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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« L'habit ne fait pas le moine », dit le proverbe. Pour Vera échappée d'un milieu défavorisé , il lui servira pour réaliser un rêve de vie de luxe et de faste, même si le fond de vérité restera toujours présent . Un fond de vérité qu'elle essaiera de noyer dans les anxiolytiques et l'alcool, et qui signera sa disparition précoce . Ses habits, seront son héritage, exhumant les preuves de l'existence d'une femme qui avait accordé autant d'orgueil à la vivre qu'à l'afficher…..
Sébastien Ministru, dont j'avais bien apprécié son livre « Apprendre à lire », part d'une idée originale , pour raconter l'histoire de la vie d'une femme à travers ses vêtements, et quels vêtements ! Des bijoux, des pièces extrêmement raffinées ou glamours selon les circonstances. Des vêtements symboles « d'une vie réussie », rempart à la laideur du monde et de ses maux , et que Vera considérera longtemps comme une revanche sur le milieu misérable ouvrier qu'elle a fuit, quand bien même elle finira par comprendre que de revanche il n'y en avait aucune à prendre. Bien que Ministru encombre inutilement l'histoire avec des détails de violence, de sexualité déviante, d'alcool , de drogues, d'orgies , d'argent qui coule à flot, et sublime un peu trop Vera , il arrive à la boucler habilement . Ce bouclage m'a particulièrement plue. Donc comme quoi, pour avoir un avis équitable sur un livre il faut le lire jusqu'au bout 😊.

Un grand merci aux Éditions Grasset et NetGalleyFrance pour l'envoie du livre.#Lagarderobe#NetGalleyFrance
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De sa naissance dans une famille modeste d'un coron du nord de la France à sa mort due à ses addictions à l'alcool et aux médicaments, en passant par une brève carrière de chanteuse de variétés dans les années 70 et un mariage d'amour avec un richissime industriel, Vera Dor aura eu une vie hors du commun. Née dans les années 50 dans un milieu duquel il est difficile de s'extirper et dans lequel les femmes n'ont pas grand-chose à dire mais tout à subir, Vera a compris très tôt qu'elle devait s'en échapper pour ne pas pourrir sur place, question de survie et de foi en ses rêves, s'en affranchir et ne compter que sur elle-même, quitte à couper tous les ponts avec sa famille sans espoir de retour, le désamour, pour ne pas dire la haine, étant de toute façon réciproque.

Ce portrait de femme déterminée et combative qui cache ses souffrances derrière sa beauté et son élégance nous est livré après la mort de Vera, à travers Anne-Marie, sa confidente loyale, sa meilleure amie et plus si affinités. Anne-Marie a contacté les deux nièces de Vera, la seule famille qui lui restait, et qui sont donc les héritières de cette tante qu'elles n'ont pas connue et dont elles ignoraient tout. Les deux jeunes femmes, qui s'attellent à vider l'imposant dressing de Vera, sont impressionnées par la quantité et la qualité de ces vêtements et accessoires, des tenues de haute couture les plus chics et chères. Anne-Marie les aide dans leur tâche et, à mesure que les parures sortent de la garde-robe, leur raconte, à travers l'histoire de ses vêtements les plus marquants, celle de leur tante.

Raconter la vie de quelqu'un à partir de ses vêtements, l'idée est originale (même si cela m'a évoqué "L'armoire des robes oubliées" de R. Pulkkinen), ce qui colle bien avec le caractère de Vera, qui refuse le destin qui aurait dû être le sien. Alors que les trois viennent exactement du même milieu à une génération près, le contraste entre la personnalité de Vera et celle de ses nièces est frappant, comme si celles-ci servaient rétrospectivement de faire-valoir à leur tante. Un peu falotes et insignifiantes, à peu près satisfaites de leurs propres vies ou en tout cas juste assez pour ne pas avoir envie de tout plaquer (ou d'en avoir l'envie mais pas l'audace), elles ne ressentent aucune envie ni aucun regret à l'égard de la brillante Vera, tant celle-ci leur est étrangère, vivant dans un univers mouvementé inimaginable et inaccessible.

Sur les thèmes du déterminisme social et des violences faites aux femmes, "La garde-robe" propose une vision sombre des milieux ouvriers des années 50 à 70, présentés comme âpres, violents et sans perspectives (cela reflète-t-il toute la réalité?), et donne à lire le portrait d'une femme qui force l'admiration par son anticonformisme et son culot, finalement attachante malgré la froideur et la distance de l'écriture, quasi documentaire.

En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.
#Lagarderobe #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Retracer la vie d'une femme, d'origine modeste, qui a su s'émanciper , faire fi de ses douleurs , devenir une chanteuse de variétés des années 70 (à la brève carrière) et faire un riche mariage à travers ses vêtements, voilà une idée de départ originale.
Quand en plus ce roman est publié dans la collection "Le courage", voilà qui était de bon augure.
Las, le style du romancier et son manque d'empathie ont fait que je suis constamment restée à distance de Véra et de sa vie, pourtant riche en péripéties (un peu prévisibles, il faut bien l'avouer).
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Parcourir la vie d'une femme au travers des vêtements qu'elle a portés, c'est ce que nous propose La garde-robe de Sébastien Ministru.
Ancienne chanteuse de variétés, Vera D'or vient de mourir. Avec Anne-Marie, son amie et confidente, les nièces de Vera vont découvrir cette tante qu'elles ne connaissent pas au travers de sa garde-robe construite au fil des années.
Un portrait de femme par le truchement de ses tenues, une idée intéressante bien menée par l'auteur. Il décortique chaque moment de la vie de Vera. Femme née dans les années 50 dans le Nord de la France, elle se sera construite au fil de ses rencontres, jusqu'à devenir une star de la chanson puis épouser un riche industriel. Ses vêtements et leur histoire nous livrent aussi ses blessures et ses faiblesses et montrent la place que peut prendre sans que l'on s'en rendent compte notre dressing.
Le livre est bien écrit mais il est presque trop analytique et manque d'empathie et d'émotion pour m'avoir totalement embarquée.
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Lorsqu'elle meurt à 66 ans, elle laisse derrière elle une carrière de chanteuse de variété adulée, une vie bien remplie et une gigantesque garde-robe, symbole de raffinement et d'élégance.

L'auteur détaille quelques pièces emblématiques de la garde-robe de Vera et, par ce biais, en profite pour nous raconter une partie de son histoire en lien direct avec le vêtement. J'ai trouvé que la démarche d'établir la biographie d'une personnalité en passant en revue ses vêtements était originale.

Très rapidement, j'ai visualisé le dressing de Carrie Bradshaw (série Sex and the City) et imaginé les anecdotes croustillantes liées à ces vêtements fabuleux. Après coup, connaissant un peu mieux l'auteur, je réalise mon erreur. Car, si le roman nous raconte les dessous des soirées huppées auprès des grands noms de l'époque, c'est surtout l'enfance de Vera dans un coron minier qui est longuement évoquée. Et bien que cette période soit loin derrière elle, elle continue de la hanter et de la faire souffrir.

Dans ce roman, Sébastien Ministru évoque le lien entre le style vestimentaire et l'appartenance à une classe sociale donnée. Ou comment le passage d'une classe à l'autre passe par le vêtement et les bonnes manières.

Mais, malheureusement, mon intérêt s'est peu à peu émoussé au fil de ma lecture, me laissant un peu déçue.


Lien : https://carnetdelecture1.wor..
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Un beau roman sur l'histoire d'une femme à travers son dressing et quel dressing ! Merci aux Editions Grasset et à Net Galley, de m'avoir permis de fouiller dans cette très grande malle aux trésors.
Quand Vera aux vies multiples, meurt à 66 ans, entre médicaments et alcool, la recherche de famille se fait par l'intermédiaire d'Anne-Marie, son amie la plus chère, compositrice qu'elle a rencontré au Brésil. Ayant coupé tous les ponts (brûlé ses vaisseaux) avec sa famille, ce sont donc finalement deux nièces qui vont se présenter à Anne Marie.
C'est ainsi que la découverte d'une garde-robe au rythme de différents vêtements,(symbole de la femme qui a porté lesdits vêtements), permet de dessiner et d'appréhender le parcours de Vera (la bannie, celle qui est sortie du rang qui lui était attribuée à la naissance) à celles qui deviennent les récipiendaires de sa fortune, son hôtel particulier ...
Vera, petite fille issu d'un village minier qu'elle a fuit dés qu'elle a pu (fuir la violence de l'inceste et le silence familial), qui par ses compétences de dactylo, son style, sa beauté, va s'affranchir de son milieu. Elle se métamorphose en chanteuse de variété pop, Vera Dor, puis rencontre l'homme de sa vie, son âme soeur (et de celle d'autres hommes), le beau Renzo di Pasquale, industriel dans le cuir. Elle va traverser les années, s'engager dans la lutte contre les violences faites aux femmes, se confronter au terrible virus du SIDA.
Une femme surprenante que cette Vera, attachante plus pour ce qu'elle cache que pour ce qu'elle montre. Dans la garde-robe de Vera, il y a les premiers vêtements qu'elle s'est bâtie avec un sens indéniable de ce qui lui convenait au delà de la mode. Ils sont ses premières victoires sur le silence et la laideur de son univers de départ sur lequel elle ne veut pas revenir, elle ne veut pas analyser ses traumatismes. Vera les met en scène par le biais d'une garde-robe qui au fur et à mesure de l'accroissement de ses moyens, mais surtout de son goût très sûr de ce qui lui convient, va prendre une place immense. Vera enferme ses traumatismes dans le placard de sa garde-robe et l'assomme avec les médicaments et l'alcool.. le terme "garde-robe" désignait le lieu où l'on plaçait la chaise percée ; cabinets d'aisances. C'était aussi paradoxalement sous l'Ancien Régime, l'appartement où l'on rangeait les habits du roi ou des princes de sa maison. Un endroit où vient se déposer nos fèces et nos urines, nos vomis et aussi un lieu de vêtements "nobles" : la garde-robe de Vera correspond bien à cette description. Nous nous habillons pour paraître, nous masquer, nous dévoiler, nous habillons parfois une femme qui n'existe que dans notre imaginaire par peur de ce qu'elle représente.
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Je n'ai pas été transportée par ce roman. Je n'ai pas eu d'empathie pour les personnages, et la mise en page très serrée, sans paragraphes, m'a dérangée, je me suis sentie obligée de le lire en apnée, pas parce que j'aimais l'histoire, mais parce que si je ne le faisais pas je perdais irrémédiablement le fil.Le pitch était pourtant sympa, raconter l'histoire d'une vie à travers des vêtements est une idée originale, mais l'histoire en elle-même ne m'a pas emballée. Peut-être/sans doute suis-je passée à côté.
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Je remercie NetGalley et l'éditeur Grasset pour cette lecture !

Vera Dor a fui un père abusif, une mère indifférente et un frère violent, dans leur petit village perdu des corons, pour trouver la gloire - éphémère - dans le milieux de la chanson pop, avant d'épouser le richissime héritier d'un industriel italien, séduit par son charme et son élégance exotique.
Elle meurt au second chapitre. Son histoire, ce n'est pas elle qui la raconte, mais son dressing.

De vêtement d'exception en vêtement d'exception, cette femme qui s'est toujours dérobé aux qualificatifs auxquels on a voulu la soumettre se révèle, s'estompe, se dévoile pour mieux surprendre ensuite... Une blouse d'écolière oubliée côtoie une robe de soirée haute couture ou un tailleur fait à la main : autant de fenêtres ouvertes sur le passé de cette tante que deux jeunes femmes des corons n'ont jamais connu. Porté par la voix de son amie, c'est tout un monde révolu qui reprend vie, le temps de trier des vêtements.

D'un point de vue purement littéraire, le principe est surprenant, engageant, poétique et rêveur à la fois.

Cependant, j'ai été surprise par la distance gardée par l'auteur, cette mise en abîme qui nous empêche de nous attacher vraiment au personnage... Vera Dor, c'est Cendrillon qui va de mal en pis, mais en sauvegardant les apparences.

De déboires en échecs, Sébastien Ministru semble sonner le glas d'une certaine idée de l'élégance, du luxe et de la haute couture, pour laisser dans le sillage de son roman un léger parfum de cendre...
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