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Critique de DavidG75


Daraya,

Sur la carte de ton pays lointain,
Loin de notre monde aveuglé,
Entre oasis et désert,
J'écris ton nom.

Sur les larmes rougeoyantes du ciel,
Que seules les bombes embrassent,
De l'aube au crépuscule,
J'écris ton nom.

Sur les murs encore debouts de ta cité,
Derniers remparts contre l'ignorance,
Fiers, dressés vers le ciel,
J'écris ton nom.

Sur les décombres qui les jonchent,
Sur les peines de ta terre,
Sur le sang de tes filles et fils,
J'écris ton nom.

Sur les grains de poussière des étagères
De ta bibliothèque secrète,
Au bout de ce souterrain clandestin,
J'écris ton nom.

Sur les manuscrits interdits,
Sur les parchemins et les pamphlets,
Sur les livres qui réconfortent,
J'écris ton nom.

Entre les mots, contre la censure,
Dans les éclats de phrases,
A l'encre de sang et de pleurs,
J'écris ton nom.

Sur de nouvelles pages vierges,
Pour réécrire l'histoire,
Ne jamais oublier,
Refuser la pensée unique,
Réveiller les consciences,
Pour ce droit universel de liberté,
J'écris ton nom.

Pour tous ces printemps qui fleurissent.
Égypte. Tunisie. Syrie.

Pour tous ces passeurs de livres.
Pour Ahmad, Shade, Ustez,
Hussam et tous les autres.

Pour toutes ces bibliothèques détruites,
Pour tous ces livres oubliés dans les flammes de la propagande,
Pour Bagdad, Sarajevo, Berlin...
Pour Beyrouth et Ramallah.
Pour toi, Daraya.

Inch'Allah.

J'écris ton nom.

Espoir...



(A la mémoire d'Omar.)


inspiré de liberté, poème de Paul Eluard, dans son recueil clandestin Poésie et Vérité, 1942.

- - -

Un cliché. Juste un cliché.
Celui de deux jeunes syriens. Dans une bibliothèque secrète. A Daraya.

https://observers.france24.com/fr/20151002-syrie-bibliotheque-daraya-bombardements-livres

Le point de départ du témoignage de ces passeurs de livres, ces jeunes syriens qui, au péril de leurs vies, exhumeront des milliers d'ouvrages des décombres et mettront sur pied une université clandestine sous les décombres de l'enclave de Daraya, leur espace de transgression contre la propagande du régime de Damas.

Un témoignage brut, direct, que Delphine Minoui, grand reporter et spécialiste du Moyen-Orient, retranscrit avec force et émotions, sans fioriture mais avec la volonté de ne rien laisser tomber dans l'oubli, pour que l'espoir persiste toujours.
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