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Citations sur La sorcière (34)

Notez qu'à certaines époques par ce seul mot Sorcière la haine tue qui elle veut.
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La colère populaire.

Cela, je crois, se fit d'un jet ; ce fut l'explosion d'une furie de génie, qui montait l'impiété à la hauteur des colères populaires. Pour comprendre ce qu'elles étaient, ces colères, il faut se rappeler que ce peuple, élevé par le clergé lui-même dans la croyance et la foi du miracle, bien loin d'imaginer la fixité des lois de Dieu, avait attendu espéré un miracle pendant des siècles, et jamais il n' était venu. Il l'appelait en vain, au jour désespéré de sa nécessité suprême. Le ciel dès lors lui parut comme l'allié de ses bourreaux féroces, et lui-même féroce bourreau. De là, la Messe noire et la Jacquerie.
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Mais la grande révolution que font les sorcières, le plus grand pas à rebours contre l'esprit du Moyen Age, c'est ce qu'on pourrait appeler la réhabilitation du ventre et des fonctions digestives. Elles professèrent hardiment : "Rien d' impur et rien d'immonde." L'étude de la matière fut dès lors illimitée, affranchie. La médecine fut possible. Qu'elles aient fort abusé du principe, on ne le nie pas. Il n'est pas moins évident. Rien d' impur que le mal moral. Toute chose physique est pure ; nulle ne peut être éloignée du regard et de l'étude, interdite par un vain spiritualisme, encore noins par un sot dégoût. Là surtout le Moyen Age s' était montré dans son vrai caractère, I'Anti-Nature faisant dans I'unité de l'être des distinctions, des castes hiérarchiques. Non seulement l'esprit est noble, selon lui, le corps non noble - mais il y a des parties du corps qui sont nobles et d'autres non, roturières apparemment – De même, le ciel est noble, et l' abîme ne l'est pas. Pourquoi ? « C'est que le ciel est haut ». Mais le ciel n'est ni haut ni bas. Il est dessus et dessous. L' abime, qu'est-ce ? Rien du tout.- Même sottise sur le monde, et le petit monde de l'homme. Celui-ci est d'une pièce (.. .). Si le ventre est le serviteur du cerveau et le nourrit, le cerveau, aidant sans cesse à lui préparer le sucre de digestion. ne travaille pas moins pour lui.
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Bien loin que la foudre infernale l' épuisât, la fit languissante, elle se releva redoutable et les yeux étincelants. La lune, qui, chastement, s'était un monent voilée, eut peur en la revoyant. Epouvantablement gonflée de la vapeur infernale, de feu, de fureur et (chose nouvelle) de je ne sais quel désir, elle fut un moment énorme par cet excès de plénitude et d' une beauté horrible. Elle regarda tout autour... Et la nature était changée. Les arbres avaient une langue, contaient les choses passées. Les herbes étaient des simples. Telles plantes qu'hier elle foulait comme du foin, c'étaient maintenant des personnes qui causaient de médecine.
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" Nature les fait sorcières." - C'est le génie propre à la femme et son tempérament. Elle naît Fée. Par le retour régulier de l'exaltation, elle est Sybille. Par l'amour, elle est Magicienne. Par sa finesse, sa malice ( souvent fantasque et bienfaisante ), elle est Sorcière et fait le sort, du moins endort, trompe les maux.
Tout peuple primitif a même un début; nous le voyons par les Voyages. L'homme chasse et combat. La femme s'ingénie, imagine; elle enfante des songes et des dieux. Elle est voyante à certain jour; elle a l'aile infini du désir et du rêve. Pour mieux compter les temps, elle observe le ciel. Mais la terre n'a pas moins son coeur. Les yeux baissés sur les fleurs amoureuses, jeune et fleur elle-même, elle fait avec elles connaissance personnelle. Femme, elle leur demande de guérir ceux qu'elle aime.
Simple et touchant commencement des religions et des sciences ! Plus tard, tout se divisera ; on verra commencer l'homme spécial, jongleur, astrologue ou prophète, né cromancien, prêtre, médecin. Mais, au début, la Femme est tout.
Une religion forte et vivace, comme fut le paganisme grec, commence par la sibylle, finit par la sorcière. La première, belle vierge, en pleine lumière, le berça, lui donna le charme et l'auréole. Plus tard, déchu, malade, aux ténèbres du moyen âge, aux landes et aux forêts, il fut caché par la sorcière ; sa pitié intrépide le nourrit, le fit vivre encore. Ainsi, pour les religions, la Femme est mère, tendre gardienne et nourrice fidèle. Les dieux sont comme les hommes ; ils naissent et meurent sur son sein.
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Rien de plus gai que nos vieux contes, seulement ils sont peu variés. Ils n'ont que trois plaisanteries : le désespoir du cocu, les cris du battu, la grimace du pendu. On s'amuse du premier, on rit (à pleurer) du second. Au troisième, la gaieté est au comble ; on se tient les côtes. Notez que les trois n'en font qu'un. C'est toujours l'inférieur, le faible qu'on outrage en toute sécurité, celui qui ne peut se défendre.
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D'où date la Sorcière ? je dis sans hésiter : « Des temps du désespoir. »
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La sorcière à de quoi rire, si, dans l'ombre, elle voit là-bas, dans la brillante lumière, combien Dante, Saint Thomas, ignorent la situation. Ils se figurent que Satan fait son chemin par l'horreur ou par la subtilité. Ils le font grotesque et grossier; comme à son âge d'enfance, lorsque Jésus pouvait encore le faire entrer dans les pourceaux. Ou bien ils le font subtil, un logicien scolastique, un juriste épilogueur, s'il n'eut été que cela ou la bête, ou le disputeur, s'il n'avait eu que la fange, ou les 'distinguo' du vide, il fut mort bientôt de faim. On triomphe trop à l'aise quand on le montre dans Bartole en plaidant contre la femme...
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" Nature les fait sorcières." - C'est le génie propre à la femme et son tempérament. Elle naît Fée. Par le retour régulier de l'exaltation, elle est Sybille. Par l'amour, elle est Magicienne. Par sa finesse, sa malice ( souvent fantasque et bienfaisante ), elle est Sorcière et fait le sort, du moins endort, trompe les maux.
Tout peuple primitif a même un début; nous le voyons par les Voyages. L'homme chasse et combat. La femme s'ingénie, imagine; elle enfante des songes et des dieux. Elle est voyante à certain jour; elle a l'aile infini du désir et du rêve. Pour mieux compter les temps, elle observe le ciel. Mais la terre n'a pas moins son cœur. Les yeux baissés sur les fleurs amoureuses, jeune et fleur elle-même, elle fait avec elles connaissance personnelle. Femme, elle leur demande de guérir ceux qu'elle aime.
Simple et touchant commencement des religions et des sciences ! Plus tard, tout se divisera ; on verra commencer l'homme spécial, jongleur, astrologue ou prophète, né cromancien, prêtre, médecin. Mais, au début, la Femme est tout."
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Ainsi continue dans le siècle ce beau duel du médecin contre le Diable, de la science et de la lumière contre le ténébreux mensonge.
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