Citations sur Suis-je hypersensible ? Enquête sur un pouvoir méconnu (74)
N'en veux pas à la mer d'avoir des vagues, ne sois pas en colère contre le vent parce qu'il souffle, ne cède pas à la déception si les arbres poussent : voilà ce que m'apprend la méditation. Aime la vie.
La plus importante et la plus fondamentale qualité d'une œuvre est de ravir et émouvoir le lecteur ou le spectateur par-delà les siècles.
Une sensibilité et une profondeur se développent au fil des générations successives, l'aspiration à une autre qualité de vie, une usure et un non-sens humain de cette vie de consommation, du métro-boulot-dodo qui abrutit les gens et les enferme. La croissance de notre humanité va vers cette sensibilité : besoin du respect des valeurs profondes, de la dignité de l'humain... D'où la question : quelles qualités humaines allons-nous développer à l'avenir ?
La vie, le monde que nous connaissons sont gravement malades. Si j'étais médecin et que l'on me demandait mon avis sur les hommes, je répondrais : du silence, prescrivez-leur du silence.
Le problème n'est pas que nous nous distancions de la norme, que nous ne correspondions pas à une moyenne fictive. Le problème est que nous nous en sentons coupables. La norme est devenue une folie..
La norme a cessé d'être raisonnable et crée beaucoup de souffrances. Chacun se sent anormal pour une raison ou une autre et, effectivement, chacun l'est puisque la normalité est une fiction. Heureusement d'ailleurs que nous sommes "anormaux" : je ne t'aime pas parce que tu es normal, mais parce que tu es singulier...
Aujourd'hui tout devient normé : nos choix, nos sensations, notre apparence, notre taille, notre poids, notre cursus, l'âge auquel un enfant doit apprendre à parler ou à lire, jusqu'à la fréquence de nos rapports sexuels. Exponentielle, la norme est la nouvelle mesure de toute réalité. Elle nous écrase dans notre individualité et notre singularité, et son poids est d'autant plus lourd que, malgré tout nos efforts de normativité, nous ne correspondons jamais en tout point à la norme.
Les frontières que nos sociétés érigent pour créer des cases, des normes, sont certes rassurantes, mais elles nous coupent de la vie, elles nous privent d'informations précieuses et nous interdisent d'habiter la réalité.
Dans l'isolement en soi, il y a toujours un combat à mener avec sa propre part d'ombre, avec ses peurs, avec tout ce que l'on refuse de soi.
Il n'est pas aisé de s'asseoir où l'on est, de ne pas se sentir, de ne pas se regarder. Il n'est pas évident de baisser les bras quand on s'est toujours battu, et d'être juste là.