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3,2

sur 76 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Voilà ce qui peut arriver lorsque l'on se ballade sur une plateforme en pleine mer, parfois on se noie...

Premier roman adulte de Sam J. Miller qui officiait auparavant dans la littérature jeunesse, le fameux Yonug Adult. Et cela se ressent fortement à la lecture.
Les thématiques avaient pourtant tout pour me plaire, le changement climatique et la loi d'airain du libéralisme : l'exploitation de son prochain. Mais le traitement reste très superficiel, trop.

La cité de l'orque, c'est un riche, une idéaliste, un musclé et un jeune aux dents longues qui écoutent la radio sur île artificielle. Sur ce, arrive une légende, ... et une maladie.
Après quelques lignes accrocheuses qui nous raconte la légende et nous mettent en haleine, le reste est très long à démarrer et on commence seulement à comprendre les enjeux à la moitié du livre. Et le mythe fait vite pschitt : le personnage dont tout le monde a entendu parler, que tous cherchent est juste en train de s'entrainer à la salle de sport ! Pour le mystère, on repassera.

Le défaut principal, et unique, de ce roman, c'est la jeunesse de son auteur. Il veut trop en faire, trop dire, trop démonter. Sam J. Miller à des idées à foison, une vision politique de la société, mais cela reste un brin trop naïf. J'avais l'impression qu'il avait fait une check list de tout ce qu'il devait parler dans son bouquin :
Les logements vacants : une honte alors que tant de monde vit dans des conditions insalubres;
Le réchauffement climatique, les réfugiés, les communautarisme : c'est vendeur ;
Les internés : cela montre l'oppression de la norme, de la société;
Les coursiers à vélo : ben j'aime le vélo, donc j'en parle;
Le fossé entre pauvres et riches : c'est pas bien;
Les minorités sexuelles : trop hype;
Les ninja warriors et autres yamakasi : ils ont la classe !
Les relations homme animal : qui peut ne pas s'attendrir devant un ours blanc ?

Et donc un casting qui plaira aux opprimés, il y a de la couleur, des pauvres et comme tout bon livre qui parait actuellement, des personnages genrés. Soq est celui qui m'a donné le plus de mal, il a l'identité dans l'entre deux, donc ce sera "ils". de quoi me sortir de la lecture à chaque fois, j'avais plus l'impression d'être en face d'un schizophrène. Malgré cela, c'est le personnage que je trouve le plus réussi du livre, grâce à son ambiguïté.
Les autres personnages manquent de profondeur, et chacun, à tour de rôle, aura quelques pages, avant de passer au suivant. Leur évolution frise parfois le ridicule, comme cette chef de gang qui fait sa pleureuse devant tous les tueurs de son clan parce qu'elle vient de retrouver fiston.

Pour les scènes d'actions, ce n'est pas tellement mieux, c'est rocambolesque, et lorsque je vois des personnages tailler la bavette tranquillement alors qu'ils sont en plein assaut, j'ai l'impression de regarder un mauvais nanar : Attention les méchants, si vous pouviez attendre quelques minutes avant de nous mettre sur la gueule, nous organisons une petite réunion de famille, si vous pouvez avoir l'obligeance de respecter la seule chose qui compte dans ce bas monde.
Comme l'auteur respecte le cahier des charges du thriller, nous avons aussi le droit à quelques scènes de sexe. Moi, les scènes de cul inutile, ça me bassine grave. Ici, petite nouveauté, pas de maman et papa font un câlin, mais papa et papa font un câlin. Résultat, les scènes de cul homo me font autant chier que celles des hétéros. Mais bon, on pourra toujours mettre en avant le gay friendly.

Ce qui m'a manqué, c'est un vrai traitement des sujets, une noirceur dans l'ambiance. Les événements sont bien trop souvent téléphonés, cela manque de bagout pour construire un récit un peu plus pertinent. En forçant le trait, j'avais l'impression de me retrouver chez Disney, avec des méchants grotesques qui ne sont là que pour faire triompher le Bien. Oh qu'ils sont méchants les méchants, heureusement qu'il y a les gentils. Et la famille !
Pour un livre qui tente de casser les conventions et représentations sociales, sexuelles, j'ai trouvé ce retour au source familiale très marrant.

Au final dommage, car nous avons un roman politique sur la possibilité d'un lendemain autre qui aurait pu être intéressant. Je trouve que l'auteur a juste effleurer son univers et ses thématiques. Soit l'univers vous transportera, et vous ferez preuve de largesse devant les défauts de jeunesse, soit l'univers vous semblera un brin superficiel, et vous resterait comme moi aux portes de la cité. La cité de l'orque reste à écrire.

Lu dans le cadre d'un service de presse
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La Terre, la notre, celle fragile et trop exploitée, dans un très proche avenir.

Les dérèglements climatiques, imposés à notre monde physique en une cohorte sans fin de phénomènes devenus incontrôlables, ont conduit à une montée des eaux au-delà de la plus pessimiste des prévisions.

S'en suit un brassage migratoire des populations à la recherche des zones de survie qui restent ou qu'il faut créer.

Seules les hautes terres de jadis subsistent hors des eaux, y survit dans le luxe la frange migratoire aisée d'une humanité à la dérive. Elle a su aménager dans le luxe son nouveau présent.
L'alternative de survie du reste de l'humanité est la surface de l'eau elle-même. S'y construisent peu à peu des plates-formes flottantes, privées et immenses. Quaanaaq est de celles-ci, non loin du Groenland. Blade Runner le film, de part sa vision de la ville: tentaculaire, froide et obscure, brumeuse et inhumaine, n'est pas loin (on y vend à l'identique des bols de nouilles chaudes dans des échoppes miséreuses).
Le parc immobilier locatif privé y est source de gains énormes. Une caste, celle des Propriétaires, se greffe sur cette manne financière. Elle gère la pénurie via une politique d'appartements vides, impose des loyers prohibitifs accessibles aux seuls plus riches migrants, laisse les autres à la rue, à la mendicité, à la violence mafieuse ... et à la mort dans le froid glacial.

Les Grimpeurs, un groupuscule d'acrobates urbains, usent de leur agilité à l'escalade, tels des Yamakasi. Ils hantent à mains nues les vieux containers maritimes, rouillés et empilés au hasard dans les quartiers miséreux; les façades vertigineuses des buildings des quartiers luxueux et les hauteurs de la Tour du Placard (lieu d'isolement forcé des décastés que la cité génère immanquablement).

Quaanaaq n'a plus de pouvoir politique central conduit par des humains, la gestion en est déléguée à une entité informatique sans âme, à une nuée de logiciels, de bots,d'instruments virtuels ... etc. L'idée originelle était de rejeter les opportunistes politiques véreux .... si ce n'est que les algorithmes sont manipulables et que les malwares (et autres nuisances) peuvent prendre l'aspect de la légalité .

Les Failles: maladie létale à court terme, sexuellement transmissible. La victime est contaminée par un porteur qui lui-même le fut par un autre...etc. Les signes cliniques: le patient voit sa personnalité et ses souvenirs squattés par celles et ceux qui l'infectent. Il y a superposition des passés, des modes de pensée, des réflexions ..etc. Poly-schizophrénique, la victime meurt au coeur d'une position psychique intenable. le SIDA, autre thème d'actualité pris en compte, n'est pas loin.

Les "nano-liés": membres d'une tribu presque disparue, fruit d'expérimentations médicales, se "nanolient" à des animaux. Chaque individu, à l'occasion d'une cérémonie rituelle, entre en symbiose presque totale avec l'animal de son choix: orque, singe, ours polaire, oiseau ... etc

Et c'est avec eux que je reviens au prologue de l'ouvrage:
" Ce qui se disait : elle était venue à Qaanaaq dans une embarcation que tirait une orque harnachée à la manière d'un cheval. Dans ces récits qui, dans les jours et les semaines qui suivirent son arrivée, se firent de plus en plus riches d'incroyables détails, l'ours blanc cheminait à son côté sur le pont du bateau éclaboussé de sang ...[ ] ... Qu'elles que soient ses intentions envers Qaanaaq, l'expression de son visage ne permettait pas de deviner si ses desseins étaient funestes, ou magnifiques, ou les deux."

Une vengeance familiale se prépare. La suite appartient au récit...

Ce que j'en pense:

Quaanaaq est la star incontestable du roman. C'est une des brillantes trouvailles de l'auteur, à l'égal de celle des Failles et des Nanoliés. Chapeau à l'auteur au lu de cet aspect-là. Il y a tout du long de l'ouvrage un bourgeonnement inattendu de belles perles inventives. Elles foisonnent; mais seulement entrevues et trop ponctuellement exploitées, elles se noient hélas dans la masse. J'ai, en cours de lecture, apporté une attention égale à chacune d'entre-elles, certaines se révélèrent être des détails, d'autres des éléments primordiaux. Difficile de faire le tri des informations reçues. le background est foisonnant, complexe et cohérent, trop complexe ou trop tard emmené à sa pleine et entière compréhension.
Et c'est dommage tant le monde décrit est alléchant au coeur d'une lecture où je me suis un peu perdu.

Les évènements s'accélèrent à mi-parcours, imbriquent les unes dans les autres les pièces du puzzle humain qu'est le destin étonnant, et prenant, des "nanoliés" au sein de ce monde apocalyptique.

L'auteur se pose en activiste social réfléchi, impliqué dans l'écologie, les problèmes migratoires, le quart-monde ... et maints domaines tatoués dans l'actualité immédiate. Il nous sert une réflexion vertigineuse sur ce qui nous attend si, toujours debout sur les freins, nous ne réagissons pas MAINTENANT.

PS:Lecture bouclée, je me pose une question étrange: j'ai désormais toutes les clés du récit en tête, le relire s'imposerait presque de manière à apprécier pleinement tous les détails dont il foisonne, les ayant désormais hiérarchisés dans leurs importances respectives. Et en ce sens, au fil du temps, de son lectorat: "La cité de l'orque" risque de devenir culte.

A noter qu'une nouvelle gratuite, issue du même monde, est accessible en version numérique sur le Net via le site de l'éditeur.

Merci à Albin Michel Imaginaire, Babelio et Masse critique.

Ps: une mention spéciale à l'illustration de couverture que je trouve particulièrement belle et en parfaite adéquation avec le récit.
Lien : https://laconvergenceparalle..
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Bienvenue à Qaanaaq. Ville flottante au large des côtes du Groenland et de l'Islande. Ville promise pour beaucoup d'immigrants qui fuient les ravages du changement climatique. Qaanaaq est à la fois un Eldorado et en même temps une autre forme d'enfer. La ville est tentaculaire, chaque branche abrite une population allant des propriétaires immobiliers les plus riches aux populations les plus pauvres n'ayant même pas de toit. Dans cette ville où les rêves et les espoirs se confrontent à une réalité cruelle, les destins des personnes se croisent et s'entremêlent. Dans la cité, nous suivons à tour de rôle des personnages qui tous à leur manière sont liés à cette ville. Et puis dans l'équation viendra s'ajouter une femme arrivée à Qaanaaq accompagnée d'un orque et d'un ours polaire... quel est son but et comment sa présence va-t-elle modifié profondément les rapports de force dans la cité ?
Vous l'aurez compris, le personnage central de la cité de l'orque est la cité elle-même. Qaanaaq est à la fois le décor et le personnage principal de ce roman post-apo à l'ambiance bien particulière. Cette cité flottante, construite en pleine catastrophe écologique alors que les grandes villes du monde sombraient, est un bijou d'architecture moderne. Placée sur la partie nord de la dorsale atlantique, elle utilise la géothermie comme source d'énergie et de chauffage. La ville est automatisée au maximum, les algorithmes gèrent la vie de la population à tel point qu'il n'y a pratiquement aucune institution gouvernementale. Cependant, comme dans toute ville connue, une petite partie de la population vit dans l'opulence tandis que les nouveaux arrivants sont entassés dans les bras de la villes les plus pauvres et les plus surpeuplés. Ajouter à tout cela, l'apparition d'une mystérieuse maladie sexuellement transmissible et mortelle : Les failles dont personne ne connait exactement l'origine et vous aurait une vision de cette cité cosmopolite à la fois magnifique et sans pitié.
Sam J. Miller nous propose avec la cité de l'orque un roman post-apocalypse écologique au worldbuilding assez remarquable. La cité de Qaanaaq se dévoile page après page, le lecteur apprivoise cet environnement inconnu. On y ressent le froid, la surpopulation, l'avenir précaire des humains qui la peuplent : c'est assez étouffant et pourtant on ne peut s'empêcher d'avoir envie de visiter cette ville de fond en comble pour en découvrir tous les secrets. Les bribes que l'auteur nous saupoudre au fil des pages sur le devenir du monde sont particulièrement noir... ce qui montre Qaanaaq comme un phare au milieu du désespoir de l'humanité.

J'ai cependant trouvé que la plume de Sam J Miller n'était pas dès plus accessible surtout au niveau de la visualisation de la ville qui prend du temps tout comme la mise en place des différents personnages... il a fallu que je m'accroche un peu pour vraiment rentrer dans l'histoire et j'avoue que certain passages sont un peu lents. le récit en lui-même n'est pas des plus novateur puisqu'il s'agit avant tout d'une histoire de famille et de vengeance. Mais les sujets abordés sont quand à eux nombreux et menés avec intelligence. Sam J. Miller nous parle de notre société en voie de disparition. Il dénonce avec la cité de l'orque aussi bien le capitalisme incontrôlé, les scientifiques irresponsables que les révolutionnaires inconscients. Il nous montre une humanité dans toute sa différence : ses cotés altruistes mais aussi la haine, le mensonge et la jalousie qui la gangrène.
J'aurais tendance à y voir un roman écrit pour interpellé les consciences et créer un électrochoc auprès des lecteurs : voyez vers quoi notre société déshumanisé nous dirige à grands pas. J'y vois également un plaidoyer pour l'acceptation de la différence et pour l'entraide : ce n'est pas parce que vous êtes en sécurité et au chaud que l'avenir des personnes sans ressources doit vous être indifférent.


Au final, un roman clairement différent. Si je devais le rapprocher d'un roman lu récemment, je dirais qu'il a des points communs avec Jardin d'hiver d'Olivier Paquet, surtout dans les thèmes abordés. Sam J. Miller nous propose avec la cité de l'orque un roman engagé avec un worlbuilding remarquable qui nous pousse à la réflexion et même si je n'ai pas complètement accroché au style de l'auteur et que je me suis un peu ennuyé au milieu (et oui...), j'ai aimé découvrir cette cité aux allures de dernière ville avant la fin du monde.
Lien : https://chutmamanlit.blogspo..
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Un roman de science-fiction et d'anticipation où les bouleversements climatiques ont aidé à la création de cités flottantes…

Je remercie les éditions Albin Michel Imaginaire pour l'envoi de ce roman. J'ai été enchanté par la lecture de ce quatrième de couverture, qui s'inscrit dans mes lectures actuelles, souvent basées sur la thématique de l'écologie. Ici, je suis parti sur une intrigue d'anticipation qui dépeint notre monde suite aux bouleversements climatiques qui nous attendent. J'adore découvrir de nouvelles possibilités d'avenir, même si elles sont parfois peu reluisantes !
Lien : https://www.acaniel.fr/la-ci..
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La cité de l'orque est un roman de science-fiction post-apocalyptique, où la société telle qu'on la connait a mystérieusement disparue pour laisser place à une organisation flottante. Une cité futuriste, complexe, où les plus riches côtoient les plus pauvres. Une ville avec ses propres codes, gérée par la technologie et les logiciels.

Plusieurs personnages, plusieurs points de vue. Les chapitres s'enchaînent et montrent des personnages très différents, que la ville a façonnés. Désespérés, brutaux, intelligent, tous veulent survivre mais l'arrivée de la femme à l'orque va tous les changer. C'est finalement une histoire de vengeance familiale qui va les réunir et former le noeud de l'intrigue.

Quelques longueurs et facilités entachent le plaisir de la lecture, mais n'empêchent tout de même pas de finir ces presque quatre cents pages. Surtout que l'écriture sait se renouveler à chaque personnage, particulièrement pour un être étrange, ni homme ni femme, un "ils" étrange. Et, ce qui ne gâche rien, les thèmes abordés sont modernes : migration, génocide, criminalité, etc. Miller, par le biais de la fiction, se fait très critique de notre société contemporaine, où règne la consommation et le capitalisme...
Lien : https://troisouquatrelivres...
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L'univers dystopique post-effondrement écologique de ce roman est vraiment intéressant. Que ce soit sur les causes ayant mené à l'état du monde ou la description de la ville de Qaanaaq et son fonctionnement, l'univers proposé par Sam J. Miller est riche et assez passionnant. Il évoque effectivement une sorte de Blade Runner sur l'eau avec sa multitude d'êtres délaissés, sa pauvreté et ses maladies et bien sûr les implications technologiques importantes. Cette ville pleine de câbles, de bruits constants, de fumées et de désespoir nous rappelle les quartiers du film de Ridley Scott avec l'aspect glacial de sa position géographique en plus. Mais [...]

Pour lire la suite de cette critique, rendez-vous sur yuyine.be !
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Quand l'auteur Jeunesse Sam J. Miller se lance dans son premier livre Adulte, il fait pas les choses à moitié : climate-fiction post-apocalyptique, sa Cité de l'orque tente le pari de faire cohabiter Waterworld avec A la croisée des mondes avec un peu de nano-sciences… Alors, Miller va-t-il à sauver Willy ?

22e siècle. On n'a pas tenu les +1,5°C et le monde tel que nous le martyrisons est noyé sous les flots. Heureusement, de gentils milliardaires ont construit des radeaux géants dans lesquels s'entassent les pauvres exploi… survivants et où l'ombre de la révolte gronde. Jusqu'à l'arrivée d'une femme accompagnée d'un ours polaire irascible… et d'une orque. le début des emmerdes pour les proprios…

Dès le départ, la narration multiplie les points de vue et plonge le lecteur dans un monde riche, ambitieux et complexe. le rythme dynamique et l'aura de mystère entourant la femme à l'orque nous entraînent dans un tourbillon politique et social à mesure que se dévoilent les personnages et que convergent les différents enjeux.

Et puis… le récit sacrifie le mystère de la femme à l'orque et, à force de plot twists faciles et révélations improbablement prévisibles, s'enlise dans des longueurs rendant la seconde partie plus faible. le lecteur, pourtant accroché par le début prometteur, se voit heurté par la naïveté du propos, les personnages aux comportements stéréotypés et une conclusion joyeusement chaotique que ne renierait pas Michael Bay, entre phrases grandiloquentes et pyrotechnie décomplexée.

S'il est impossible de ne pas saluer la générosité de l'auteur, son sens du spectacle et sa proposition ambitieuse, on regrette son manque de maturité et ses "tics" Jeunesse trop visibles, le tout manquant finalement terriblement de subtilité. Restent quelques beaux messages et une note d'intention sympathique. C'est déjà pas mal !

En bref, un roman post-apo aux ambitions politiques trop brouillon pour convaincre.

J'ai aimé :
- La première moitié
- le worldbuilding

J'ai moins aimé :
- Personnages caricaturaux
- Trop de facilités
- Naïf
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Un pitch de départ efficace et intriguant mais une exécution maladroite. Un début lent qui piétine jusqu'à la moitié du roman. Ensuite les choses s'accélèrent et commencent à avoir plus de sens, plus d'intérêt jusqu'à un final que je trouve bien mieux exécuté que les quelques premiers chapitres. Toutefois, il y a du potentiel et Sam J. Miller est un auteur qui doit encore se réaliser.
Lien : https://www.paracosme.com/bl..
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Ce roman à l'univers dystopique post-effondrement écologique n'est pas un décor si éloigné du nôtre. On comprend très rapidement que la cité de Qaanaaq sera l'élément central de cette histoire, que les différents personnages vont graviter autour d'elle et que c'est bien la cité qui est LE personnage principal de cette intrigue. Rien de bien nouveau sous le soleil avec La Cité de l'orque, puisque l'auteur va nous parler d'une histoire familiale et d'une vengeance.
C'est dans son écriture et dans les messages véhiculés que le roman prend toute son ampleur, bien que l'ennui pointe le bout de son nez au milieu de cette histoire. le rythme en prend un coup, mais c'est pour mieux revenir par la suite.
Dès les premières pages, Sam J. Miller nous entraîne dans son univers et on sent que celui-ci le maîtrise à la perfection. Je ne vous cache pas que les premiers pas dans cette ville est assez déstabilisante, car l'auteur ne nous aide absolument pas à nous repérer. On apprend à connaître cette mégalopole immense qu'est Qaanaaq page après page, grâce à l'idée astucieuse de l'auteur. Celle d'agrémenter son roman de passages s'intitulant “Ville sans plan” permettant aux petits nouveaux d'apprendre l'histoire de cette ville et son fonctionnement.

Malheureusement, je dois dire que je n'ai pas adhéré à la plume de Sam J. Miller. J'ai trouvé le récit assez froid dans son déroulé, dans ses descriptions et dans ses actions. L'auteur met en avant plusieurs personnages intéressants sur le papier, mais il m'a été difficile de ressentir la moindre émotion les concernants. L'envie de véritablement les suivre arrive quasiment en milieu d'intrigue et je dois dire que l'auteur s'est vraiment rattrapé dessus. Il va falloir s'accrocher au tout début, afin que l'auteur puisse exposer et développer ses idées et ses personnages.
L'univers de Sam J. Miller est foisonnant et n'est pas sans rappeler les visuels de Ridley Scott pour son film Blade Runner. Cette cité flottante est surpeuplée, la misère est forte, les riches promoteurs immobiliers profitent de cette situation pour tirer les ficelles. Qaanaaq est pleine de fumée, de câbles, d'odeurs et de bruits. Celle-ci est contrôlée par des intelligences artificielles et la politique n'existe pas vraiment. Pourtant, les pauvres sont parqués dans divers bras de la ville où la violence règne en maître. Les maladies traînent dans les rues. Les pauvres en sont les premiers touchés. La faille tisse sa toile, tout comme le VIH encore aujourd'hui.

la-cite-de-l-orque-sam-j-miller-albin-michel-imaginaire
C'est dans ses thématiques que La cité de l'Orque tire toute sa force. Sam J. Miller nous dresse un sombre tableau de notre humanité, sans pour autant oublier l'espoir et les beaux messages. L'auteur dénonce dans son roman le capitalisme irraisonné, incontrôlé et incontrôlable, l'irresponsabilité des scientifiques, des révolutionnaires, mais aussi de l'écologie et l'immigration. Sam J. Miller nous parle d'un sujet qui n'est pas encore légion et qui pourtant voit déjà le jour depuis des années. Avec la pollution, la destruction de la planète et la montée des eaux, de nombreuses ethnies seront contraintes à l'exode. L'auteur nous parle de la difficulté pour ses immigrés climatiques à s'installer et à se faire accepter par la population déjà sur place.
La cité de l'orque est un avertissement, un roman servant à interpeller son lecteur quant à la direction que prend notre société. Un monde déshumanisé où la peur et la haine engendre le pire. Sam J. Miller en fait un plaidoyer pour l'acceptation de la différence, qu'elle soit religieuse, sexuelle ou ethnique, mais aussi pour l'entraide entre les peuples. On le remarque d'ailleurs facilement, puisque Sam J. Miller en profite pour développer des personnages Queer et LGBT+ dans son récit, ce qui est encore assez rare dans la littérature grand public.

Je ne vous cache pas que La cité de l'orque est une lecture en demi-teinte de mon côté… Les thématiques sont fortes, intéressantes et permettent de réfléchir au monde de demain. Mais il manque quelque chose au niveau de la plume et des personnages, afin de prendre pleinement part à cette histoire. L'univers est dense et je trouve que Sam J. Miller aurait pu, peut-être, l'exploiter davantage. Mais qui sait, peut-être qu'un nouveau roman dans cet univers est dans les projets…
Lien : https://tomabooks.wordpress...
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