La cité de l'orque

La cité de l'orque, Qaanaaq. Dans un futur relativement proche, XXII° siècle, Miller nous plonge dans une ville monde, une ville glacée, une ville glaçante.
Qaanaaq est une plateforme située au nord de l'Islande, la vie y est possible grâce à un dôme géothermique et tout un système de canalisations acheminant la chaleur, l'eau, l'électricité et toutes les énergies essentielles à la plateforme. le monde que nous connaissons a été en partie englouti, la montée des eaux et les guerres civiles ont poussés les populations a chercher refuge dans de nouvelles villes plateforme, rognant sur la mer, telle Qaanaaq. Surpeuplée, non-gérée, inégalitaire et touchée par une épidémie mystérieuse la Ville flottante est au bord de l'implosion.
Le récit démarre à l'arrivée de l'orcamancienne, une guerrière accompagnée d'une orque et d'un ours blanc. le roman est chapitré selon les points de vue des 5 personnages principaux, tous dans le sillage de la femme à l'orque.

D'emblée le style de l'auteur m'a accroché, malgré un démarrage assez lent, la mise en place de l'intrigue et du décor prend une bonne partie du roman, (trop ?), néanmoins cela vaut le coup de s'accrocher car une fois lancée l'histoire révèle toute sa finesse. Difficile de parler des pépites que recèle ce livre sans divulguer l'intrigue. Même si la femme à l'orque est l'attraction du roman, pour moi la partie la plus interessante concerne la mystérieuse maladie des failles. le déploiement de l'intrigue m'a scotché mais je dois reconnaître avoir été déçu par le dénouement que je n'ai pas trouvé à la hauteur de tout ce que l'auteur a montré dans le corps du roman.
J'aurais bien poursuivi tout cela sur quelques pages, j'aurai voulu avoir plus de temps pour éviter certains poncifs et bons sentiments sur la toute fin. Je comprenais compris la froideur, l'ambiance à la blade runner s'y prêtait, mais le revirement plus "sentimental" de la dernière partie du roman m'a perdue. Je n'ai pas été embarqué, ni touché par les personnages et leur devenir et me suis restée à quai.

Une lecture en demi-teinte pour moi, malgré un univers très riche, une intrigue et des thèmes extrêmement engagés qui m'ont interessé, le roman n'a pour moi pas tout à fait tenu ses promesses, mais je vous invite à vous faire votre propre avis et à tenter l'aventure de Qaanaaq qui est malgré tout une très belle découverte.

Encore merci à Babelio et au livre de Poche pour sa masse critique mauvais genre qui m'ont permis de découvrir un nouvel auteur que je vais suivre avec intérêt.

Merci aux édition J'ai lu et à Masse Critique pour m'avoir envoyé ce roman de Sam Miller.

L'opération Masse Critique a l'avantage de nous sortir, nous lecteurs, de notre zone de confort en nous offrant l'opportunité de lire un livre que nous n'aurions pas forcément choisit en premier choix.

La cité de l'orque est très habilement construit. L'arrivée sur Qaanaaq d'une femme accompagnée d'un orque et d'un ours polaire nous interpelle d'entrée de jeu. Mais ce n'est qu'au milieu du roman que nous faisons personnellement sa connaissance. Sam Miller nous décrit sa vision (pessimiste ou réaliste?) de son 22e siècle par petites touches en nous présentant un à un les personnages de cette histoire. C'est dense et mené avec beaucoup d'intelligence.

Mon problème est que les livres sont pour moi un échappatoire aux soucis du quotidien, et le futur de Sam Miller ne me fait pas rêver. Si il était surréaliste, il pourrait m'intriguer. Mais sur fond de montée des eaux et d'effondrement des gouvernements, il anticipe avec beaucoup de réalisme un des multiples possibles de notre avenir. Donc pas d'échappatoire dans cette lecture, mais plutôt une piqure de rappel: l'heure est grave...