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EAN : 9782723472845
100 pages
Glénat (12/05/2010)
3.94/5   18 notes
Résumé :
Désert du Texas, Etats-Unis. Trois fugitifs blessés se crashent dans une voiture de flics volée. Flashback, 48 heures plus tôt. Jack Farell revient à Crystal, la ville de son enfance. Ses poches sont vides, ce qui est plutôt regrettable puisqu'il était parti quelques années plus tôt avec l'idée de faire fortune dans le Nord. Pour revenir voir sa mère la tête haute, il décide d'organiser le braquage de la banque de Crystal. Mais sa famille de tarés, le shérif véreux ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
On est au Texas, proche de la frontière mexicaine, aux alentours des années 1950, l'ambiance est entre le road trip et le polar noir, tendance sordide et glauque. le graphisme est agressif, anguleux, très coloré, les contrastes violents accentuent la chaleur étouffante de cette région, le soleil qui tape fort, la soif inévitable, le sang qui sèche rapidement… Les traits sont durs, les personnages sont plutôt laids, labourés de rides, striés d'ombres sèches, les regards creusés au burin, méfiants, ici, personne n'aime personne.
Une scène de course poursuite sur les routes du désert en grosses bagnoles américaines qui se déroule plutôt vers la fin du récit introduit cette bande dessinée, on comprend vite à quoi s'attendre. On va découvrir ensuite comment on en est arrivé à ce final. Un gang local prépare un gros coup, aidé par la police corrompue, mais une petite frappe de retour au pays effectue un braquage de son côté, c'était pas prévu, et ça va mettre une pagaille dans l'organisation.
Magouilles, lutte de pouvoir, histoires de famille, inceste, tout le monde se tire dans les pattes, à fond dans tout ce qu'il y a de plus crasseux, mieux vaut laisser tes états d'âmes au fond d'un trou dans le désert.
On y trouve de nombreux clins d'oeil aux comics et au cinéma, les westerns, le pulp rétro, ceux des années 50, noir et clinquant à la fois, comme le graphisme. le montage du récit est assez tordu, plusieurs flashbacks emmêlés nous amènent à nous poser des questions, à vouloir comprendre cet imbroglio, un désordre apparent qui transcende les tensions entre tous les antagonistes, tous plus tordus les uns que les autres. Mais surtout, on a affaire à un récit haletant, violent et échevelé, du rythme, de l'action, une fureur de vivre, entre esprit étriqué obnubilé par l'argent et grands espaces, envies d'évasion, ça fait des étincelles.
C'est une découverte réjouissante, une bande dessinée sortie en 1991 dont je n'avais jamais entendu parlé, heureux de l'avoir enfin découverte, honteux d'être resté trente-deux ans dans l'ignorance de son existence. Les deux auteurs ont par la suite renouvelé leur collaboration, il va falloir que je me lance à la recherche.
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C'est un décor bien connu : le désert, une station-service vide et une petite ville isolée, avec sa banque et son hôtel pour les voyageurs de passage. La faune qui l'habite, elle aussi, est bien connue : le shérif véreux, la bande de voyous, le petit indic minable, la femme fatale et, bien-sûr, l'antihéros à défaut de mieux. Grande absente : la morale. Elle n'aura pas traversé le grand fleuve ni les grandes plaines pour parvenir jusqu'à l'ouest américain, jusqu'à cette localité à quelques miles de la frontière mexicaine. Récit d'action à la profonde noirceur, Les désarmés est une bande-dessinée où l'espoir est un mirage et où l'argent, décidément tout-puissant, a remplacé jusqu'à l'amour.

Baby Jack a eu une idée. Pour cacher à sa mère l'échec de son projet personnel de vie d'homme autonome, le jeune homme a décidé de braquer une banque. Hélas pour lui, sa mère n'est pas l'une de ces femmes dévouées à leur enfant, bien au contraire. Femme alcoolique dont les formes affolent les hommes du secteur, Angie fait partie d'un autre projet de braquage, plus ambitieux, qui inclut, outre la bande du voyou local Farnum, le shérif Blocker. Un subtil engrenage se met alors en marche, qui fait s'entrechoquer les ambitions et les espoirs de chacun des personnages. le déroulé de l'action fait aussi apparaître un certain isolement chez chacun d'eux, tandis que les notions de groupe et de solidarité vacillent. Ainsi chez les truands, une vive lutte pour la succession de Farnum oppose Finch, son ancien lieutenant, à Kendrick, son nouveau protégé. Blocker, le supposé garant des lois, profite de sa situation pour s'enrichir, mais sa situation ne le protège pas complètement. Quant à Angie, Baby Jack et son jeune frère Tim, on comprend que les liens du sang dérivent franchement par rapport à une certaine normalité, bien que cela, étrangement, tende vers un certain équilibre. À la relation très distendue et orageuse entre Tim et Angie répond ainsi une relation immoralement proche entre Baby Jack et Angie.

Récit sobre et efficace, rythmé tant par les rebondissements narratifs que par les flash-backs, Les désarmés est également très sombre, ne laissant, pour ainsi dire, aucune échappatoire aux personnages principaux ou secondaires. le titre résonne comme un paradoxe pour un jeu de massacre, illustré par les nombreuses fusillades, scènes de torture ou de meurtre. Mais sans doute le titre est-il justifié, car tous ces personnages, et principalement Baby Jack et Tim, sont fondamentalement désarmés face aux péripéties qui leur arrivent. Ils n'ont à leur opposer que de dérisoires espoirs : celui d'une vie de famille retrouvée, celui de trouver vivants et réels les illusions d'un ouest mythique véhiculés par les comics ou les films. Cependant, Baby Jack et Tim ne vivent pas positivement le mythe américain ; mais, brisés et digérés par lui, ils en font définitivement partie.
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Il me tardait de poursuivre ma découverte du duo Mezzo/Pirus après avoir été conquis par le Roi des Mouches des mêmes auteurs.

Les Désarmés est leur première collaboration, datant de 1991 pour le premier tome, suivi d'un second tome sorti en 1993. À la lecture de l'intégrale (sortie en 2010 et ressortie en 2016 chez Glénat), on ne ressent pas du tout le découpage original.

En revanche, ce qu'on ressent rapidement, c'est l'Amérique profonde. On se laisse emporter dans une sorte de descente aux enfers sordide mettant en scène un shérif corrompu, un gang un peu éclaté et une famille tordue. le t un bon condensé d'action et de personnages amoraux, bien portés par un scénario classique mais efficace.

Il s'agit donc d'une lecture "agréable" sans pour autant être une oeuvre inoubliable. Un 7,5 bien tassé !

Prochaine lecture : Love in Vain (de Mezzo uniquement) sur le mythique bluesman Robert Johnson.
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Mezzo et Pirus sur la couverture d'un album, il ne m'en faut pas plus pour m'inciter à l'achat. Et pourtant, il ne s'agit pas d'un nouvel album du duo à l'origine du magistral le Roi des mouches, mais d'une intégrale regroupant deux anciens tomes des éditions Zenda, publiés en 1991. Une réédition, retravaillée au niveau des couleurs et même au niveau de certains dialogues, proposée au sein du label Drugstore de Glénat.

Balançant entre western, polar noir et road-movie à l'américaine, ce récit débute par une course poursuite poussiéreuse dans le désert du Texas. Construit sous forme d'un long flashback qui explique l'issue fatidique, l'intrigue est somme toute assez classique et reprend les éléments qui font la force du genre. « Désarmés » est l'histoire d'un braquage qui foire inévitablement, combiné à un règlement de comptes familial. le plan qui foire, les brigands qui se trahissent, les flics corrompus, les femmes manipulatrices et les courses-poursuites parsemées de balles … rien de neuf sous l'horizon, me direz-vous ! Et pourtant, le récit de Mezzo et Pirus s'avère parfaitement maîtrisé, pourvu de dialogues ciselées et de personnages charismatiques … et d'une fin brillante.

Ce qui fait également la force de cette intégrale, est l'atmosphère pesante qui règne tout au long de l'album. Et c'est là qu'il faut souligner le travail remarquable de Mezzo, qui nous emmène dans une Amérique sombre et profonde, au sein d'une ambiance qui s'installe au diapason du scénario.

Une intégrale qui vaut assurément le détour !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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On alterne entre l'action présente et des flashback 48h avant les faits. Tout se passe en Amérique, un braquage de banque dans la petite ville de Crystal. le braqueur est reconnu par le shérif, un ancien gamin du village dont la mère habite en bordure … Mais le shérif ne cherche pas à l'arrêter, il veut juste récupérer le cash du braquage. Corrompu jusqu'à la moelle et trempant dans des combinent de la mafia locale, ce shérif est à l'image de toute la population de cette BD. 48h haletantes où l'on passe des appartements de la mafia où se trame un casse pour se retrouver dans un road-trip avec le Mexique comme Eldorado.

Un scénario génial et le style graphique de Mezzo qui va si bien avec le sujet. J'aime ces gueules cassés, ces hommes aux visages torturés autant qu'ils sont corrompus. Ce paysage qui oscille entre western de Cowboy et braquage « classique » de banques dans des grosses villes par la Mafia. Et le tout en mouvements, jamais l'action ne cesse, nous sommes comme dans un film.
Du sang, des guns et pleins de dollars, une histoire de pourris qui plaira aux amateurs du genre !

C'est un coup de coeur pour ma part !
Lien : http://chickon.fr/2015/03/27..
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Mezzo et Jean-Michel Dupont pour planetebd
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