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« Une chose m'étonne prodigieusement – j'oserai dire quelle me stupéfie – c'est qu'à l'heure scientifique où j'écris, après les innombrables expériences, après les scandales journaliers, il puisse exister encore dans notre chère France (comme ils disent à la Commission du budget) un électeur, un seul électeur, cet animal irrationnel, inorganique, hallucinant, qui consente à se déranger de ses affaires, de ses rêves ou de ses plaisirs, pour voter en faveur de quelqu'un ou de quelque chose… » Ces propos introductifs ne sont pas reproduits d'une récente publication libertaire comme on pourrait le penser, mais des pages du Figaro du 18 novembre 1888.
(...)
Si la lecture de ce pamphlet ne fera certainement pas l'unanimité, cet enthousiaste appel à la grève du vote, cette parole singulière, forte et intemporelle, permet de faire entendre un point de vue toujours très vite dénigré et étouffé.

Article complet en suivant le lien.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Octave Mirbeau, en bon anarchiste, nous fait part dans ce pamphlet de son dégoût de la politique que la 3eme république représente pour lui. Avec tous ses scandales, toutes ses hypocrisies, ses incompétences, le monde politique de cette fin de siècle est à rejeter. le candidat aux élections ne pense abolument pas ce qu'il dit. Il ne pense qu'à son statut, son profit...
Comment ne pas faire le parallèle avec notre époque ?
Une lecture salutaire pour bien réflêchir à ce qu'est une démocratie.
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Texte court, courte critique.
Octave Mirbeau, merci pour ce moment. Pas besoin de quantité quand la qualité est au rendez-vous.
Quelle énergie, quelle violence, quelle ironie!!
Avec tous ces ingrédients, l'auteur hurle son mépris pour la démocratie représentative qui ne représente pas grand monde, son dégout pour la fierté du votant partant choisir son boucher, son bourgeois.
Un pamphlet qui ne fera pas plaisir à tout le monde, mais qui fera surement écho à nos actualités.
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Pamphlétaire, polémiste, anticlérical, antimilitariste, antibourgeois, anticapitaliste…Que de qualificatifs pour cet homme qui est aussi l'auteur du Journal d'une femme de chambre.

Ce petit livre de 51 pages rassemble différentes contributions, la première donnant son titre à l'ouvrage, La grève des électeurs, rédigé en 1888. Il appelle à la grève envers les élections. Pour l'auteur, chaque candidat ne cherche qu'à s'engraisser sur le dos du peuple, quelque soit son camp. « Souviens-toi que l'homme qui sollicite tes suffrages est de ce fait un malhonnête homme, parce qu'en échange de la situation et de la fortune où tu le pousses, il te promets des tas de choses merveilleuses qu'il ne te donnera pas, et qu'il n'est pas d'ailleurs en son pouvoir de te donner ».

Prélude, en 1889, en rajoute une couche alors que s'ouvre une période électorale. Il met le doigts sur un certains nombres de députés impliqués dans des scandales, les boulangistes étant particulièrement visés.

Puis retour sur un texte de 1886, La guerre et l'homme. Il met en avant le rôle de criminel de l'état, alors glorifié en tant de guerre quand il envoie ses hommes au casse-pipe, face à un homme criminel seul, qui est puni.

Cet opus se termine par une préface écrite pour le livre de Jean Grave, dans laquelle Mirbeau revendique et assume sa place d'anarchiste, mais cela, je pense que vous l'avez déjà déduit de mes propos précédents.
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Ah! que donc est-ce un réconfort comme d'aucuns que la lecture de opuscule qui démontre avec humour combien il est circonspect le choix de l'électeur.
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Pour Mirbeau, l'électeur choisit ses propres maîtres, il se place dans une position de servitude volontaire, pour reprendre l'expression de la Boétie. de fait, en participant à cette nomination, l'électeur perd le droit de se plaindre, car il a lui-même choisi son bourreau (Le criminel, c'est l'électeur, dira en 1906 Libertad). Pour Mirbeau, le seul moyen de briser ce cercle infernal, de briser la roue, est de s'en soustraire en ne participant plus aux élections. Il appelle donc a un boycotte générale, seule attitude qu'il juge digne, car elle libère l'homme et le place au-dessus de la mêlée. Loin d'être une indifférence politique, l'abstention devient une forme de contestation et un moyen de faire tomber les politiciens. Si personne ne vote, personne n'est élu. (Plus sur Instagram!)
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