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Citations sur Dingo (10)

Les chats ne sont pas vantards comme les chiens et les hommes, ils ne racontent jamais leurs histoires .
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Nous passions une saison à Noirmoutier. Nous y avions fait
connaissance d’une dame très laide, si laide que je renonce à
vous décrire l’énormité, l’hyperbolisme, l’hugotisme de cette laideur,
si laide que je n’ai jamais eu la curiosité — désireux qu’elle
restât un mythe — de demander qui elle était, d’où elle venait, de
quelles amours tératologiques et contradictoires elle avait bien
pu naître.
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L’enfance de l’animal est un délice, un perpétuel enchantement.
Plus encore que sa fraîcheur adorable de matin, ce sont les
disproportions de ses formes et leur apparent désaccord, « ses
fautes de dessin », dirait l’École des Beaux-Arts, son aspect
radieusement caricatural qui me ravissent et qui rendent si
émouvants, pour moi, barbare, cette fleur d’esquisse, ce prestige
tout neuf d’une chose qui commence. D’autre part, les petits animaux
n’apportent pas dans la maison une insupportable
tyrannie, ni dans les coeurs le désarroi des transes quotidiennes.
Ils sont de tout repos, discrets, joyeux, bien portants, respectent
nos méditations, notre travail, notre sommeil, ne crient jamais,
ne réclament jamais rien, ni qu’on les berce, ni qu’on les baigne,
ni qu’on les fouette, ni qu’on demeure, des nuits et des jours, fiévreusement
penché sur leur niche. Et ils n’accueillent pas nos
soins, nos caresses, nos anxiétés qu’avec des grimaces. Oh! ces
douloureuses grimaces, qui font d’un enfant que l’homme a conçu
dans l’inquiétude, la maladie, la misère ou la haine, une
sorte de minuscule vieillard, rabougri et hargneux !
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Il savait aussi que, s'il m'eût obéi, il n'eût été ni un chien, ni un homme, rien qu'une espèce d'être vague, désarmé, désorbité, un fantoche absurde, aussi fantoche que Dieu, lequel n'a ni queue ni tête, puisqu'il est théologiquement démontré qu'il n'a ni commencement ni fin.
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Nous portons en nous, par hérédité et par éducation, une telle foi dans l'immortalité de l'âme que, devant un cadavre humain, nous résistons toujours au spectacle qu'il nous présente. La mort humaine nous paraît un mensonge. Mais nos relations avec les animaux ne sont faussées par aucune formule imbécile touchant l'immortalité de la personne. Les plus spiritualistes des vieilles filles acceptent l'idée qu'un chien mort ne soit plus.
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Les chats ne sont pas vantards, comme les chiens et comme les hommes ; ils ne racontent jamais leurs histoires.
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Je ne lui demandais pourtant que peu de choses, je ne lui demandais, à ce chien, que de devenir un homme. C'était si facile, il me semble. Il s'y refusa obstinément.
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J’avais remarqué que Dingo apprenait très facilement, sans le
moindre effort, tout ce qu’il jugeait devoir lui être agréable et
utile dans la vie. Pareil en ceci aux cancres, aux délicieux cancres
de collège, tout ce qui lui déplaisait, c’est-à-dire tout ce qui ne
correspondait pas à sa sensibilité, à sa mentalité de chien — Dieu
sait que ce n’était pas rare ! —, aucune force humaine, ni la sévérité,
ni la ruse, n’était capable de le lui faire accepter. Vous ne me
croirez pas : il simulait l’incompréhension pour n’avoir point à
obéir, et qu’on ne pût vraiment pas lui savoir mauvais gré de ses
résistances.
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Il avait, en toutes choses, des idées exclusivement réalistes.
Contrairement aux défunts poètes symbolistes qui, par une
ironie vengeresse du sort, sont devenus académiciens, bookmakers,
critiques de théâtre, placiers d’automobiles, réparateurs de
porcelaines, il se refusait avec la plus belle énergie à vivre, dans
un « chenil d’ivoire », d’abstractions prosodiques et — autant
que cela fût possible à un chien — d’idéales chevauchées avec
des crémières neurasthéniques, d’immatérielles amours avec des
fruitières de rêve. Non… Il était très fermement résolu à
n’exiger de la vie que ce qu’à un chien d’esprit sain, de forte
santé, ennemi des théories préconçues, elle peut apporter de
jouissances moins raffinées sans doute, vulgaires, grossières à
coup sûr, mais tangibles et certaines. Aussi repoussait-il, comme
illogique et stérile, la conception de l’Art pour l’art, condamnée
d’ailleurs avant lui par les meilleurs esprits. Il ne séparait pas le
bien-être de la beauté. Il entendait que le beau fût utile et que
l’utile fût beau. Et, pour lui, la beauté des choses, c’était leur
comestibilité.
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Sans qu’il eût été encouragé par mes conseils et par de préalables
conférences sur l’esthétique de la décoration et du mobilier,
il choisissait, pour s’étendre, dormir, s’y caresser, les soies les plus
douces, les plus mols velours et les plus harmonieux tapis. Ce
sauvage enfant de la brousse avait une préférence obstinée pour
les bergères, pour les chaises-longues Louis XVI et leurs coussins
gonflés de duvet. À s’y enfoncer, il montrait une volupté en
quelque sorte provocante.
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