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T. est un capitaliste né. Depuis son plus jeune âge, il nourrit une passion pour l'argent ; sa matérialité, son économie et plus tard son abstraction grisante. D'une apparence un peu austère pour ses collègues de fac qui ne jurent que par les fêtes orgiaques, T. calcule tout et construit patiemment son petit empire immobilier qui n'a que faire de la molle bien-pensance. Il est un pur archétype de notre société indivualiste. Self made man, certes. Condescendant et au détriment des autres, et alors?

En pleine ascension, des éléments commencent pourtant à grignoter l'édifice. La mort d'un coyote en pleine face puis son père qui déserte, laissant sa mère désorientée. Tout cela ébranle T. mais n'entâche pas la poursuite de sa routine pour autant. Mais lorsque Beth, cette femme aimée -et la seule jusqu'ici, meurt brutalement, l'existence de T. sombre dans une complète déréliction, révélant le vide ontologique de cette société du toujours plus.

Son quotidien n'est alors plus qu'apparence. Il se questionne sur la place de l'être, revoit ses relations anciennes et en développe de nouvelles - avec Casey par exemple. En secret, il nourrit un grand intérêt pour les espèces animales en voie de disparition qui va peu à peu friser l'obsession. Comme si, après s'être fondu dans les lumières du capitalisme, il cherchait à nouveau à se fondre totalement ; comme s'il cherchait une nouvelle dissolution.

Ce livre là, au fond, n'est pas tant le plaidoyer d'une certaine écologie moralisatrice que l'exposé de l'absurdité de notre époque : à avoir travaillé durant des siècles à se couper de nos racines matérielles, sociales et spirituelles dans l'espoir orgueilleux de devenir des êtres libres - oubliant alors que sans balises, point de liberté -, les hommes ne sont parvenus qu'à créer un chaos existentiel dépouillé de toute profondeur. L'homme ne sait plus vivre que selon le modèle qui lui est présenté, il est un perpétuel enfant. Et même lorsqu'il cherche à s'en détacher, à l'image de T., il ne fait que plonger dans un autre modèle, tout aussi extrême.

La réponse n'est pas dans la recherche de nouveaux modèles. C'est seule la profondeur des racines - c'est s'en rappeler - qui garantit une certaine mesure et du sens au quotidien.
C'est là, me semble-t-il, l'enjeu majeur de cet excellent roman que je vous conseille chaleureusement!

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Depuis son plus jeune âge, Thomas vénère le Dieu Dollar, les mécanismes implacables et la
beauté glaciale de la société capitaliste. Agent immobilier sans scrupules, il n'a d'autres horizons que l'enrichissement et l'accumulation. Jusqu'au jour où quelques événements successifs, une histoire d'amour avortée, un bouleversement familial, la mort d'un coyote vont provoquer chez lui une crise spirituelle sans précédent.

Peu à peu, il se met à nourrir une étrange obsession pour les zoos, les espèces en captivité, celles en voie de disparition.

Le propos de l'auteure est donc de nous montrer un monde réel à l'agonie, la protection nécessaire de l'environnement. C'est important, pour les américains, de prendre conscience que l'environnement est en danger.

Si j'ai pris plaisir à lire ce roman d'un jeune loup aux dents longues qui s'ouvre au Monde, je ne suis toutefois pas convaincu par le style de l'auteure. Et sa conclusion est bien plate.

L'image que je retiendrai :

Celle de la passion subite du héros pour les zoos (moi qui ai toujours détesté ça).
Lien : http://alexmotamots.fr/comme..
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Un enfant fasciné par les billets de banque américains et montant d'habiles combines pour les acquérir, puis un étudiant toujours en retrait, voilà T., personnage plutôt antipathique auquel Lydia Millet réussit cependant à nous intéresser dès le début.(Mais quand même, on s'interroge, où va-t'on?)



T. devient un agent immobilier financièrement aisé, mais quelques grains de sable vont empêcher la froide mécanique bien huilée de tourner ainsi. Il heurte un coyote sur la route, son père change carrément de vie. "Pendant toutes ces années, je ne me suis jamais réveillé une seule fois. Rien n'était réel pour moi. Tu sais qui tu voyais pendant toute ton enfance et ton adolescence? Un fantôme. Je n'étais pas vraiment là. Je ne sais pas comment te dire... c'est comme si j'était entré par erreur dans la vie d'une autre type."



Puis il rencontre Beth, ensuite Casey. Deux jeunes femmes qui joueront un rôle aussi dans l'évolution de T. "C'était une erreur de penser que parce qu'une personne était déchue blessée, malade ou imparfaitement complète, vous lui donniez davantage par votre présence qu'elle ne pouvait elle-même vous offrir."



Il se passionne pour les animaux en voie de disparition, visite des réserves, des lieux d'élevage en captivité, où il dort clandestinement avec les animaux. "Cette disparition de masse se faisait sans bruit, cette inversion de l'Arche passait inaperçue."C'est pour des phrases de ce genre que j'adore Lydia Millet...



Sa prise de conscience va de pair avec son dégoût de la société égoïste de profit, même s'il reste agent immobilier.

"Gagner, gagner; oh, ne pas avoir à tourner le volant. Ne jamais avoir à tourner de volant : toujours rester dans la même position. Pavez ce sol, faites-en une surface lisse et continue, plate et grise sur le monde - vitesse et facilité."



Jusqu'à la fin, déconcertante et magnifique... Logique, finalement.



Bon, j'ai vraiment aimé ce roman ,je ne l'ai pas lâché, j'étais fascinée. Rien ne se déroulait comme c'était prévisible, il me fallait faire confiance à Lydia Millet qui elle, savait parfaitement où elle allait mener son héros. C'est doux, parfois terrible, souvent amusant, et bien étrange.
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Enfant, Thomas n'avait qu'un seul but : gagner toujours et encore de l'argent. Qu'il devienne agent immobilier avec comme seul crédo le bénéfice était une suite logique. Sa vie va basculer à la suite de plusieurs incidents. Des drames petits ou grands qui vont lui permettre d'ouvrir les yeux sur le monde et de prendre conscience de la vraie valeur de la vie.

Si à la lecture des quarante premières pages, je me suis demandée (avec angoisse) à plusieurs reprise s'il s'agissait bien d'un livre de Lydia Millet que je tenais entre les mains, la suite me l'a bien confirmée. Ouf ! Après un premier chapitre un peu lent sur l'enfance de T. ( ou Thomas si vous préférez), on le découvre à l'âge adulte.Agent immobilier brassant beaucoup d'argent et célibataire. Lorsque son père quitte sa mère, cette dernière vient s'installer chez lui. Sa mère frôle de très près la mort et en revient définitivement changée. Et il s'agit du premier domino qui va déclencher la chute des autres.
La suite sur :
http://fibromaman.blogspot.com/2011/10/lydia-millet-comment-revent-les-morts.htm
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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L'histoire poétique, acide et curieusement drôle d'un singulier chemin de Damas.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/01/12/note-de-lecture-comment-revent-les-morts-lydia-millet/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Thomas, qu'on appelle T., montre une passion pour l'argent depuis son plus jeune âge. Il stocke les pièces de monnaie dans sa bouche et coince les billets sous son matelas, il recompte inlassablement son petit pécule et utilise de nombreuses ruses auprès de sa famille et de ses amis pour leur extorquer de l'argent.
Devenu adulte, il devient un agent immobilier qui joue avec l'argent des autres et spécule sur tout type de terrain et de demeures.
Jusqu'au jour où l'accumulation de petits couacs dans sa vie finit par le désorienter.

T. est plutôt un personnage antipathique qui semble éprouver peu d'émotion et dont la vie parait bien lisse sous la froide caresse de l'argent. C'est la mort d'un coyote qu'il a renversé en voiture qui le bouleverse tout d'abord. Ensuite, c'est le départ de son père, parti vivre une nouvelle vie en larguant tout, femme comprise, lui laissant la charge de gérer les pots cassés auprès de sa mère.
Des émotions passagères mais la vie de T. se poursuit sans remise en question. Il faudra attendre le drame sentimental qui lui tombe dessus avec la disparition de Beth, la femme merveilleuse qu'il avait rencontré pour que notre homme commence à voir sa vie sous un autre oeil. Il se passionne alors pour les animaux en voie de disparition et arpente les zoos en toute illégalité, met à l'écart ses anciennes relations d'affaire qui bientôt le dégoûte, s'attache à la jeune Casey, une invalide qui lui donne l'impression d'exister.
Avant que T. ne plonge bientôt dans un univers sauvage où ses valeurs ne comptent pas et où il se sent vivant et où la menace ne fait qu'accentuer ce sentiment nouveau. Un sentiment qui n'est à nouveau qu'un leurre sur sa condition d'être humain.

Je dois dire que Comment rêvent les morts m'a un peu déstabilisé. J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire, je ne voyais pas où l'auteur, que je lisais pour la première fois, voulait en venir. Il a fallu quelques échanges avec une autre lectrice pour éclairer quelque peu cette lecture.
T. est un personnage totalement froid. Il semble ne ressentir aucune émotion. Son couple avec Beth est à peine décrit et il ne nous est fait part d'aucune sensation particulière à son égard.
Bref, impossible d'avoir une quelconque empathie pour cet homme. Et de fait, c'est l'ennui qui fut mon compagnon pour cette lecture... L'histoire de T. se déroule lentement et même les a-coups majeurs de sa vie ne donnent pas une véritable dynamique au roman. Seul le final, à l'image de son personnage principal, décolle et offre une bouffée d'air, de vie et de liberté.
Après coup, je me rend compte que le roman est une véritable critique de la société capitaliste qui semble trouver réconfort et émotion dans la possession et l'argent.
T. est finalement un être vide qui tente de se sentir exister en se passionnant pour des causes, presque perdues d'avance, sans toutefois sortir de son immobilisme primaire.
Hélas, pour moi, la narration et T. sont un peu à l'image de ce que l'auteur dénonce : un immobilisme et un désengagement donnant un roman assez fermé qui, pour ma part, ne se livre pas facilement.
Si je comprends désormais tout le sel de cette histoire, je ne peux pourtant pas me départir de ce sentiment d'ennui et de platitude qui colle à cette lecture qui me laisse perplexe...
Mes attentes sur un réveil quant à la défense animale et écologique ont peut-être aussi joués. La quatrième de couverture m'a peut-être trompé car le propos n'est pas là.
Peut-être, saurez-vous, à l'instar d'autres lecteurs, trouver plaisir à cette lecture et rédiger un avis autrement plus constructif qu celui-là... !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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