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Citations sur Les beaux jours de Firozsha Baag (8)

... "Mais ce qu'elle préférait, c'était le coeur du temple, le sanctus sanctorum, sa pénombre et son mystère, le marbre frais de ses murs et de ses sols; seul le prêtre officiant avait le droit d'y entrer, d'y nourrir le feu sacré qui brûlait dans l'énorme afargaan d'argent scintillant posé sur son socle de marbre. Elle aurait pu rester des heures assise devant le sanctuaire à contempler les flammes, leur danse de vie, les étincelles qui s,envolaient vers l'immense voûte, noire comme le ciel."
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Jehangir marcha jusqu'à la tombée de la nuit. Ayahs et petits enfants rassemblèrent jouets et poussettes et s'éloignèrent vers les issues. Dans le ciel assombri, des nuées de moineaux les précédaient à tire-d'aile en piaillant avec insistance. Bien sûr, Jehangir pouvait continuer de voir Behrozé comme si de rien n'était. Mais le persiflage quotidien, les violentes disputes qui dégénéraient presque en crises d'hystérie, ne disparaîtraient pas d'eux-même. "D'une certaine manière, Bhagwan Baba a raison : la vie est un piège. Impossible de résoudre les deux problèmes à la fois." Prolonger la discorde, c'était s'exposer à de terribles conséquences. Jehangir ne comprenait pas comment le malheur avait pu s'abattre ainsi sur sa famille, jadis aimante et unie. Assurément les hostilités devaient avoir cesser, faute de quoi cette histoire se terminerait mal. Très mal.
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Nariman aimait bien employer de nouveaux (et surtout de grands) mots lorsqu'il racontait une histoire. Il estimait qu'il était de son devoir d'initier ces jeunes d'esprit à un vocabulaire aussi chatoyant et varié que possible. S'ils ne pouvaient passer leurs journées à la Cawasji Framji Memorial Library, lui, en revanche, était en mesure de leur apporter quelques extraits de la bibliothèque.
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Je ne mis pas longtemps à lire les bandes dessinées. Elles m'avaient paru plus amusantes au temps où papa et moi nous précipitions sur le Times dès sa livraison, faisant mine de nous chamailler : c'était à qui lirait le supplément le premier. Je pensai aux rides de papa, si nettes quand je me penchais vers lui avec ma pince ; à sa chevelure clairsemée, ternie par la pommade de la veille ; à sa barbe poivre et sel qui attendait le coup de rasoir du dimanche matin.
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Mais le docteur Mody se gardait bien de manifester son désespoir au public. Tandis que sa voiture cahotait lourdement sur les dalles irrégulières, il souriant aux garçons avec bonne humeur et lançait quelque boutade. Les enfants, s'écartant sur son passage, lui faisaient de joyeux signes de la main. Les autres automobilistes de Firozsha Baag (le prêtre du bâtiment A et l'expert comptable du B) n'avaient pas droit au même accueil. Il faut dire qu'ils ne se privaient pas de réprimander ces fils d'employés de banque et de caissiers qui encombraient l'allée en jouant. Parfois les gamins, à force d'entendre leurs sempiternels jurons (d'ailleurs inefficaces), scandaient insolemment avec eux : "Pire que des saala d'animaux !" "Encore moins de jugeotte qu'un junglee chien-chat ! " "Espèces de sattans, ça vous arrive, des fois, d'aller faire vos devoirs-paani ?"
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Mais maintenant, au cours des inévitables visites de condoléances, elle allait régurgiter des mois et des mois de souffrance, toutes ces nuits blanches passées à écouter la respiration de Minocher, ses soupirs, ses gémissements, ses râles d'agonie. On l'interrogerait inexorablement sur la maladie. Médecins et hôpitaux, infirmières et médicaments, rayons X, bilans sanguins : tout y passerait. Pour ses hôtes compatissants mais tenaces - avaient-ils vraiment le droit d'exiger autant de détails ? - il lui faudrait reconstituer minutieusement l'enfer qu'aurait vécu son bien-aimé Minocher, quand elle aurait tant préféré s'en tenir au seul souvenir des six dernières journées, si douces.
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Triste, perdu, floué, il descendit mollement l'escalier en bois aux marches creuses, ces marches usées par le passage du temps et par le poids des locataires. Il se sentait, lui aussi, usé. Il n'y avait pas encore si longtemps, les ouvrages d'Enid Blyton lu permettaient de lutter contre ses accès de déprime. Quelques minutes de lecture, et il se retrouvait en compagnie du Club des Cinq ou du Clan des Sept, partageant leur existence idyllique dans un petit village anglais : les jeux avec les chiens, les chevauchées à travers champs ; ou bien, quand la saison s'y prêtait, la confection d'un bonhomme de neige et les batailles de boules.
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Tandis qu'il cherchait désespérément le moyen de s'en sortir, une inspiration lui vint. Oui cela ne pouvait que marcher ... Il enfonça les doigts dans sa bouche, délogea son râtelier et l'éjecta au creux de sa paume. Deux filaments de salive, étincelants au soleil, relièrent momentanément la prothèse à ses gencives, puis se rompirent et lui coulèrent le long du menton. Il bafouilla péniblement : "Regardez, un si vieil homme, même pas de dents", et leur montra ce qu'il avait dans la main.
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