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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans cette nouvelle qui fait tout au plus une quarantaine de pages, Madeline Miller donne la parole à Galatée, dans cette réécriture du mythe de Pygmalion d'Ovide. Comme l'auteure l'explique dans la postface, elle a travaillé à faire ressortir le caractère profondément misogyne du mythe et c'est très réussi. Elle imagine une femme hospitalisée par son mari, contrainte à l'immobilité par le personnel médical à son service, de façon à ce qu'il puisse rejouer à l'envi son fantasme de possession. Une lecture trop courte pour me faire une bonne idée du style de l'auteure, qui dérange et fait réfléchir sur les rapports de domination.
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Mythe revisité
L'auteur Madeline Miller dont j'avais adoré circé revisite le mythe de Pygmalion en une courte nouvelle.
Pygmalion (le nom est passé dans le langage courant) pour ceux qui ne connaissent pas, est un sculpteur qui tombe amoureux de son oeuvre, Galatée. La déesse de l'amour, Aphrodite, accède au voeu de Pygmalion et donne vie à la statue parfaite…
Ici, le point de départ est identique. de pierre, Galatée devient chair. Elle est hospitalisée et gardée sous la surveillance d'infirmière et de médecin qui la droguent pour qu'elle reste docile, et qu'elle attende sagement la visite de son mari qui inlassablement revit l'instant où elle a pris vie… Galatée, femme objet, femme soumise… Pygmalion mari toxique et même plus… Mais la fin est bien différente de celle contée par Ovide.
Dans la postface très intéressante, l'auteure explique le cheminement qui l'a conduite à révisiter l'histoire de Pygmalion et de Galatée, combien elle a été révoltée par le mysoginisme sous jacent qui la ponctue (« le fait qu'une femme ne soit considérée comme digne de ce nom que si elle renonce à elle-même pour plaire à un homme, la fétichisation de la pureté sexuelle féminine, le lien entre l'ivoire « blanc comme neige » et la perfection, l'élévation du fantasme du mâle au-dessus de la réalité de la condition féminine. Dans la version d'Ovide, Galatée ne parle pas du tout. Plus révélateur encore, on ne la nomme même pas : c'est l'un des quelques détails que j'ai empruntés à d'autres sources. Elle apparaît juste comme la femme. Censée être un objet de désir docile et rien de plus. »). Plus encore, elle ose un parallèle avec notre société actuelle où nombre de femmes sont malheureusement victimes de violences, et avec les incels, ces hommes qui considèrent les femmes comme un dû, et qui les haïssent (tout en les désirant) car elles sont, à leurs yeux, impures…
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C'est une réécriture du mythe grec de Pygmalion, le sculpteur tombé amoureux de sa création, raconté du point de vue de Galatée, la femme-statue qui a pris vie pour devenir son épouse. En mettant en relief le caractère malsain de leur relation, l'autrice souligne l'attitude toxique de l'homme consistant à vouloir façonner son épouse selon ses propres désirs, exigeant qu'elle se conforme à l'image idéalisée qu'il se fait d'elle – ce qui n'est pas sans rappeler les exigences de beauté et de perfection irréalistes auxquelles les femmes sont souvent contraintes de se plier dans la réalité. "Sois belle et tais-toi", sauf que, dans ce cas-ci, Galatée n'a aucune intention de se taire!

L'idée est très bien exécutée et le texte est bien écrit. J'ai aimé la fin, même si elle allait un peu de soi. J'aurais aimé que ce soit plus long pour avoir davantage le temps de m'imprégner de l'ambiance et de m'attacher au personnage. Récupérer un mythe ancien pour représenter la modernité est une façon efficace de souligner le changement de perspective et tout le chemin parcouru par l'humanité depuis l'Antiquité... tout en montrant que certaines choses, toutefois, ne changent pas!
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Nouvelle qui reprend le mythe de pygmalion mais du point de vue de la statue de femme qui a pris vie. C'est intéressant et bien écrit, cela parle de la femme objet et de ce qu'elle ressent. J'avais déjà apprécié Circe de cette auteure, c'est ce qui m'à donné envie de lire ses autres romans et nouvelles. Dommage que l'on ait pas également le point de vue de l'enfant.
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Petite nouvelle d'une autrice que j'apprécie. Un homme sculpte une statue qui prend vie et devient sa femme ... merci déesse qui lui a donné vie mais l'homme est un éternel insatisfait !
Trop court évidemment mais on y retrouve la plume si plaisante de Madeleine Miller.
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C'est une première pour moi. Je connaissais l'auteure de nom par son éclat avec ses précédentes oeuvres. Je commence ainsi avec une courte nouvelle pour "voir ce que ça vaut". Et whaouh, cette revisite mythologique de Galatée fut percutante et diablement orchestrée pour qu'elle soit bien imprégnée de notre société. C'est un cri du coeur pour une révolte féministe de la place et de l'image de la Femme dans notre monde moderne tout en donnant sa vision via un mythe. C'était court, immersif, fort par ce ressenti émotionnel que l'auteure arrive à transmettre.
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Comme l'année dernière avec circé, Madeline Miller donne vie et voix à une héroïne de la Mythologie grecque, Galatée cette fois, à qui Pygmalion avait voulu insuffler la vie.

Galatée est arrivée à la vie, mais elle se morfond dans une chambre d'hôpital, maintenue sous calmants, sans pouvoir d'échapper, sa seule fenêtre donnant sur l'à-pic d'une falaise.

Son mari, son Pygmalion ne lui rend visite que brièvement, soi-disant tous les jours

Mais elle voudrait s'échapper, revoir sa fille, redevenir  libre ...

Son corps de pierre, son corps redevenu pierre sera celui qui la sauvera 

Une nouvelle que j'ai trouvé bien trop courte car j'aurais apprécié entendre encore la voix de Galatée ... 

... le Chant d'Achille m'attend 

A suivre, bientôt ...
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Quel plaisir de retrouver Madeline Miller, ne serait-ce que pour une quarantaine de pages !

L'auteure met une nouvelle fois sa plume au service d'une légende de la mythologie grecque en présentant ici Galatée, une statue d'ivoire rendue vivante par les dieux et dont son créateur, le sculpteur Pygmalion, s'éprend éperdument.

Dans cette nouvelle, bien trop courte compte tenu du plaisir de lecture qu'elle procure, l'auteure propose à la belle sculpture à la peau blanche comme le lait, réduite au silence par les hommes, de devenir la narratrice de son histoire et de se mettre en quête de sa propre liberté.

J'aurais adoré que la relation singulière qui unit ces deux personnages soit davantage creusée, mais fait assez rare pour le mentionner : c'est une des premières nouvelles que j'apprécie réellement, le format des précédentes que j'ai lues ne me permettant pas de m'attacher pleinement à un quelconque personnage de l'histoire.

Ce mythe, foncièrement misogyne, donne ici naissance à un superbe texte, profondément féministe. La postface de l'auteure, dans laquelle elle explique ses choix, participe à l'appréciation de la nouvelle dans sa globalité.
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Madeline Miller reprend le mythe de Galatée et Pygmalion et nous offre une Nouvelle très courte mais saisissante.

Galatée représente la femme objet. Objet de désir et d'obéissance. Rien que ça. Aucune liberté.

Mais voilà le sujet mis en lumière, voilà l'action que l'auteure va mettre en place : donner la parole à Galatée, revendiquer son indépendance.

Que quelques pages. Et pourtant, j'ai vu à travers ces lignes : des violences conjugales, le corps d'une femme qui change de part sa grossesse, le regard intransigeant de l'époux…

J'ai pu imaginer beaucoup de situations délicates que beaucoup de femmes vivent encore aujourd'hui. Et c'est fort.

Des conditions exaspérantes, la possession, l'amour, l'indépendance, le courage et la liberté sont mis en avant en seulement quelques lignes et je trouve ça fabuleux.

Oui, je l'avoue, j'aurai été friande de plus de pages. Mais en si peu de lignes, donner autant de puissance, c'est beau.
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Et je poursuis ma découverte de Madeline Miller avec Galatée. J'avais déjà bien apprécié circé et j'ai une forte appétence pour la mythologie Gréco -latine qui me rappelle mes lectures.
Alors lorsque je suis tombée sur cette petite nouvelle j'étais très impatiente de commencer la lecture !
Madeline Miller a un fort engagement féministe et donne à ce mythe un nouvel éclairage que j'ai apprécié. Cependant le texte est presque trop court pour le message porté et la postface de l'autrice est à ce titre un complément indispensable. Ce qui est un peu dommage, j'aurais préféré que le texte soit un peu plus percutant et détaillé, je suis un peu restée sur ma faim.
Mais je vous le conseille tout de même et je m'arrête là pour ma critique : il ne faudrait pas qu'elle soit plus longue que le texte d'origine :)
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