Qu’est-ce qui rend un livre vivant? Voilà une question qui se pose souvent! La réponse me parait toute simple. Un livre vit grâce à la recommandation passionnée qu’en fait un lecteur à un autre.
(p.12)
Ce qui est important, ce n’est pas quels livres, quelles expériences un homme doit connaître, mais bien ce qu’il a à apporter de lui-même dans ses lectures et dans sa vie. (p.35)
…un professeur de philosophie et un logicien, pas seulement de première bourre, mais un coupeur de cheveux en quatre, un ventriloque capable d’entortiller en noeud gordien la cervelle d’un pontife rabbinique.
(p.68)
.....A l'heure actuelle voici, à mon sens, les raisons pour lesquelles nous lisons : un, pour nous délivrer de nous-mêmes ; deux, pour nous armer contre des dangers réels ou imaginaires ; trois, pour nous "maintenir au niveau" de nos voisins, ou pour les impressionner, ce qui revient au même ; quatre, pour savoir ce qui se passe dans le monde ; cinq, pour notre plaisir, ce qui veut dire pour stimuler et élever nos activités et pour enrichir notre être.
On peut ajouter d'autres raisons à ces cinq-là, mais elles me paraissent être les principales...
À cette époque, les livres interdits aux jeunes lecteurs étaient marqués d'étoiles, une, deux ou trois selon le degré d'immoralité qu'on leur attribuait. Je crois bien que ce procédé est toujours en vigueur. Je l'espère, car je ne connais rien de mieux calculé pour exciter l'appétit que ce système stupide de classification et d'interdiction.
Plus j'écris, plus je comprends ce que les autres essaient de me dire dans leurs livres. Plus j'écris, plus je deviens tolérant envers mes confrères. (Je ne parle pas des "mauvais" écrivains, car je refuse tout commerce avec eux.)
N'est-il pas étrange que ces livres, ces livres qui appartiennent à ma jeunesse, soient pour moi plus importants que tout ce que j'ai lu par la suite ?
.......Les choses que nous avons passent, et par leur nature éphémère même elles sont sans valeur. Donnez-nous quelque chose que nous puissions garder et appeler nôtre à jamais
Je fais partie de ces lecteurs qui, de temps en temps, recopient de longs passages des livres qu'ils lisent.
Lire c'est toujours interpréter.