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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ulysse rentrait chez lui, Sven part de chez lui.
Ulysse avait Télémaque et Pénélope, Sven est célibataire et sans enfant.
Ulysse avait la Méditerranée, Sven doit se contenter des mers de Barents et du Groenland…
Le titre trouvé par Nathaniel Ian Miller prouve donc que l'auteur aurait pu être un excellent vendeur de bagnoles. Mais la tromperie de l'antonomase (je fais le kéké mais j'avais oublié ce terme avant de faire une petite recherche sur Homère) s'arrête là, parce que, en matière d'aventures et de rencontres insolites, le lecteur est comblé. Notre héros va croiser des hommes et des femmes qui ont tous en commun d'être des exilés (Ecossais, Ukrainiens, Finlandais, Russes, Norvégiens) car c'est ainsi : quiconque s'installe au Spitzberg, surtout au début du siècle dernier, est forcément un déraciné. Aventures ? le terme épreuves serait plus judicieux pour désigner la vie rude dans ces contrées septentrionales. Non seulement, l'écrivain relate le quotidien d'un homme qui doit affronter la dureté et la beauté d'une nature majuscule mais il décrit aussi son cheminement psychologique. L'Odyssée de Sven est un roman d'apprentissages mais le récit met en exergue des apprentissages pas uniquement techniques et liés à la survie dans cette île où les dangers sont aussi nombreux que les ressources sont rares ou difficiles à exploiter. Sven va parfaire son bagage culturel et surtout accéder à une forme de sagesse. Que ce soient par ses relations épistolaires avec sa jeune soeur, son rôle d'oncle puis grand-oncle tuteur ou par ses relations amicales ou amoureuses, Sven, gueule cassée du Grand Nord, devient sous la plume de Miller, un bouleversant héros que l'on quitte à regret au bout de 500 pages où, jamais on ne s'ennuie. C'est également une traversée de 30 années d'histoire et de bouleversements politiques qui est proposée par l'auteur et qui confère à cet ouvrage un intérêt supplémentaire. Eleveur de bétail dans le Vermont, Nathaniel Ian Miller, sait également diriger sa plume avec talent. J'espère qu'avec son nouveau métier, ses vaches restent malgré tout bien gardées.
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Au début du 20e siècle, Sven se désespère de sa vie à Stockholm, dans laquelle il ne se sent pas à sa place. Suite à une annonce d'emploi trouvé par sa soeur, il décide de partir dans les mines du Spitzberg, afin de découvrir les grands espaces de l'extrême Nord. Cependant, il frôlera la mort et sera défiguré à vie suite à un effondrement à coté de l'endroit où il travaillait. Mal dans sa peau, il décide de rester sur l'archipel pendant l'hiver polaire, alors que tous les mineurs fuient le froid et la nuit sans fin. Il rencontrera son mentor, un trappeur, qui lui apprendra tous les rudiments pour survivre pendant la nuit polaire, et finira par prendre son envol seul.

C'est un roman émouvant, où on ressent le mal être permanent de Sven. Les personnages secondaires sont attachants, et marquent profondément le protagoniste au cours de l'histoire. L'histoire remet en perspective notre quotidien, en nous montrant un rythme de vie totalement différent, basé sur la solitude et sur un rapport résilient avec la nature et les évènements naturels. L'un des points forts du roman est les relation que Sven développe avec ses proches. Bien qu'ils soit dans une quête constante de solitude, plusieurs personnages gravitent autour de lui, avec les seuls volonté de l'aider à avancer, ce qui le marquera au cours de sa vie.
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Voici un très beau roman d'aventure, de voyage et d'humanité !

Nous allons suivre l'historie de Sven des années 15 à 19. Personnage atypique qui a toujours été attiré par les romans d'aventure et qui finira lui même par vivre dans une partie de l'Arctique. Autant vous dire qu'en lisant ce roman, on est pleinement plongé dans une ambiance froide et de glace. Sven est une personne très sensible et attachante, j'ai beaucoup aimé découvrir son évolution et ses choix de vie.
Malgré sa dureté, ce roman est aussi plein de bonnes ondes et nous fait voyager depuis notre canapé. Une belle découverte, et je repartirai volontiers dans un autre coin du globe, sous la plume de cet auteur.
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Merci Mr Nathaniel Ian Miller de m'avoir embarquée dans votre version de l'odyssée de Sven.
Avec vous, je suis repartie au Spitzberg près d'un siècle plus tôt que mon propre voyage.
J'ai découvert ce qu'était Longyearbyen (1) quand ce n'était qu'un simple camp de mineurs, avant que cela ne devienne une vraie ville avec son musée, son jardin d'enfants, son école et …. Tous ces restaurants, magasins de souvenirs, hôtels où nous touristes pouvons nous préparer à vivre l'aventure du grand nord !
J'ai découvert ce qu'était Barentsburg du temps des néerlandais, avant que les soviétiques n'achètent la ville, quand c'était encore un simple camp de mineurs, avant que cela devienne une ville moderne avec ses hôtels, son théâtre où de gentilles danseuses exécutent des danses dans la plus pure tradition du folklore soviétique et … son bar moderne où on peut déguster une bière locale « la bière la plus septentrionale du monde » !
J'ai découvert ce qu'était Pyramiden du temps des suédois avant que les soviétiques n'achètent la ville, quand c'était encore un simple camp de mineurs, avant que ça devienne une ville fantôme avec ses bâtiments inhabités vestiges des glorieuses années avec ses Champs Elysées, véritable avenue desservant tous les immeubles de la ville, sa piscine, son théâtre, son hôtel, son gymnase … j'ai un souvenir grandiose du bortsch dégusté dans l'hôtel Tulpan !
J'ai découvert ces cabanes rescapées du temps de leurs occupations par ces pionniers dont Sven faisait partie, des cabanes dans des lieux improbables, loin de tout. Il y reste quelques traces de leurs passages, des meubles qui pouvaient ressembler à des bancs, des tables, des sommiers et quelques ustensiles et outils.
Au cours de mon propre voyage j'ai imaginé moi aussi la vie de Sven, sa solitude, sa relation avec la nature hostile qui l'entourait, la proximité avec la faune locale qui devait être très intéressée par la source d'approvisionnement que pouvait être ses ermites, ses occupations au cours d'une vie rythmée par le soleil de minuit, la nuit polaire. J'ai imaginé la richesse de leur vie intérieure pour leur permettre de vivre au milieu de cette solitude.
Dans ce roman, grâce à l'écriture fluide de son auteur, nous pénétrons au plus profond de la personnalité de ces ermites du grand nord, nous tournons les pages avidement pour retrouver les descriptions de ces paysages grandioses, qui lorsque on navigue, sont cachés par des bancs de brouillard et qui se dévoilent quand nous pénétrons dans les fjords pour nous révéler une nature en perpétuel changement.
J'ai retrouvé dans ces pages toutes les âmes de leurs occupants et ressenti l'attachement de ces hommes à leurs territoires durement conquis sur le froid.

(1)
Longyearbyen est la capitale administrative de l'archipel du Svalbard au nord de la Norvège. Elle comptait environ 2 115 habitants en 2015.

(2)
Barentsburg est une ville de Norvège. Elle est située sur la côte ouest de l'île du Spitzberg à 55 km à l'ouest de Longyearbyen. C'est le second lieu le plus habité du Svalbard après Longyearbyen et compte environ 400 habitants, quasiment tous des Russes et Ukrainiens. Aucune route ne permet d'atteindre Barentsburg. On ne peut atteindre la ville que par bateau par le fjord de Grønfjorden en été et motoneige en hiver. La principale activité économique de la ville est l'extraction de charbon par la compagnie russe Arktikougol présente sur l'île depuis 1932.
Le Svalbard est sous souveraineté norvégienne. Néanmoins, le traité concernant le Spitzberg, signé en 1920, autorise tous les pays signataires à exploiter les ressources naturelles de l'archipel. La Russie est aujourd'hui le seul pays étranger à exercer ce droit, et ce uniquement à Barentsburg depuis la fermeture de la mine de Pyramiden en 1998. La Russie maintient d'ailleurs un consulat à Barentsburg.
La compagnie Arktikougol, propriété de l'État russe, exploite des mines au Svalbard depuis 1932 et constitue la principale source de revenu de Barentsburg. La grande majorité de la population travaille à la mine ou dans les services liés (cantine, etc.).
Reste que les réserves de charbon s'épuisent et que la mine n'est plus rentable. le charbon n'est d'ailleurs plus exporté et ne sert qu'à la consommation locale, notamment pour l'alimentation de la centrale thermique qui produit l'électricité et le chauffage de la ville.
À l'époque soviétique, Barentsburg servait de vitrine de l'URSS en Norvège et dans l'Arctique. La ville était très bien entretenue et ses habitants considérés comme privilégiés. On trouve d'ailleurs toujours à Barentsburg un centre sportif et une piscine olympique couverte. L'importance accordée à la ville n'était pas uniquement due à des questions de prestige, mais avait également des raisons stratégiques. Bien que territoire démilitarisé, le Svalbard n'en constituait pas moins un poste d'observation de choix pour les Soviétiques durant la guerre froide. Barentsburg était ainsi un point d'espionnage stratégique.
Depuis la chute de l'URSS, Barentsburg a été progressivement abandonnée par Moscou et est tombée en déliquescence. La ville se dépeuple progressivement (passant de 1 500 habitants, à l'époque soviétique, à environ 400, aujourd'hui) et les conditions de vie sont de plus en plus précaires. Les habitants, trop pauvres pour importer des marchandises de Russie, vivent aujourd'hui en quasi-autarcie, comptant notamment sur la ferme et l'élevage bovin situé le plus au Nord du monde. La compagnie Arktikougol a d'ailleurs été très critiquée pour sa mauvaise gestion et les promesses faites aux travailleurs (qui voient, en arrivant sur place, leur salaire divisé par trois par rapport à ce qui leur avait été promis en Russie). Trop pauvres, ceux-ci n'ont plus les moyens de rentrer chez eux. Pour survivre, ils n'ont pas d'autre choix que de compter sur l'aide humanitaire fournie par des associations norvégiennes. le tourisme est également aujourd'hui une nouvelle source de revenu.

(3)
Pyramiden est une ancienne localité du Svalbard, un campement soviétique et une communauté minière située sur l'île principale de Spitzberg.
Son nom lui vient d'une montagne en forme de pyramide au pied de laquelle elle fut fondée par des Suédois en 1910. En 1926, les Russes l'ont rachetée, pour à leur tour la vendre à la compagnie minière Arktikougol en 1931.
La communauté fonctionnait de manière totalement autonome, et était gérée comme une vaste entreprise de près de 1 000 employés jusqu'à la fin des années 1990. L'arrêt de l'exploitation minière remonte au 31 mars 1998.
Pour acheminer le charbon vers le port, un funiculaire a été construit entre la ville et la mine, en hauteur, à flanc de montagne.
Au printemps 1998, la production de la mine cessa complètement, la ville a donc été abandonnée, et seulement 7 gardiens occupent la ville pendant la saison estivale. Elle fait désormais partie de la longue liste des villes fantômes du Spitzberg, comme Grumantbyen, Colesbukta ou Advent City. Les gardiens de la ville la font également visiter. le tourisme y est ainsi contrôlé depuis 2006 à la suite des vols de reliques soviétiques perpétrés par les aventuriers qui arrivaient jusque-là.
En 2009, l'auteur norvégien Kjartan Fløgstad a publié un essai intitulé Pyramiden : Portrait d'une utopie abandonnée dans lequel il dépeint la ville sous ses différents aspects, après s'y être lui-même rendu.
En 2013, l'ancien hôtel de la cité minière a rouvert ses portes. L'Hôtel Tulpan est le second hôtel le plus septentrional du monde après le Nordpolhotellet situé à Ny-Ålesund (mais celui-ci n'est réservable qu'en dernière minute, la priorité étant donnée aux chercheurs travaillant sur place.)
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Ce roman c'est l'aventure hors du commun d'un homme dévoué et cultivé, bon, mais qui s'ennuyait à Stockholm et rêvait de grands espaces : il s'appelle Sven. Après avoir aidé à éduquer les enfants de sa soeur Olga, celle-ci le pousse à se faire embaucher au Spitzbzerg, en tant que mineur. Attachée à sa nièce, Helga, il a du mal à envisager l'avenir mais se lance dans l'aventure de l'arctique. Sven étant différent, le géologue lettré MacIntyre le prend sous son aile et les 2 se lient d'amitié, partageant discussion et lecture.

Loin d'y trouver la vie dont il rêvait, Sven est par ailleurs victime d'un éboulement et en ressort défiguré. MacIntyre va s'occuper de lui. Et le pousse à aller plus loin dans le grand Nord de la Norvège. Sven part apprendre la vie d'un trappeur auprès de Tapio au Raudfjord.
Une grande aventure commence.
Il y a toute cette vie dans le froid polaire que l'on découvre en même temps que Sven et qui fascine, humble face à une nature austère et sans pitié face à l'humain.

Il y a une humanité folle qui ressort de cette histoire qui contraste avec le froid polaire et l'isolement de notre héros.
Loin d'être seul finalement, accompagné d'un chien Eberhard, et toujours de près ou de loin, de ces hommes qui lui ont accordé sa confiance, qui seront à jamais ses amis, de sa nièce qu'il retrouvera, Sven ira au bout de lui-même, patient attendant peu de choses et témoin d'une vie authentique.

Sous fond d'histoire mondiale, de la première guerre à la seconde, impossible de lâcher ce livre qui m'a emporté et la fin arrive et j'en
veux encore, ne pas quitter ce beau personnage si attachant, et cette histoire si bien écrite, fluide et addictive.

Remarquable ! Un gros coup de coeur
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L'Odyssée de Sven porte bien son titre. En 1916, le jeune Sven mène à Stockholm une vie trop étriquée qui ne lui convient plus. Il a envie de plus que de rêver par livres interposés. Bien qu'attaché à sa soeur et à ses neveux, il répond à une offre de recrutement et se retrouve mineur dans le Spitzberg. Lui qui a toujours rêvé des grands espaces du Nord travaille sous terre, à enchaîner d'épuisantes et dangereuses journées. A la suite d'un accident, et d'une longue convalescence, il va s'éloigner plus encore vers le nord, y apprendre le métier de trappeur, et s'installer dans un fjord reculé.
En avançant dans le roman, on avance en solitude au fur et à mesure des aléas et et des choix de vie de Sven. C'est Sven lui-même qui mène le récit, et, en tant que narrateur, il n'est pas du genre à se glorifier de hauts faits ou à se mettre en avant. Sa modestie et son autodérision le rendent sympathique, ainsi que son intérêt pour les personnes qu'il rencontre. Il noue de belles amitiés avec McIntyre, un géologue écossais, avec Tapio, le trappeur finlandais socialiste, avec son compagnon canin, Eberhard, et n'oublie pas sa correspondance avec sa soeur et sa nièce préférée, Helga.

Ce qui apparaît assez rapidement à la lecture, c'est qu'il s'agit plus d'un roman d'apprentissage, et aussi sur la survie en milieu difficile (rappelant en cela Ermites dans la taïga) plutôt qu'un roman d'aventures. L'aventure est surtout intérieure, le questionnement stimulant proposé par l'auteur pourrait se résumer ainsi « Pourquoi et comment vivre seul dans une région aussi reculée ? ».
La solitude de Sven n'étant pas totale, les rencontres et les amitiés, les relations en tout genres, y tiennent une grande place. Je ne veux pas trop en dire, non plus !
Au final, une lecture aussi intéressante qu'enrichissante, à laquelle on peut faire une place si on aime la nature dans les régions froides, et l'humanité.

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Engoncé dans une vie monotone qui ne lui convient pas, Sven a 32 ans, en 1916, lorsqu'il décide de quitter sa Stockholm natale pour partir vivre au Spitzberg, une île norvégienne située dans la mer du Groenland. le début pour lui d'une vie solitaire, qui sera néanmoins jalonnée de rencontres inoubliables.

Au départ, le ton du récit surprend par sa mélancolie, mais rapidement, on associe cette particularité à notre narrateur, Sven. Ce dernier vit à Stockholm, et se morfond dans une existence sans joie réelle, entre un emploi à l'usine qui le tue à petit feu et une famille avec laquelle il n'est pas toujours en osmose. Je me suis rapidement prise d'affection pour cet homme, un peu taciturne mais rêveur aussi, fasciné depuis l'enfance par les récits d'explorateurs polaires.

Très lié à sa soeur Olga, il ressent une grande affection pour elle, qui a enfoui ses propres rêves pour suivre la voie recommandée par la société, être une épouse et une mère dévouée. Certes, elle n'est pas si mal tombée, son mari, « un poissonnier aussi ennuyeux qu'irréprochable », est gentil. Mais il n'empêche qu'elle sombre dans une déprime passagère, ce qui incite Sven à s'installer chez eux pour s'occuper de leurs deux enfants, Wilmer et Helga. Mais, aussi ravie Olga soit elle d'avoir son frère à ses côtés, elle ne peut se résoudre à le voir dépérir et lui trouve un emploi dans les mines de Longyear. Autant dire le lieu rêvé pour un homme marqué par des envies d'exploration et de solitude.

Sous la plume de Nathaniel Ian Miller, Sven prend vie, se dévoile et se livre, lentement, au fil des rencontres et des années qui défilent. Il faudra attendre MacIntyre, qui le premier saura percer la carapace, voir au-delà de l'attitude misanthropique et mutique. Alors soudain, c'est un peu comme si on découvrait la voix de Sven, lui-même en étant le premier étonné, après tant de mois d'abstinence.

J'ai énormément apprécié les personnages de cette histoire, et contrairement aux apparences, il y en a quelques-uns. Ils ont le sel de ceux des romans d'aventure et d'épopées extraordinaires, aux valeurs nobles et au caractère sincère, mais sont aussi d'une complexité intéressante. Sans oublier les animaux à quatre pattes, valeureux compagnons de voyage.

J'ai beaucoup aimé le rapport au temps dans ce récit. À l'heure où tout va très vite, trop vite, j'ai apprécié me plonger dans cette histoire de vie, au rythme inexorable. Et quoi de mieux que l'Arctique pour prendre le temps de vivre, pour ressentir cette sensation d'ancrage au monde ! le récit de cette nouvelle vie débute en 1916, et à cette époque, en ce lieu, pas de téléphone. Pour prendre des nouvelles des gens qu'on aime, il faut écrire des lettres et attendre, patiemment, que ces dernières soient acheminées jusqu'à leurs destinataires. On ne compte pas le temps en heures ou en jours, mais en mois et en années. Et pourtant, quand on se retrouve, c'est un peu comme si on s'était vus la veille. Loin des yeux, mais jamais loin du coeur.

L'odyssée de Sven, c'est la vie d'un chasseur des glaces solitaire. Une vie faite de crevasses et de pics, à l'image de ces paysages du Grand Nord, où des glaciers sont capables de « vêler » sous vos yeux ébahis. C'est aussi l'omniprésence de la nature et sa toute-puissance. C'est les longues nuits d'hiver, le froid, la chasse et les animaux sauvages. L'impression de solitude et une vision monochrome du monde, parsemée çà et là des couleurs des adieux et des retrouvailles.

Passés les premiers chapitres lors desquels j'ai fait connaissance avec le livre, je ne me suis pas ennuyée une seule fois au cours de ces cinq cents pages. L'auteur a toujours réussi à me surprendre, rien n'est linéaire ou réellement prévisible, dans ce récit. J'ai été très agréablement surprise par la plume de l'auteur, qui s'avère particulièrement fluide et immersive. Les chapitres sont très courts, si bien que le roman se dévore comme des petits pains.

J'ai refermé ce livre avec l'étrange tristesse de l'avoir terminé, avec l'envie de m'y replonger encore une fois, et de retrouver tous ces protagonistes que j'ai tant aimés. Un roman qui m'a emportée au coeur d'un voyage inoubliable et qui a su laisser son empreinte dans mon âme de lectrice. À découvrir pour tous ceux qui ont soif de récits d'aventure, où la nature est reine et l'humain complexe.

Je remercie Babelio et la maison d'édition pour l'envoi de ce roman.

Chronique détaillée sur le blog.
Caroline - le murmure des âmes livres
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Je referme ce livre avec beaucoup d'émotions, comment ne pas être bouleversé en finissant le récit d'une vie, peu importe les libertés qui ont été prises. Un récit passionnant. Si vous avez envie d'aventure, lancez vous sans hésiter.
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L'odyssée de Sven, formidable roman lu pendant une période de canicule... en un mot... rafraichissant.
Le jeune Sven se sent las de Stockholm, de ses faux semblants, de sa société codifiée, qu'il avait déjà commencé à quitter en décidant de s'occuper des enfants de sa soeur, lorsque celle-ci était vraisemblablement atteinte d'une dépression de post-partum. Sous les conseils de cette dernière, Sven va se retrouver dans le Grand Nord, dans l'Arctique, suivant ainsi ses rêves de toujours. Il sera tour à tour mineur, intendant, chasseur (ou trappeur, mais je n'ose pas vraiment utiliser ce mot qui semble être réservé à Tapio, LE trappeur ami finlandais). Sven va donc traverser le terrible monde du début du 20ème siècle, depuis le Grand Nord, tantôt Spitzberg, tantôt Svalbard, croisant des britanniques, des russes, des allemands, des finlandais , des norvégiens, tous ces peuples se croisant au grès des conflits géopolitiques.
Une odyssée formidable dans le monde tourmenté du début du 20ème siècle, un plongée dans la rude vie du Svalbard, où il y a ceux qui survivent à peine et ceux que la terre rejette tôt ou tard. Sven, personnage merveilleux que l'on voit évoluer au fil de ses aventures, du sarcastique au placide et sage Sven. Et ce qui est peut-être encore plus merveilleux dans ce roman, ce sont la galerie de personnages, tous plus intéressants, originaux et attachants les uns que les autres, Tapio et MacIntyre étant probablement mes préférés, tous deux emprunts d'une grande sagesse mais complètement différente pour l'un et l'autre.
Un grand livre pour une grande bouffée d'air frais et dépaysante
Et je suis contente d'avoir regarder les photos des villes mentionnées, des lieux et des cabanes après ma lecture, ayant eu ainsi une plus grande place à mon imaginaire.

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Stockholm Sven, Sven le Borgne ou Sven le Baiseur de Phoques, Suédois débarqué au Spitsberg en 1916.

L'auteur a vu sa cabane centenaire et recueilli quelques bribes de légende et à partir de là arrive à recréer une belle histoire qui sent le vécu, des personnages étonnants et même si l'histoire faiblit un peu vers la fin, le plaisir de lire subsiste.

C'est Sven qui raconte, avec humilité, mais l'écriture et la traduction sont d'une grande beauté.
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