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EAN : 9782246826354
192 pages
Grasset (13/10/2021)
3.51/5   34 notes
Résumé :
Vera vient de mourir. Elle avait fui sa famille quand elle était jeune, et deux nièces sont chargées de vider le dressing de cette tante qu’elles n’ont pas connue.De vêtement en vêtement, de tailleur en écharpe et d’écharpe en robe du soir, chaque pièce de la garde-robe de Vera raconte un épisode de sa vie. Chanteuse de variétés dans les années 1970 ayant connu un grand succès puis l’oubli, elle épouse un riche industriel dont les nièces vont découvrir le secret, un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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« L'habit ne fait pas le moine », dit le proverbe. Pour Vera échappée d'un milieu défavorisé , il lui servira pour réaliser un rêve de vie de luxe et de faste, même si le fond de vérité restera toujours présent . Un fond de vérité qu'elle essaiera de noyer dans les anxiolytiques et l'alcool, et qui signera sa disparition précoce . Ses habits, seront son héritage, exhumant les preuves de l'existence d'une femme qui avait accordé autant d'orgueil à la vivre qu'à l'afficher…..
Sébastien Ministru, dont j'avais bien apprécié son livre « Apprendre à lire », part d'une idée originale , pour raconter l'histoire de la vie d'une femme à travers ses vêtements, et quels vêtements ! Des bijoux, des pièces extrêmement raffinées ou glamours selon les circonstances. Des vêtements symboles « d'une vie réussie », rempart à la laideur du monde et de ses maux , et que Vera considérera longtemps comme une revanche sur le milieu misérable ouvrier qu'elle a fuit, quand bien même elle finira par comprendre que de revanche il n'y en avait aucune à prendre. Bien que Ministru encombre inutilement l'histoire avec des détails de violence, de sexualité déviante, d'alcool , de drogues, d'orgies , d'argent qui coule à flot, et sublime un peu trop Vera , il arrive à la boucler habilement . Ce bouclage m'a particulièrement plue. Donc comme quoi, pour avoir un avis équitable sur un livre il faut le lire jusqu'au bout 😊.

Un grand merci aux Éditions Grasset et NetGalleyFrance pour l'envoie du livre.#Lagarderobe#NetGalleyFrance
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De sa naissance dans une famille modeste d'un coron du nord de la France à sa mort due à ses addictions à l'alcool et aux médicaments, en passant par une brève carrière de chanteuse de variétés dans les années 70 et un mariage d'amour avec un richissime industriel, Vera Dor aura eu une vie hors du commun. Née dans les années 50 dans un milieu duquel il est difficile de s'extirper et dans lequel les femmes n'ont pas grand-chose à dire mais tout à subir, Vera a compris très tôt qu'elle devait s'en échapper pour ne pas pourrir sur place, question de survie et de foi en ses rêves, s'en affranchir et ne compter que sur elle-même, quitte à couper tous les ponts avec sa famille sans espoir de retour, le désamour, pour ne pas dire la haine, étant de toute façon réciproque.

Ce portrait de femme déterminée et combative qui cache ses souffrances derrière sa beauté et son élégance nous est livré après la mort de Vera, à travers Anne-Marie, sa confidente loyale, sa meilleure amie et plus si affinités. Anne-Marie a contacté les deux nièces de Vera, la seule famille qui lui restait, et qui sont donc les héritières de cette tante qu'elles n'ont pas connue et dont elles ignoraient tout. Les deux jeunes femmes, qui s'attellent à vider l'imposant dressing de Vera, sont impressionnées par la quantité et la qualité de ces vêtements et accessoires, des tenues de haute couture les plus chics et chères. Anne-Marie les aide dans leur tâche et, à mesure que les parures sortent de la garde-robe, leur raconte, à travers l'histoire de ses vêtements les plus marquants, celle de leur tante.

Raconter la vie de quelqu'un à partir de ses vêtements, l'idée est originale (même si cela m'a évoqué "L'armoire des robes oubliées" de R. Pulkkinen), ce qui colle bien avec le caractère de Vera, qui refuse le destin qui aurait dû être le sien. Alors que les trois viennent exactement du même milieu à une génération près, le contraste entre la personnalité de Vera et celle de ses nièces est frappant, comme si celles-ci servaient rétrospectivement de faire-valoir à leur tante. Un peu falotes et insignifiantes, à peu près satisfaites de leurs propres vies ou en tout cas juste assez pour ne pas avoir envie de tout plaquer (ou d'en avoir l'envie mais pas l'audace), elles ne ressentent aucune envie ni aucun regret à l'égard de la brillante Vera, tant celle-ci leur est étrangère, vivant dans un univers mouvementé inimaginable et inaccessible.

Sur les thèmes du déterminisme social et des violences faites aux femmes, "La garde-robe" propose une vision sombre des milieux ouvriers des années 50 à 70, présentés comme âpres, violents et sans perspectives (cela reflète-t-il toute la réalité?), et donne à lire le portrait d'une femme qui force l'admiration par son anticonformisme et son culot, finalement attachante malgré la froideur et la distance de l'écriture, quasi documentaire.

En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.
#Lagarderobe #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Une très bonne surprise que ce petit livre ! Sous une présentation peu banale Sébastien Ministru nous conte la vie de Vera Dor, chanteuse de variétés à succès dans les années 70. Issue d'une famille italienne des corons, elle avait fui le village, son père qui avait commis l'irréparable, son frère violent et sa mère indifférente ! Une vie éblouissante l'attendait mais rien n'est jamais gratuit

Le livre commence après son décès quand ses deux nièces qui ne la connaissaient pas héritent de sa maison et de son immense garde-robe. Sa meilleure amie Anne-Marie profite de l'apparition de certains vêtements pour raconter sa vie et les événements qui s'y rattachent.

Un chapitre, un vêtement, un morceau de vie et deux nièces un peu perdues au milieu de tant de luxe et de vécu qu'elles n'imaginaient pas !

Avec ce livre on remonte les époques et les combats qu'une jeune fille déterminée a dû mener pour arriver à sortir de la misère et de l'anonymat que lui garantissait sa naissance ! C'est douloureux, éblouissant, humain, tendre !

J'avais imaginé qu'il serait un peu triste parce qu'il est le testament d'une personne disparue mais ce n'est pas le cas. Les nièces sont des faire-valoir et des piliers pour la vie de Vera qui jusque dans la mort est la personne elle avait décidé d'être : un femme qui fait des choix !

#Lagarderobe #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2021

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Un beau roman sur l'histoire d'une femme à travers son dressing et quel dressing ! Merci aux Editions Grasset et à Net Galley, de m'avoir permis de fouiller dans cette très grande malle aux trésors.
Quand Vera aux vies multiples, meurt à 66 ans, entre médicaments et alcool, la recherche de famille se fait par l'intermédiaire d'Anne-Marie, son amie la plus chère, compositrice qu'elle a rencontré au Brésil. Ayant coupé tous les ponts (brûlé ses vaisseaux) avec sa famille, ce sont donc finalement deux nièces qui vont se présenter à Anne Marie.
C'est ainsi que la découverte d'une garde-robe au rythme de différents vêtements,(symbole de la femme qui a porté lesdits vêtements), permet de dessiner et d'appréhender le parcours de Vera (la bannie, celle qui est sortie du rang qui lui était attribuée à la naissance) à celles qui deviennent les récipiendaires de sa fortune, son hôtel particulier ...
Vera, petite fille issu d'un village minier qu'elle a fuit dés qu'elle a pu (fuir la violence de l'inceste et le silence familial), qui par ses compétences de dactylo, son style, sa beauté, va s'affranchir de son milieu. Elle se métamorphose en chanteuse de variété pop, Vera Dor, puis rencontre l'homme de sa vie, son âme soeur (et de celle d'autres hommes), le beau Renzo di Pasquale, industriel dans le cuir. Elle va traverser les années, s'engager dans la lutte contre les violences faites aux femmes, se confronter au terrible virus du SIDA.
Une femme surprenante que cette Vera, attachante plus pour ce qu'elle cache que pour ce qu'elle montre. Dans la garde-robe de Vera, il y a les premiers vêtements qu'elle s'est bâtie avec un sens indéniable de ce qui lui convenait au delà de la mode. Ils sont ses premières victoires sur le silence et la laideur de son univers de départ sur lequel elle ne veut pas revenir, elle ne veut pas analyser ses traumatismes. Vera les met en scène par le biais d'une garde-robe qui au fur et à mesure de l'accroissement de ses moyens, mais surtout de son goût très sûr de ce qui lui convient, va prendre une place immense. Vera enferme ses traumatismes dans le placard de sa garde-robe et l'assomme avec les médicaments et l'alcool.. le terme "garde-robe" désignait le lieu où l'on plaçait la chaise percée ; cabinets d'aisances. C'était aussi paradoxalement sous l'Ancien Régime, l'appartement où l'on rangeait les habits du roi ou des princes de sa maison. Un endroit où vient se déposer nos fèces et nos urines, nos vomis et aussi un lieu de vêtements "nobles" : la garde-robe de Vera correspond bien à cette description. Nous nous habillons pour paraître, nous masquer, nous dévoiler, nous habillons parfois une femme qui n'existe que dans notre imaginaire par peur de ce qu'elle représente.
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Lorsque je flâne dans les allées de chez mon libraire, j'aime être surprise par un titre ou une couverture. Avec La garde-robe, c'est ce rouge flamboyant qui a attiré mon regard et le bandeau. Sans en lire la quatrième, il a donc rejoint mes achats pour enfin en sortir quelques semaines plus tard.
Avec ce court roman, j'ai découvert une plume délicate, sobre et parfaitement juste, Sébastien Ministru nous fait découvrir Vera Dor d'une façon originale sur le fond, mais non dénuée de sens dans le contexte. Vera décède subitement de façon ridicule. Vint alors à Anne-Marie (son amie, son amante de temps en temps) la tâche délicate de l'héritage qui revient aux deux nièces de la défunte. Les nièces ? Légèrement cruche, elles prennent connaissance de Vera en s'attaquant au dressing de celle-ci... Derrière les tenues de haute couture plus somptueuses les unes que les autres, nous apprenons la vie de Vera. Issue d'une famille modeste où la femme est réduite à l'inexistence, elle deviendra de fil en aiguille une chanteuse de variété, mais pas que... De la longue robe asymétrique à la combinaison brodée, Sébastien Ministru dresse le portrait d'une femme combative, portant ses choix et ses convictions avec détermination. C'est plonger dans les années 70 où l'homosexualité est tabou, la drogue une mode. J'ai adoré Vera dont la vie est une constante évolution. Malgré sa richesse mal perçue par certains, elle mènera des combats, prendra part à des causes. La garde-robe est une petite pépite à découvrir et à mettre en valeur.
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
08 janvier 2022
Après "Apprendre à lire", Sébastien Ministru confirme, dans "La garde-robe", son art de raconter tout en enluminures.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Mais j'ai grandi avec l'idée que rêver était un luxe réservé à ceux qui n'ont rien d'autre à faire. Quelle bêtise.
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Vera se demanda comment on pouvait garder en mémoire des moments d'expériences douloureuses, au point d'y construire toute une vie aux alentours, et d'y évacuer d'autres sans qu'ils ne laissent aucune trace.
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Vera grandissait dans une famille où, contrairement aux garçons, les filles n'avaient aucun statut et incarnaient le malheur de leur géniteur d'avoir baisé à côté de la chance.
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les familles sont des jeux de loterie ou la détresse est subie par les uns et ignorée par les autres.
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Elle avait accepté l'invitation, certaine de profiter des performances de ces chanteuses et de ces chanteurs qui continuaient à donner du sens à cette croyance selon laquelle c'est dans les chansons les plus légères qu'on trouve le plus de profondeur.
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Video de Sébastien Ministru (1) Voir plusAjouter une vidéo
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