C’était merveilleux de connaître un Français généreux à qui l’on pouvait emprunter quelques francs quand on était dans la dèche. Comme les bancs des parcs étaient accueillants quand on avait mal aux pieds et qu’on se sentait écrasé, prêt à tout laisser tomber !
Ce n’était pas comme de nos jours où l’on dévore un livre tout seul et où, le lendemain, on le jette dans la corbeille à papier. Non, des hommes comme Dostoïevsky, Hamsun, Jack London signifiaient quelque chose pour nous. Ils faisaient partie de nos pensées quotidiennes – nous vivions à travers eux.
Quand Joe aimait un livre, il n'arrêtait pas d'en parler. Il le conseillait à tout le monde et à n'importe qui sans s'occuper d'instruction ni de culture. "Lisez-le! disait-il. Ca vous fera du bien".
Son extraordinaire bonne santé lui permettait de travailler deux fois plus qu’un homme normal. En outre, il possédait aussi ce don très rare – la foi. Il croyait toujours entièrement à ce qu’il entreprenait. Quand un projet était lancé, c’était comme une avalanche. Rien ne pouvait l’en détourner ni le décourager.
C’est uniquement parce qu’il réprime le rêveur qui se trouve en lui que la vie lui est si dure et qu’il a si peu de chance. Ce n’est pas un imbécile mais, à mon humble avis, il vaudrait mieux pour lui qu’il le soit. Ce qu’il est vraiment, et cela compense tous ses manques – c’est un ami loyal et véritable, un ami pour la vie. Et ça compte beaucoup plus que d’avoir réussi dans ceci ou dans cela !
Sa famille était si pauvre quelle louait des chambres chez des Noirs. En d’autres termes les pauvres Blancs étaient plus pauvres que les pauvres Noirs.
Jamais un centime en poche mais parcourant le monde.
En sa présence, on ne met pas longtemps à se rendre compte qu'en dehors du théâtre, il a la passion des femmes. Il les aime comme un jardinier aime les fleurs.
Plus il donnait, plus il recevait, car il pouvait accepter aussi facilement qu’il donnait. La pauvreté lui apparaissait comme un signe de sainteté.
Tout le monde l’aimait à cause de son activité, de sa vivacité, de son enthousiasme jamais défaillant. Il avait une énergie sans limites. Il aimait donner. Chez lui, si l’on voyait quelque chose qu’on aimait beaucoup, il disait « Prends-le. C’est à toi. » De cette façon, il n’était jamais pauvre comme le sont certains.