeant, glauque, malsain, envoûtant et parfois morbide.

Après « Lola Cordova », « le roi des mouches » est mon deuxième trip sur papier de l'année 2005 : sexe, drogues et rock'n'roll. Mais à l'inverse de « Lola Cordova », dont le trip interplanétaire se situe en pleine fiction, ce trip se situe dans la réalité de notre monde et cela, même si on a du mal à localiser l'endroit. Les maisons, les vêtements, le style de la BD et le culte du déguisement font penser aux Etats-Unis, alors que les voitures et la monnaie utilisée font penser à l'Europe.

Sélectionné pour le prix du scénario à Angoulême 2006, cet album est composé de petites histoires qui peuvent se lire séparément. Les différents personnages se croisent au fil des histoires afin de former un tout très cohérent et abouti. On suit les délires quotidiens de jeunes paumés, bordés par l'ennui, les plaisirs artificiels, le sexe et l'alcool. Coincés dans la banalité de leurs existences, ils cherchent à s'enfuir via l'alcool, la drogue, les anti-dépresseurs et le sexe.

La narration à l'humour très noir tranche comme une lame de rasoir. le cadrage (face caméra) ajoute un côté malsain et dérangeant à l'histoire. le dessin fait fort penser à la série « Black Hole », les traits sombres et beaucoup de couleurs, mais sans tomber dans le criard. le tout crée une osmose envoûtante qui se dégage de ce microcosme de personnages désoeuvrés et dépourvus de toute morale.

Très fort !
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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Avis portant sur la série.

Je flotte, ahuri. Prisonnier de la bulle nihiliste et lumineuse que Mezzo et Pirus ont créée pour moi. Je vagabonde entre les états d'âme. Béat, repus du plaisir, que dis-je, de la jouissance qu'offre cet exutoire par procuration, ce révélateur de mon immoralité bien trop dissimulée. Je suis troublé qu'elle me soit si froidement dévoilée. Un peu nauséeux aussi, dérangé quand l'obscénité me montre ce que je ne veux pas voir et qu'elle piétine les frontières de mes convenances. Mais je me reprends, et soudain embrasé, je ne veux plus que crier, éructer à la face du monde toute la fascination que m'inspire cette oeuvre baroque. Ce grand-huit psychique m'effraie et me secoue parfois jusqu'à l'écoeurement, pourtant je n'ai qu'une envie : recommencer.

Goûter encore et encore cette fresque intimiste, acide et désenchantée. Retrouver mes nouveaux amis, ces héros du mal-être, et tel un voyeur insatiable, épier leurs existences tellement pitoyables qu'elles en deviendraient touchantes. Je me glisse insidieusement dans ces quotidiens qui se croisent et s'entrechoquent, car je crois que j'aime ces gens qui s'exposent au travers de leurs dérives. Leurs parties de jambes en l'air dissolues, fornications si mécaniques qu'elles en trivialisent l'acte sexuel. Leurs fantasmes alcoolisés, leurs défonces répétitives et toutes ces visions morbides, autant d'échappatoires et d'aveux de faiblesse. J'aime leur impudeur physique et psychologique et cette férocité crue, presque sensuelle. Coincés dans leurs corps et dans leurs têtes, rongés par la banalité, la médiocrité et l'ennui, ils ne font que hurler leur désir de vivre.

Ces humains existent. Il ne peut en être autrement. D'ailleurs, ils me parlent. À leur tour, chacun dans un chapitre, dans une tranche de vie, ils se racontent, m'expliquent ce qu'ils font et à quoi ils pensent. Sans émotion. La plume acerbe et le pinceau précis ne sont que des témoins froids et distants de leurs dérapages. Aucune apologie, aucun parti pris, aucune complaisance. La narration, envoutante, se veut volontairement statique. Les cadrages, hors du commun, sont impersonnels. La ligne sombre, très "pop-art", et ses couleurs sourdes affichent une beauté détachée, glacée. Tout concourt à la désincarnation, à renvoyer l'image de misérables insectes qui s'agitent dans une confusion frénétique et malsaine et s'échinent à fuir ce bocal sordide.

La haine, la dépravation, l'hypocrisie, le fatalisme, la lâcheté, la violence, la perversité, le cynisme, l'indigence, etc.… L'exhalaison de toute cette merde morale est devenue mon oxygène, ces excréments de l'âme, je m'en nourris, je m'en délecte comme d'un nectar. Je suis le nouveau Grégor et enfin je me métamorphose, maintenant je fais partie du peuple des mouches.

Vous avez aimé Les lois de l'attraction de B.Ellis et le Short cuts de R.Altman ? le style de Charles Burns vous plait ? Daniel Clowes est, selon vous, le plus grand des sociologues ? Alors lisez le roi des mouches !
Un électrochoc ! Un chef-d'oeuvre !
Lien : http://www.bdtheque.com/main..
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Noirceur, mélancolie, post adolescence et quête d'identité sont ici au programme sous forme de différentes nouvelles se recoupant à la manière de Shortcuts d'Altman. On rentre dans ce quotidien noir, psychédélique d'une jeunesse perdue que l'on situe en Lorraine ou en Allemagne (d'après les origines de Pirus) et le dessin hypnotique ne nous lâche pas. Ils s'emmerdent, fument, boivent et gobent. La magnifique atmosphère glauque est à rapprocher de celle de Clowes (« Comme un gant de velours pris dans la fonte » chez Cornélius), c'est dire si c'est de la bonne…
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Je ne connaissais rien (de rien) en ouvrant ce premier tome; à part qu'il y en a deux qui suivent. Rien de l'auteur, du dessinateur, ni même de l'histoire ou des critiques, rien du tout !

Sur le 1er chapitre, je me dis alors qu'on est sur un style genre Tomine, avec un côté plus sombre, plus poisseux, mais avec la même tendance à raconter des histoires montrant le côté loser des personnages.

Passé le 1er chapitre, je réalise qu'on n'est pas sur des nouvelles ou des tranches de vie (mon impression première). On s'aperçoit vite que personnages et histoires se recoupent au fil des pages. Mais surtout, ce qui se passe, c'est qu'une part de nous tombe dans ce monde. Cette part paumée en nous, peut-être déjà oubliée pour certains, restée à la surface pour d'autres, ou encore tout à fait là pour des moins chanceux. Tout dépend où on en est dans sa vie et ce qu'on a traversé 😶

Puis, ce qui marque dans ce livre, c'est cette justesse dans la description de certaines réalités chez les adolescents, les post ado, les parents embourgeoisés, ou d'autres complètement paumés ou esseulés. Que dire alors des relations familiales qui donnent vraiment envie... de s'enfuir 😅.

Il y a juste une fillette de 7/8 ans qui a l'air de bien vivre sa vie. On dirait que c'est le seul personnage du livre qui ne donne pas l'impression d'être au bord du gouffre ou de devenir zinzin. le tout sur une soixantaine de pages !

64 pages exactement. Ça paraît peu. Dans certaines BD, ça se lit en 10 minutes, le temps du bon gros café du matin. Ça n'est pas le cas ici. Alors ça ne veut pas dire que c'est verbeux hein. En fait, chaque page se compose de 7 ou 8 cases, avec chacune un texte en bordure haute prenant le point de vue du narrateur. Et chaque chapitre à son narrateur: super façon de bien rentrer dans la tête des personnages.

Au final, c'est une lecture sombre, crue (avec pas mal de cul) et étonnante pour de la BD FR. J'imagine pas forcément au goût de tous. de mon côté, j'ai adoré ! Cela donne forcément envie de découvrir le reste du travail du duo Mezzo / Pirus qui a oeuvré plus d'une fois ensemble.

Prochaine lecture et sans surprise, les tomes 2 et 3. L'avantage quand on découvre une série bien après c'est qu'on peut tout enchaîner ! Pareil quand on sait/peut être patient 😁
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Cela fait des années que j'essaye de me mettre à la BD, en vain. Et puis on me conseille le Roi des mouches. Sans conviction je m'y attelle, et me voilà captivée. Les dessins ainsi que le texte - limpide et sans fioritures - vous plongent dans un univers complètement barré, où l'ennui et les crises que traversent les personnages entraînent ces derniers dans la violence, dans une succession de situations où ils vont tester leurs limites. Les histoires s'entrecroisent et chaque personnage a son propre relief, ses propres caractéristiques. C'est une bande dessinée violente, certes, mais qui possède néanmoins une certaine finesse. le dessin est superbe et les couleurs donnent un côté un peu psychédélique qui fait écho aux références musicales présentes dans le récit, ce qui ne gâche rien. Je pense que c'est vraiment une BD à avoir dans sa bibliothèque!
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