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sur 1213 notes
Une fresque ultra réaliste de l'Inde juste après son indépendance. On entre pas à pas dans cette histoire, aux multiples personnages, et ce que j'ai apprécié c'est que l'auteur s'attarde sur chacun d'eux, ce qui permet de bien les cerner, et de s'apercevoir qu'ils ont tous le même but : s'en sortir. Chacun à sa manière, en fonction de sa caste. le roman est aussi fait de couleurs, d'épices, et le glossaire des mots en hindi sont pour la plupart des noms de plats, comme pour adoucir la noirceur du texte. Pour qui aime l'Inde, ses mystères, mais qui souhaiterait en savoir plus sur les travers d'une politique désastreuse et meurtrière. Tout y passe, vraiment, j'ai été choquée à certains passages, notamment ceux qui décrivent les rafles conduisant les misérables des jhopdi (bidonvilles) vers le camp de stérilisation. Comme l'annonce Rohinston Mistry en préambule, reprenant celui De Balzac, "All is true". Une sorte des misérables made in India.
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Voici un livre pour aller au delà des cartes postales, et découvrir l'envers du décors de ce pays immense qu'est l'Inde.

Nous voilà plongé dans les années 1970, dans un contexte particulièrement violent pour le pays (mais il y en a eu beaucoup) car la première ministre a décrété un Etat d'urgence qui autorise toutes les violences policieres, politiques mais aussi intercastes.

Nous suivons le parcours de 4 personnages principaux, issus de milieux différents (milieu aisé de la ville, un jeune commerçant modeste des montagnes, deux intouchables de campagne) qui, par les hasards du destin, vont finir par cohabiter.

Mais avant, l'auteur prend le temps de poser ces 4 personnages (mais aussi bien d'autres ). du coup on a un portrait vivant et varié de l'Inde. D'un realisme impeccable, mais aussi teinté de beaucoup d'absurdites et de violence. Heureusement les personnages ont de l'humour et certaines repliques sont très drôles.

La citation en début d'ouvrage est bien choisie : le lecteur va croire que l'auteur exagère, mais tout est vrai. Alors derrière les aventures rocambolesques on comprend la volonté de décrire la violence d'un monde où les castes regnent en maitres, où la police est au service des plus puissants, où la politique ne detruit plus qu'elle n'aide. Heureusement il y a des passages de plaisir brut, la cohabitation, le patchwork... c'est ensemble que les personnages créént de la beauté et de la solidarité dans un monde où il semble falloir se resigner à une succession de nouvelles souffrances.

Dans quelle mesure l'Inde ici decrite existe t-elle toujours ? Je ne sais pas. J'ai lu ce livre en Inde, justement, et il est difficile de découvrir les ombres cachées (bien qu'on sente le poids des inégalités).

Pour moi ce roman a été une lecture éprouvante car ce livre, ce témoignage est vraiment dur. Mais c'est aussi une ode à la richesse et aux couleurs d'un joli pays.

Je decrouvre un grand auteur et un grand roman.
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Roman fleuve écrit par un écrivain anglophone, très connu dans son pays. Il raconte sur plusieurs générations la destinée de plusieurs personnages qui finissent par se retrouver, les uns venant d'un village archaïque (ce sont des intouchables), l'autre, Dina, veuve méprisée et rejetée par sa belle-famille vivant en ville et essayant de subsister en étant couturière, un troisième, Manek, tout jeune homme descendu de la montagne, qui apprend ce qu'est la vie. Roman social, roman psychologique, roman d'apprentissage passionnant qui décrit l'évolution des moeurs en Inde avec souvent humour et violence satirique. Roman réaliste, qui utilise pourtant des symboles pour dire ce qu'est la condition humaine. Ainsi Dina, telle une autre Pénélope, fabrique un grand patchwork avec les restes de tissus, image du roman et de l'existence qu'il met en scène. « Je préfère croire que Dieu est un géant qui fabriquait un patchwork. Avec une infinité de motifs. Et le patchwork a tellement grandi qu'on ne peut plus discerner le modèle ; les carrés, les rectangles et les triangles ne s'emboitent plus les uns dans les autres, tout ça n'a plus de sens. Alors Il a abandonné ». La conception du temps est très différente de la nôtre : la condition des personnages s'améliore - encore que…. Les progrès sont bien lents. Les Intouchables sont victimes d'autres formes d'esclavage, sujétion à un gouvernement corrompu, stérilisation systématique, retour forcé à la campagne, grands travaux imposés, etc. Surtout peut-on parler de progrès quand l'essentiel est la destinée individuelle, la sagesse que l'on peut atteindre – peut-être - à travers les heurs et malheurs de la vie. Manek devant un brasero : « Les boulets se ravivèrent quand il les éventa.
Comme ils flamboient, pensa Manek - des êtres vivants qui respirent et palpitent. Démarrant modestement, avec une chaleur modérée, puis parvenant à l'incandescence, leurs langues de feu crépitant, chaleur et passion, transformant, menaçant, dévorant. Et puis… l'apaisement. Une douce tiédeur, la soumission et, pour finir, le parfait repos »

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Beaucoup d'auteurs écrivent sur toutes sortes de choses. Beaucoup écrivent sur l'Inde, mais je ne sais pas s'il est un auteur qui écrive aussi juste que Rohinton Mistry. Il me semble que l'Inde est contenue dans ces pages. L'Inde, sa beauté, sa richesse, sa complexité, son histoire, ses castes, ses mendiants, sa cuisine... Nous suivons ces personnages de la fin des années 50 jusqu'en 1984, ce qui donne l'occasion à l'auteur de mêler les petites histoires à la grande. Ses personnages subissent la répression due à l'état d'urgence. À un moment, certains d'entre eux sont entraînés de force, et doivent assister à un discours de la premier ministre. L'auteur décrit de manière fine et implacable les rouages politico-historiques du pays.

D'une manière générale, les protagonistes se débattent pour sauvegarder ce qu'ils aiment, pour tenter de vivre le mieux possible. Cependant, ils ne sont à l'abri de rien. On peut les rafler dans la rue sous n'importe quel prétexte, les expulser de chez eux, les contraindre à être stérilisé...
[...]
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Je me suis attachée aux quatre personnages principaux, j'ai dévoré leurs aventures, celles de Maneck avec un peu moins d'avidité peut-être mais à peine et pendant un long moment, tout en prenant grand plaisir à lire ce roman, je me suis dis que ce ne serait pas tout à fait un coup de coeur. Et puis est venue la sublime fin et j'ai changé d'avis. Ma quatrième de couverture compare Rohinston Mistry à Dickens et je pense qu'en effet, la manière de tisser les histoires est semblable, ainsi que celle de croquer des personnages attachants. On retrouve dans ce roman tout les thèmes liés à l'Inde. le système de castes change très lentement et Rohinston Mistry nous rappelle que Jadis, sortir de sa caste était puni de mort. le lecteur assiste aussi à des élections. Lorsque le père d'Omprakash insiste pour écrire lui même le nom du candidat pour lequel il souhaite voter, et ne pas se contenter de signer son nom comme il est habituel de le faire, la punition est terrible. le manque d'eau est au centre de la vie quotidienne: il faut se lever tôt pour remplir les seaux qui dureront toute la journée. Pour les hommes en bas de l'échelle sociale, il est facile de céder à la tentation de la vasectomie en échange d'un transistor mais même ceux qui tiennent à garder la possibilité d'avoir des enfants peuvent être forcés à se faire opérer, dans des conditions qu'on imagine pas toujours hygiéniques. Sans oublier les bidonvilles qu'on rase sans prévenir les habitants. On rencontre dans ce roman une multitude de personnages secondaires. Celui qui m'a le plus intéressée, c'est le maître des mendiants, personnage ambigu, qui protège ceux qui le paient (c'est lui qui sauve Dina lorsqu'elle est menaçée d'expropriation) mais qui n'hésite pas à mutiler des enfants pour qu'ils mendient pour lui.
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Roman édifiant sur l'Inde et les conditions effroyables de vie de ses habitants dans les basses castes mais aussi dans les classes moyennes. Il nous montre combien le système politique des années 1970 est vérolé, compromis à tous les échelons, injuste et qu'il broie leurs vies. C'est un roman désespéré, très noir, parfois insoutenable mais qui malheureusement correspond aux descriptions qu'en font ceux qui s'y sont rendu. Qu'en est-il de l'Inde aujourd'hui ?
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Le tour de force de ce livre très attachant est d'avoir réussi au moyen d'une petite galerie de personnages à offrir à gros traits évidemment ,un aperçu synthétique et diffracté de l'histoire de l'Inde depuis son indépendance. On éprouve néanmoins une frustration à ce que demeure hors champs le contexte historique précis , mais ce que matérialise chacun des personnages ( condition des femmes, système des castes, instabilité politique, tensions religieuses ) n'apparait à aucun moment artificiel.
Au moyen d'une écriture simple et d'une dramaturgie parfaitement composée et rythmée, les différentes thématiques s'articulent avec une belle fluidité autour des subjectivités propres et de la singularité des parcours.
La sensation d'avoir effectué sur près de 900 pages un voyage au long cours à proximité des cotes.
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Un long roman, ou plutôt une grande fresque d'un immense pays, l'Inde.

La vie quotidienne de personnages, qui luttent pour survivre dans un monde, sans pitié. Une lutte incessante afin de pouvoir Vivre, de rester en vie; mesquinerie, trahison, méchanceté s'invitent en permanence, et malgré tout, une grande joie de vivre. Est-ce suffisant?

Il est difficile de rester à l'écart de toutes les turpitudes que traversent les personnages, nous voulons les aider, attendons des solutions à leurs tracas, et la compassion nous saisie à chaque instant.
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L'histoire de 4 personnes d'origine différente qui partagent un appartement dans un quartier convoité par un promoteur retors.
Dina, une jeune veuve, qui tente par tous les moyens de survivre par elle-même et conserver son logement contre l'avis de son frère aîné, banquier de son état, qui veut la marier.
Ivshar et Om qui sont des Intouchables et s'efforcent depuis 2 générations à lutter contre les cruautés imposés à leur caste, le sort ignoble échu à leurs parents par tradition.
Et enfin Maneck, un étudiant solitaire qui rêvait de reprendre l'affaire familial et qui est "forcé" d'apprendre un métier.
La lutte pour leur survie est dure et impossible quand le monde dans lequel ils vivent est régi par un gouvernement totalitaire qui impose ses lois, corromp la police et que seul les riches ont le pouvoir de vie ou de mort sur ces millions d'esclaves soumis et appauvries.
Triste. Mais c'est la vie dépeinte dans toute son horreur et la réalité pour bien des gens.
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Jolie découverte que ce roman.
Une vraie saga indienne au fil des années. le début du roman se situe dans les années '70; Diana, pour survivre, décide, d'une part, de louer une de ses chambres à un étudiant et, d'autre part, de se lancer dans la confection engageant, pour cela, deux tailleurs.
Ensuite, le récit retrace le parcours de ces personnages, avec certains flashbacks faisant référence à la scission et indépendance de l'Inde jusqu'à la fin du roman en 1984.
Un superbe récit, une jolie plume et des personnages attachants aux destins, malheureusement, bien difficiles dans cette société indienne où l'abolition des castes reste une vaine promesse.
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