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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Vous pensiez qu'en Iran, les femmes ne constituaient qu'une armée obéissante de "Dark Vador" cagoulées ? Qu'elles ne pouvaient pas conduire, étudier, courir dans les rues ou travailler ? Que chacune d'entre elles avait minimum 6 enfants en bas âge, brailleurs et mal polis de surcroit ? Que sous les voiles, ne se cachaient que des femmes sans aspirations, sans projets d'avenir, sans rêves, et surtout sans espoirs ?

Eh bien, il est temps de secouer ces gentils préjugés et, pour ce faire, de se jeter sur ce livre, avec lequel j'ai passé un incroyable bon moment !

Des préjugés sur l'Iran, et sur ses femmes incroyables, je n'en avais plus beaucoup, depuis un récent voyage au pays des mollahs et des ayatollahs. J'en garde un souvenir impérissable, de ce voyage et surtout de ces iraniens qui l'ont embelli, de ces femmes qui, malgré le voile que leur impose les autorités, malgré les contraintes qui pèsent sur chacune d'entre elles, sont insolemment vivantes, présentes, belles (belles, belles, belles !), cultivées, débordantes de vie et d'énergie.

Dans ce petit guide sur Téhéran, qui compile adresses, anecdotes et analyse de la société iranienne, Delphine Minoui diagnostique sans excès de zèle, ni préjugés, le comportement de ces femmes qui, comme bien d'autres femmes de notre monde occidental, sont ce qu'elle appelle "des pintades" : des femmes pimpantes, vivantes, amusantes.

De la mosquée au salon de beauté, des rhinoplasties à gogo au cimetière des martyrs, du tabou de la sexualité aux agences matrimoniales à l'iranienne, du mariage au voile islamique, de la lapidation au divorce, elle n'omet aucun sujet, ne mâchant pas ses mots pour critiquer le régime mais ne tarissant pas d'éloges (méritées) sur ces femmes qui, toute leur vie durant, luttent quotidiennement pour imposer leur place dans une société qui, si elle reconnait leur valeur, ne le fait évidemment pas assez.

Un petit coup de coeur pour moi, donc, et dont la lecture devrait être obligatoire, pour s'offrir un nouveau regard sur cet Iran diabolisé et qui, croyez-en mon expérience, a bien bien bien plus à donner qu'il n'en a l'air !

(8/52, Challenge Variétés 2015 - dans la catégorie "Un livre tout en bas de votre PAL")
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Comme elles sont sympathiques et enthousiasmantes ces téhéranaises qui passent leur temps à contourner les interdits ! Fans de foot, certaines sont capables de tout pour pénétrer dans les stades qui leur sont interdits et assister aux matches.
La narratrice s'est installée en Iran, à Téhéran, et nous raconte sa vie de tous les jours, avec ses copines : par exemple il y a Pouran, mère de trois filles qui conduit dans son taxi, les femmes que leur père ou leur mari lui confie, au milieu des embouteillages monstres de la ville aux douze millions d'habitants ; il y a Nazila, businesswoman de choc et de charme, Maryam, diseuse de bonne aventure et bien d'autres ; on croise aussi Chirine Ebadi, avocate depuis qu'elle - comme toutes les femmes - n'a plus le droit d'être juge et prix Nobel de la Paix.
Beaucoup d'idées reçues volent en éclat avec cette lecture : l'Iran, c'est 80 millions d'habitants dont 70% ont moins de 30 ans ; et plus de 60% des étudiants sont des étudiantes !
Elles sont souvent profondément religieuses mais aussi exagérément superstitieuses, et n'hésitent pas à se choisir un e-ayatollah qui les guidera via internet. Elles peuvent être voilées entièrement de noir mais ce sont des femmes coquettes, adeptes de la lingerie fine, faisant de la gymnastique pour avoir un corps de rêve et elles détiennent les records mondiaux de la rhinoplastie !
Les pintades iraniennes aiment souvent draguer, mais... attention à la sacro-sainte virginité ! Là, personne ne plaisante.

La société iranienne est une société - vue de notre occident - pleine de contradictions ; à la grande prière du vendredi matin, les fidèles scandent "A mort l'Amérique !" Les USA sont vus comme le "le grand satan" et pourtant imités, copiés jusque dans le développement du bien-être ou la lecture des bestsellers.
Résolument optimiste et tourné vers un avenir meilleur, ces chroniques de la vie de ces pintades Iraniennes, construit un peu comme un guide de voyage dans leur quotidien, se situe entre respect et amusement distant ; une lecture intéressante qui donne envie d'aller les rencontrer.
Et il serait intéressant alors de voir, si huit ans plus tard, les choses ont changé...

Extraits :

" Ma copine Afsneh a le cafard. Au parlement, les députés conservateurs viennent de plancher sur un nouveau projet de loi : limiter l'accès des Iraniennes aux universités en imposant un quota. L'air dépité, elle murmure : " Tout ça pour ça..." Afsneh, le look fashion victim en étendard, affiche une mine déconfite. Foulard rouge flashy, veste en jean encore plus cintrée que les Cadières de Brandis, elle appartient à la génération K - née sous Khomeini, éduquée sous Khamenei : comme ses comparses, élevées dans le carcan des mollahs, elle est prête à tout pour s'en affranchir. Les règles du jeu - pas drôle - de la République islamique, elle a grandi avec. Elle s'y est adaptée - elle n'avait pas le choix - tout en les combattant. Millimètre par millimètre. Avec de petites armes à portée de main : un rouge à lèvres pour défier les miliciens, un stylo pour s'insurger contre la théocratie, ..." (p 17)

"Officiellement les femmes n'ont pas le droit de chanter en République islamique. Mais officieusement, tout est finalement possible dans la capitale des turbans et des barbus." (p 25)

"Entre copines, l'Iranienne déballera facilement son sac en vous détaillant fièrement les exploits de ses derniers ébats. Ou bien en vous racontant qu'elle vient d'entamer une procédure de divorce contre son mari... parce qu'il est impuissant, une raison suffisante pour exiger la séparation au regard de la loi iranienne. C'est qu'à Téhéran, l'orgasme, c'est sérieux, légitime,quasiment un droit constitutionnel." (p 123)
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C'est avec beaucoup de lucidité et de franchise que l'auteure met en lumière la vie difficile des femmes en Iran où le droit des femmes sont inexistantes. Entre les restrictions financières, les violences et les interdits, elles font néanmoins tout pour améliorer leur quotidien avec courage pour contourner les lois sans se faire attraper par la police des moeurs. de nombreuses rubriques y sont évoquées : sexualité, divorce douloureux mais aussi des sujets plus légers tel que la mode, la beauté, le sport et la cuisine.
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Une façon d'entrer dans la vie des femmes iraniennes, un peu décalée il est vrai. Je n'aime pas particulièrement la vie de pintade, mais je dois admettre que ce livre me donne presque l'envie d'aller me balader à Téhéran pour y rencontrer ces femmes frondeuses à l'esprit libre.
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Une belle claque aux idées reçues. J'ai pris plaisir à retourver certaines choses découvertes lors de notre voyage en Iran et à aprofondir le sujet.
L'écriture est très agréable, le sujet passionnant. le coté léger de la série renforce la dureté du propos tout en gardant une note d'optimisme.

J'aime beaucoup
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