Dans les premiers films que j'ai tournés, au temps du muet, les indiens étaient montrés comme des sages. Ensuite la grande crise a fait de nous des barbares de fiction ...C'est comme ça que l'homme blanc raconte des histoires et devient un héros. (...) Nous serons toujours les sauvages qu'ils ont spoliés. Ils nous donnent le sale rôle mais ils ont mauvaise conscience. Nous sommes leurs culpabilités, leurs fantômes.
Hollywood est une fiction. Il se nourrit d'histoires, fabrique des héros, les célèbre et les brûle.
Hollywood est une fiction. Et comme toutes les fictions, elle est multiple, changeante, sincère, mensongère. Mécanique décuplée à la fluidité carnassière, elle recèle aussi des gouffres, des fêlures, des arythmies. Entre ses strates rutilantes macèrent des appétits meurtris, marécages épais dans lesquels s'engluent les martyrs du succès. Foudroyés en plein vol, ceux-ci s'abîment dans la plus amère des damnations : l'oubli.