Un roman rempli d'humanité, qui rend hommage aux victimes sans pour autant prendre le choix (trop facile peut-être) de dresser un portrait machinéen où la fontière entre victimes et bourreaux serait strictement délimitée.
Au contraire, c'est des personnages remplis de nuances que nous offre
Ellie Midwood, et c'est ce qui permet à mon avis d'apprécier au mieux ce roman.
Alma, l'héroïne, est débordante d'humanité, avec des qualités remarquables et des traits de caractères qui lui font défauts, les filles à qui elle apprend la musique dans le camp de concentration ont aussi le droit à leur heure de gloire, à leur développement et surtout, les SS sont nuancés : certains sont horribles, comme on se l'imagine et d'autres nous étonnent dans leur comportement qu'on a parfois du mal saisir (comment saisir la folie ?)
La romance qui nous est promie dans le résumé tarde à venir, mais elle vient insufflé un nouveau souffle au récit. L'histoire d'amour entre Alma et Miklos est d'ailleurs décrite avec brio et justesse !
La fin est évidemment touchante et notre lecture éprouvante. L'auteure ne fantasmise pas les camps de concentration et ne l'utilise pas comme simple décor à son histoire, au contraire, elle dénonce cet endroit et vous tenez entre vos mains 500 pages difficiles à lire
Coup de coeur pour le personnage du docteur Mengele, non pas pour sa gentillesse (les plus pointus connaissent déjà ses expériences douteuses et douloureuses sur des jumeaux notamment) mais pour le mystère autour de lui
Pas facile d'écire et de décrire un personnage tel que lui, un personnage qui dans la vie réelle a commit des atrocités, mais
Ellie Midwood a réussi à la perfection ce pari
Bref, pour éviter de m'étaler, je souhaite à toute personne ayant le coeur assez solide de lire cet ouvrage ! Un coup de coeur innatendu de l'année 2022 !