ce qu’Allan Bloom nomme le déclin de la culture générale. Elle a en grande partie disparu avec les humanités : l’honnête homme du XVIIe siècle y a trouvé la conclusion de son agonie. Sa disparition, son remplacement par de microsavoirs parcellaires, frêles, mouvants, incertains, relevant plus de l’information que de la connaissance, participant de l’obscurcissement du monde, d’où la littérature se retire
Étrange pays que la France , où ce qui est loué chez les autres peuples est l’objet d’un souverain mépris, Paris d’étant constitué contre l’origine de ses habitants, ou plutôt à de rares exceptions près, dans l’effacement de la terre, du paysage, si bien qu’être un écrivain français, c’est rechercher une universalité symbolique qui repose sur une négation, un reniement, un défaut de mémoire accepté en commun. Ainsi on s’extasie devant les histoires de chasse, de pêche, de nature de Hemingway, Jim Harrison, Annie Proulx, Rick Bass, et on se détourne avec effroi des ombres qui hantent encore les hautes terres françaises
Je rouvre Sido en tentant de me représenter pourquoi Colette ne fait pas partie de la modernité, sinon par sa vie, aux yeux de quelques féministes. Sans doute est-elle victime de son style et de son provincialisme. Un style sensuel et brillant, qui sait être également râpeux, et féminin, savant et léger tout à la fois. Et des livres en très grand nombre, qui donnent l’impression de se répéter, du moins d’appartenir à un système d’échos où on les distingue mal les uns des autres. De plus, cette œuvre est indissociable de la Belle époque, qui est en quelque sorte monopolisée par Proust, et De La Puisaye qui sent trop la province semi-rurale, soit la chose la plus réprouvée des faiseurs d’opinions
La globalisation romanesque n’est rien d’autre que la réduction anglophone du monde