AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les cris, nouvel inventaire (15)

Cri n°94
Un résistant de l'an deux mille :
Mon père n'avait pas de téléphone. Ni mon grand-père. Ni mon arrière-grand-père. Ni aucun de mes ancêtres. Je n'aurai pas de téléphone.

Mais monsieur, puisqu'on vous l'offre !... C'est gratuit !

Je n'en veux pas.
Commenter  J’apprécie          393
Quand je chante aujourd'hui et qu'il pleut sur la ville, je suis content. Je raconte à l'eau ce que je fais ici. Je dis ce qu'il y a de sec qu'il faudrait irriguer. Ce qui est trop mouillé. Ce qui est trop pourri.
Commenter  J’apprécie          310
Comme mes noces furent brèves. Et comme ma vie ressemble au jour qui se lève et qui finit. Le bouquet que je voulais t'offrir, mon amour, n'était pas un bouquet d'orties. Vois comme ce vase est pur et à la fois si simple, et comme il a gardé sans faillir l'eau de pluie et maintenu les fleurs entre ses parois lisses. N'aurais-je fait dans ma vie qu'un seul vase, fabriqué de mes mains avec la terre d'ici, que je serais content. Car il est bon de laisser à la terre un souvenir...
Commenter  J’apprécie          300
Cri n° 69
Une institutrice
Je le répète pour la Nième fois, on ne meurt qu’une fois. Il y en a combien qui ont écrit mouRRir avec deux R ? Levez le doigt ! Combien de fois l’ai-je répété ? Un R, un seul R, on ne meuRt qu’une fois !
Commenter  J’apprécie          301
Jean est mort.
Jean ?.. Quel Jean ?... Tu connais un Jean ?
Un clochard.
Un clochard ?... Je ne comprends pas.
Il n'y a rien à comprendre, il est mort.
Et tu sais son nom ?.. Toi ?... Il a un nom ?
Il s'appelle Jean.
Qu'est-ce que ça peut me faire, à moi ? Un clochard..
Jean... Mort.
Je veux que tu l'enterres... Comme ton fils.
Mon fils ? Un clochard ?
Il n'a pas de famille. Ce sera nous.
Nous ?
Commenter  J’apprécie          280
Cri n°148

Une voix
Entendez-vous le cri des mouettes ? Maintenant qu'il fait nuit. Que tous les ports-avions dans la rade sont prêts. Que les navires de guerre, les bombardiers sont prêts. Que tous les sous-marins sont tapis dans l'eau noire. Le cri des mouettes est déchirant la nuit. Entendez-vous leurs longs appels aigus et répétés la nuit ? La nuit à la fin n'est plus qu'un cri, n'est plus qu'un bec.

(p. 253)
Commenter  J’apprécie          282
Cri n°156

L'écrivain

Alors qu'il frotte ses pieds un soir sur son palier, un voisin sans histoire assiste malgré lui au drame épouvantable survenu ce soir-là au cinquième de l'immeuble, son étage. La femme de son voisin se jette par la fenêtre. Il la voit se jeter. Or, étant pris à partie en tant qu’unique témoin, le voisin en question, interpellé dans l'heure, devient pour ainsi dire l'otage du mari : un écrivain macabre travaillant jour et nuit sur un texte brûlant et autobiographique. Drôle d'histoire !

(p. 263)
Commenter  J’apprécie          270
C’est pas bête ce qu’elle dit. Elle n’est pas bête, ma femme, elle sait compter du reste. Moi je suis socialiste, Socialo comme elle dit. Parce que ma femme et moi, on aime bien rigoler. Elle est maline, c’est vrai, quand je passe à sa caisse, moi je fais le client, et elle, sur sa machine, elle passe les commissions et elle fait la caissière. On fait semblant comme ça de ne pas se connaître et moi faire le client, j’aime bien, j’ai tout mon temps.
Commenter  J’apprécie          260
Cri n°109
Une jeune fille
Voulant acheter pour moi des tulipes ce matin, j'hésite un bon moment devant le magasin : les violettes ou les rouges ?…
Les violettes en bouton ont de longues et belles queues mais qui tirent sur le jaune ; les rouges, elles, les ondes vertes mais courtes !
Tout en imaginant les queues démesurées dans le vase transparent, j'achète à contrecœur les rouges aux petites queues.
La fleuriste à présent étale sur le comptoir les tulipes écarlates et c'est à moi de payer.
Mon regret des violettes est alors à son comble et me rend subitement la vendeuse insupportable…

En arrivant chez moi, je dispose de bouquet au centre de la table. Je ne le regarde plus…

Les fleurs furent équitables. Leurs vaillantes petites queues ne fléchirent pour de bon qu'au bout du sixième jour.

(p. 195)
Commenter  J’apprécie          241
Cri n° 135

Une petite voyageuse
Dans le TGV 805, Paris Bordeaux, 15 heures, une sourde-muette traverse mon wagon et dépose çà et là des stylos en plastique sur les tablettes baissées des voyageurs assis. De minuscules cartons qui expliquent je ne sais quoi accompagnent les stylos... Je trouve ça un peu gros, même un peu culotté, je trouve ça ridicule. Comment une telle combine peut-elle d’ailleurs marcher ? Dans un train !
Les stylos dédaignés par tous dans le wagon confirment ma remarque lorsque la fille repasse. Or, l’un des voyageurs, assis à ma hauteur, tend maintenant sa main et achète le stylo. En payant, il sourit, et la fille remercie dans sa langue de sourde.
Un brin déconcertée, je m’esquive aussitôt du côté de la vitre. Le train roule et plus tard cette scène particulière me revient en mémoire alors que l’homme descend. Son geste me revient. Désintéressé et si simple – un seul dans le wagon.
Commenter  J’apprécie          200






    Lecteurs (15) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Le Cid (Corneille)

    Que signifie "Le Cid" en arabe ?

    le seigneur
    le voleur
    le meurtrier

    10 questions
    836 lecteurs ont répondu
    Thèmes : théâtreCréer un quiz sur ce livre

    {* *}