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Je pensais profiter d'une certaine aisance en lisant Mireille dans la version bilingue provençal-français (le provençal c'est une langue latine, ça va le faire, tout ça tout ça), mais en réalité c'est aussi frustrant que de lire de la poésie bilingue breton-français. C'est joli à lire, ça doit sonner ; mais aucune compréhension.
J'ai pourtant lu avec attention les premiers chants, en notant quelques remarques et en appréciant quelques passages.
Des passages qui sentent bien leur époque :
"C'était, certes, un beau gars, et des mieux découplés, aux joues assez brunes, en vérité... mais terre noirâtre toujours apporte bon froment, et sort des raisins noirs un vin qui fait danser."
Ou d'autres avec des images assez saisissantes :
"De ses cuisses tendues il enfermait les muscles dans un caleçon de soie autour duquel dix grelots d'or étaient attachés."
(Vous avez l'image?)
Et puis quelques jolis mots issus du provençal, comme ce "calignage" auquel s'essaient les deux amoureux.
Mais bon, je me suis lassée assez rapidement de leurs aventures cucul la praline et n'ai fait que survoler l'interminable suite. Il y a tant de bons livres que ma foi, Mirèio attendra que je n'ai vraiment plus aucune autre lecture sous la main.
Challenge Nobel
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Dès les premiers vers, Mistral se revendique comme "humble écolier du grand Homère". de fait, Mireille, dans sa version originale en provençal, est écrit à la manière d'une épopée, en douze "chants" versifiés, tel un grand récit mythique. Mythique, je ne sais pas si cette histoire l'est devenue, mais en tous cas elle est célèbre en Provence et au-delà, Gounod en ayant même fait un opéra.
Une histoire d'un amour impossible dont Mireille tentera en vain de forcer le destin, à savoir l'opposition de ses parents à cette union.
Mistral rend un bel hommage à la Provence, et tous les noms de lieux (d'Arles au Mont-Ventoux, en passant par les Alpilles, Martigues, Salon ....) et la description des paysages parleront à ceux qui sont nés et ont grandi dans ces paysages.
Mon édition est tirée de "la Collection des Prix Nobel de Littérature" publiée dans les années 1960. Une belle édition, mais une traduction en français, de l'auteur.
Oui, car Frédéric Mistral a obtenu le Prix Nobel de Littérature en 1904. En introduction, un texte explique les circonstances de cette nomination. Son rédacteur, Gunnar Ahlström, avance des arguments politiques - la candidature de Mistral avait été appuyée par des universitaires allemands, ceci à des fins malicieuses: "On croit pouvoir régner en divisant ses rivaux, en suscitant un particularisme désintégrant en deçà de leurs frontières. On sent déjà venir la guerre du Kaiser de 1914, pendant laquelle les Allemands allaient encourager de toutes leurs forces la révolte gaëlique en Irlande." L'attribution des Nobel de Littérature serait de nature politique ? Damned !
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Maints jours de grisailles et de nuées cet été
Des trombes d'eau du ciel tombées
Entraînant ruines et désolation.

Mon refuge en ces jours gris
Un poème épique
Oeuvre de monsieur Mistral
nous contant le désespoir amoureux.

Honorée par Lamartine, mise en chants par Gounod, cette oeuvre ne pouvait me rester inconnue.

Cette ancienne édition offrant la version en provençal et sa traduction française nous berce d'idiomes imprégnés de soleil, de lumière et de chants.

L'histoire elle-même, en dépit de sa fin tragique nous emmène sous le soleil de Provence du mas des Micocoules aux Saintes Maries de la mer et nous enivre de sons, de saveurs, de senteurs méridionales.

C'est l'histoire d'un amour contrarié, le chant de deux enfants sacrifiés, c'est aussi une peinture de la Provence de la fin du dix-neuvième siècle, un monde prêt à basculer, à disparaître sous les coups de butoir de la modernisation.

L'histoire est universelle, de tous les temps, de tous les pays… hélas.

Verve et poésie sont au rendez-vous de ce roman écrit en vers.

Langue ciselée, chantante, versification exigeante ; en 1904, monsieur Mistral s'est vu récompensé d'un Nobel pour ce long poème épique, distinction amplement méritée.

Ainsi donc ce volume a coloré mon été, m'a permis de douces rêveries, m'a enivrée de son chant, de ses vers ; le feuilleter c'est laisser se répandre un doux parfum de Provence, de soleil et de joie, c'est vibrer à l'unisson de deux âmes condamnées au nom de l'ordre social.

Une lecture aux parfums de révolution par sa facture aux allures homériques et son histoire qui dénonce les méfaits d'un certain conformisme.

J'ai plaisir encore à m'y pencher, de ses mots me bercer, comme l'abeille butiner, glaner des mots, une ambiance, un portrait… une fois cette écriture découverte, sa mélodie longtemps m'accompagnera.
Lien : https://bafouilles.jimdofree..
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Publié en 1859 après 8 ans de gestation, ce long poème en 12 chants valu à son auteur d'être l'un des premiers lauréats du prix Nobel de littérature en 1904, à 74 ans. Prix qu'il partagea avec José de Echegaray.

Je connaissais l'oeuvre surtout à cause de l'opéra que Gounod en a tiré cinq ans après la parution du livre, sur un livret de Michel Carré et approuvé par Mistral. le texte original de Mistral, a été écrit en provençal, et traduit par lui-même en français. Il s'agissait de défendre la langue provençale, de lui donner des oeuvres importantes, pour la valoriser, de la fixer par écrit. L'occitan dont le provençal est un des dialectes, était la langue parlée de la Provence de l'époque. C'est la scolarisation des classes populaires qui va promouvoir le français, et effacer progressivement l'usage de l'occitan. Mireille se situe à un tournant de la vie de cette langue, et elle est autant un manifeste et un projet de défense d'une culture et d'une langue, qu'une oeuvre littéraire. En dehors de la littérature, Mistral s'est adonné à la philologie et lexicographie ; il est l'auteur d'un dictionnaire provençal-français.

Mistral avait l'ambition d'écrire un poème épique, genre noble par excellence, qui devait donner à la Provence, une oeuvre aussi importante que les grandes épopées antiques. le découpage en 12 chants n'est donc pas due au hasard. La trame principal du récit, est une histoire d'amour, entre Mireille, la fille de riches fermiers, et Vincent, fils d'un pauvre vannier itinérant. La famille de la jeune fille étant fermement opposée au mariage, Mireille se sauve pour implorer la protection des Saintes de la Mer. Mais elle mourra d'une insolation à la chapelle.

L'intérêt principal de l'oeuvre est sans doute dans la description de la Provence, et des coutumes et modes de vie traditionnelles, dans toute leur force encore à l'époque. de même, la description de traditions et légendes locales donne une coloration particulière au livre. L'histoire d'amour est moins originale à mon sens, mais elle permet de donner une trame au récit, plutôt souple et pouvant autoriser tous les arrêts nécessaires pour détailler les paysages, coutumes, et histoires.

Ce n'est pas désagréable à lire, mais je ne peux pas dire que cela m'ait emporté, ni réellement passionné. Plutôt une curiosité, mais peut-être en partie parce que la poésie est très difficile à rendre dans une autre langue.
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Histoire a dormir debout
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Un poème d'amour tragique (c'est un peu pléonasmique ces trois mots, non ?) en provencal, c'ets beau, ça se lit vite, ça file entre les doigts et les larmes coulent...
Classique, à lire et relire !
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On connaît :

Paul et Virginie,
Roméo et Juliette,
Daphnis et Chloé,
Tristan et Iseult
Titus et Bérénice
Solal et Ariane...

Il y a aussi :

Mireille et Vincent : merveilleux poème du Félibrige, fort justement salué par A. de Lamartine.
Pat
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Plusieurs raisons me poussaient vers ce livre. D'abord, l'auteur est lauréat du Prix Nobel, et j'ai plaisir à découvrir ceux qui ont été honorés de ce prix, notamment car je n'ai pour l'instant pas été déçu par les lauréats. Ensuite, il me permet de remplir plusieurs de mes challenges littéraires en cours sur le forum Babelio (Multi-Defis, Atout Prix, Petit Plaisirs., XIXème siècle.. et Monopoly grâce à la case du prénom). Enfin, étant arrivé depuis peu dans le Sud, je trouvais intéressant de découvrir une oeuvre typique des terres que je rejoignais puisque c'est ici la Camargue voisine qui est mise en valeur et l'occitan glorifié.

Cette dernière raison faisait aussi naître parallèlement une crainte: le prix Nobel attribué à Mistral ne l'avait-il pas été surtout pour "récompenser" l'utilisation et donc la défense d'une langue régionale ? Et la traduction n'allait-elle pas du même coup affadir la qualité littéraire de ce long poème ? Je ne connaitrais sans doute jamais (à part si je me lance vaillamment dans l'apprentissage de l'occitan... et qui sait ?) la réponse réelle à mon interrogation. Mais je me la pose de toute façon régulièrement pour toutes les oeuvres traduites. Le traducteur a toujours un rôle prépondérant dans l'effet de la lecture.

En tout cas, ce fut une lecture agréable et le génie de Mistral parvient également à agir en français. Le mélange entre les contes et légendes de la région et l'histoire d'amour qu'elles ceignent est particulièrement réussi et intéressant. La langue est belle et parvient à chanter dans l'oreille même en français. Les nombreux termes régionaux ou spécialisés de botaniques ou de zoologie sont plus des supports de l'esprit poétiques que des freins à la lecture. Le choix intermédiaire de ne pas trop chercher à retranscrire la forme des vers occitans tout en conservant une certaine séparation en strophes conserve le souffle poétique de l’œuvre tout en facilitant la lecture.
Bref, ma rencontre littéraire avec ma région d'adoption fut une réussite !
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Ne le lisez surtout pas!!!! Sauf si vous vouez mourir! En effet, c'est une très belle histoire certes, mais c'est juste chiant à mourir (désolé du langage). On y rencontre Mireille qui aime Vincent, mais Mireille meurt. Il fallait que je le lise car l'auteur a eu le prix Nobel de littérature en 1904, pour son oeuvre en provençal. Frédérique Mistral fait partie d'une association le Félibrige, qui remet en avant la langue provençale (occitan). Donc pour ma culture occitaniste, je me devais de le lire, mais surtout ne le faites pas!
Lien : http://liseuse66.skyrock.com..
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Les fragrances de Provence qui éclatent en bouche réjouissent mon palais, il n'en est pas de même des effluves de bénitier.
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