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Citations sur Ghetto X (23)

- L'argent, c'est le symptôme, Sondos. La maladie, c'est le pouvoir.
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La peur la tenaille,ses pensées s'entrechoquent.Montréal et ses anonymes s'agitent autour d'elle,mais elle a le sentiment de se retrouver dans un univers en marge de la réalité,comme si elle valsait au milieu des derniers spectres d'une ville fantôme.Elle a l'impression que tous l'épient,que tous savent et que,dans une poignée de secondes,le tireur va surgir pour l'abattre.
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— L’argent, c’est le symptôme, Sondos. La maladie, c’est le pouvoir.
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Les yeux élargis par l’effroi, la jeune femme voit le corps de Lefebvre se cambrer au moment où sa cage thoracique explose. Des lambeaux de chair et des débris humains virevoltent dans l’air. Le journaliste se plie en deux, expulse un grand souffle et s’affaisse face contre terre. Comme à retardement, le sang se met à gicler en trombes épaisses.
Sous le choc, la femme tombe sur son séant. La peur la cloue sur place. Puis elle trouve la force de ramper jusqu’à lui. Lefebvre a la tête tournée dans sa direction. Elle plante son regard dans le sien.
— C’est où, Guillaume? Dans ton ordi? Guillaume?!
Elle lui parle, mais le journaliste ne l’entend pas.

" C’est con, je sais que je suis en train de mourir, mais tout ce que je me rappelle, Emma, c’est le poème sur les oiseaux de proie que t’as écrit quand Constance est morte.
Ça parlait d’un faucon qui a la capacité de voler si haut qu’il peut atteindre les étoiles et parler aux morts. Je m’en souviens. Ça s’appelait «J’ai juste le cœur trop triste».

La jeune femme prend soudain conscience qu’elle a du sang sur les mains. Elle a envie de hurler, mais réussit à garder son sang-froid et à reporter son attention sur le mourant.
— Reste avec moi, Guillaume! Dis-moi où chercher!
Cependant, Lefebvre s’enfonce déjà dans des eaux couleur d’encre, où il se sent disparaître tel un oiseau mazouté. Sur le plancher, sa main immobile gît dans son champ de vision. Il regarde avec une acuité exacerbée les veines qui courent sous sa peau, la texture de son épiderme, prend conscience de chaque sillon qui traverse sa paume.
L’espace d’une seconde sans fin, il s’émerveille de ce labyrinthe illimité, de ce réseau d’entrelacs qui pulse, et son esprit se gonfle d’une révélation qui le rassure: on a l’infini tous les jours sous les yeux, il faut juste s’en approcher et observer.
Et c’est ce qu’il s’évertue à faire: il admire tout ce sang dans lequel baigne sa paume, comme balayée par une marée montante.


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Pour en avoir déjà longuement discuté dans le cadre d’une enquête avec un spécialiste en psychiatrie légale de l’Institut Pinel, il savait que, chaque fois qu’on raconte une histoire ou qu’on y repense, on en modifie ou on en déforme un peu le souvenir.
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Victor n’eut besoin que d’une seconde pour reconnaître ce qu’il lut sur le visage du Russe. Pas de la peur. De la panique pure. Puis la lueur du jour sembla vaciller, se replier sur elle-même.
Arrivant de nulle part à toute allure, une fourgonnette noire freina devant l’établissement dans un crissement de pneus et se plaça en diagonale de la rue de manière à bloquer la circulation.
Avant même que le véhicule s’immobilise, la portière latérale côté terrasse s’ouvrit : trois hommes en tenue de combat, casqués, cagoulés, armés de fusils mitrailleurs et vêtus de gilets pare-balles mirent pied à terre. Dans un fracas d’apocalypse, les assaillants, calmes, entraînés et méthodiques, se mirent à arroser tout ce qui se trouvait devant eux à hauteur d’homme.
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— Oui. La logique de Poutine est simple: plus l’Occident est divisé, plus il devient fragile.

Jacinthe la considéra pensivement.

— Pis pendant ce temps-là, ça lui permet d’avancer ses pions ailleurs.

— Exactement. En démocratie, c’est l’opinion publique, le champ de bataille. Le président Poutine est à la tête d’une armée de trolls qui publient chaque jour des infos avec des faux comptes sur les médias sociaux.

L’enquêtrice fixa la spécialiste des affaires russes d’un regard incrédule.

— Des fake news?

— De la désinformation, tout à fait. La montée du populisme, ce n’est pas un hasard. La plus grande réussite de Poutine, ç’a été de faire croire à l’Occident qu’il est vulnérable face aux migrants.
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Messiah effectue les ajustements de façon méthodique.
- Confirmé. Ajusté.
- Quand tu veux.
Le tireur essuie la sueur qui glisse sur son front. La cible marche dans une foule compacte. Il prend une grande inspiration, puis il aligne la cible en mouvement dans sa visée.
La voix d’Iba se fait insistante.
- L’homme à la tunique bleue. Qu’est-ce que tu attends, Messiah ?
Quand son index touche la détente, le temps se suspend, la détonation déchire le silence, et la balle entame son vol en sifflant vers sa cible. Soudainement, l’homme à la tunique bleue est animé d’un soubresaut, ses bras projetés violemment vers l’arrière, puis son corps sans vie s’affaisse sur les genoux.
- Cible au sol. Gook kill, Messiah !
- Oh non ! Fuck !
La jeune femme se reprend d’un ton qu’elle veut neutre.
- Victime collatérale…
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— Non, justement. Les politiciens qui nous ont envoyés nous battre là-bas comprennent rien. Ils savent pas ce que ça fait d’enlever une vie. Le sang de cette petite-là est autant sur leurs mains que sur les miennes. Ces peuples-là, ce sont des grands peuples. On n’a pas à aller chez eux leur dire quoi faire, on n’a pas à leur imposer notre façon de voir les choses.
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— La raison d’être de l’armée, c’est de recruter des individus pour en faire des tueurs. Et leur apprendre à tuer au nom de notre système capitaliste, drapé dans un idéal de démocratie: protéger notre pays pour continuer à faire rouler l’économie. Dans cette rhétorique-là, y a pas de coupables, pas de logique. Juste un ennemi à abattre.
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