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4,37

sur 1226 notes
C'est incroyable comme à force de lire, j'arrive à savoir à la fin d'un roman s'il fera partie ou non de ceux dont je me souviendrai toujours. le plus intéressant, c'est que ça ne relève pas forcément du coup de coeur immédiat, assez rarement je dirai même. Non, c'est autre chose, ça tient aux images très singulières qu'un livre peut vous procurer, aux émotions qu'on traverse à sa lecture, tout un tas de petites choses dont on sait qu'elles resteront gravées.
L'équilibre du monde fait certainement partie de ces récits. Une lecture un peu difficile au début, du mal à rentrer dans ce décors si particulier qu'est l'Inde (que j'ai pourtant visité 3 fois), et dans cette histoire et ses personnages. Et puis d'un coup, ça prend, on mord, et on ne s'arrête plus. Il serait impossible de résumer ce roman en quelques lignes. Il est plus grand que tout, parce qu'il parle de tout ce qui manque dans ce monde, à commencer par l'humanité. Je me suis posée la question, en refermant le livre, de l'intérêt que pourraient avoir des personnes n'ayant jamais mis un pied en Inde pour cette histoire. Y rentreraient-elles autant que j'y suis rentrée ? Réussiraient-elles à s'identifier aux personnages ? Comprendraient-elle le monde qui y est décrit ? La réponse, je pense profondément, est oui. Parce que l'humanité, quel que soit son décors, est universelle. le fait qu'elle soit racontée en Inde ici donnera peut-être juste l'envie (le besoin?) à celles et ceux qui ne l'ont jamais fait d'y aller pour s'y plonger.
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Une incroyable fresque historique qui emporte vraiment avec plaisir malgré l'épaisseur du roman. Malgré des scènes difficiles et un un contexte historique et social pesant, de nombreuses scène donne à sourire voire rire et une saveur douce amère ressort de nombreuses scènes. Une grande justesse je pense
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Magnifique roman de Rohinton Mistry. Sa plume est fluide et belle.
Il dépeint par ce roman une Inde contemporaine, moderne et traditionnelle, sans jugement.
Les personnages, nombreux, sont attachants. L'auteur nous ouvre les fenêtres qui donnent sur la vie de ses personnages, parfois hauts en couleurs, et avec comme toile de fond des situations politiques et économiques compliquées.
Une merveille à lire absolument !
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Ouvrir "L'équilibre du monde", c'est s'apprêter à faire un long voyage, à ouvrir une parenthèse dépaysante, non pas tant parce qu'il se déroule dans un pays lointain, que parce la densité et la richesse de l'intrigue, la minutie avec laquelle sont dépeints les personnages et leurs interactions, la vitalité qui porte l'ensemble, nous plongent de manière très prégnante dans le quotidien de ses héros.

Inde, années 70.
Dina Dalal, jeune élève douée, s'est vue contrainte d'interrompre ses études après la mort de ses parents. Alors recueillie par son frère et sa belle-soeur, elle n'a pu concilier la réussite scolaire avec la multitude croissante de tâches ménagères imposées par ses hôtes. En tant que femme, elle est d'ailleurs plutôt destinée au mariage qu'à une carrière professionnelle. C'est du moins la conviction de son frère, qui lui présente une succession de prétendants... Las ! le choix de Dina se porte sur un intellectuel aux revenus modestes, et c'est lui qu'épouse la tenace jeune femme, mésalliance dont son frère finit par s'accommoder. Et cette union n'est que la première de ses rébellions. Un accident la laisse veuve trois ans après son mariage, et là encore elle s'oppose à la volonté fraternelle en préférant vivre seule, mais libre, dans l'appartement conjugal, où, comble du déshonneur, elle exerce la couture pour pouvoir assumer la charge de son loyer.
Elle vivote... parvenue à la quarantaine, perdant son acuité visuelle, elle doit se résoudre à trouver un autre moyen de subsistance. C'est ainsi qu'elle est amenée à employer deux tailleurs, et à accueillir dans son appartement un hôte payant en la personne de Maneck, dont la mère fut une de ses camarades de classe, qui a quitté son village de montagne pour suivre des études en ville.

C'est d'un village également que viennent l'ombrageux Omprakash et son oncle le doux Ishvar, les deux tailleurs que recrute Dina. Issus de la basse caste Chamaar, celle des tanneurs, ils doivent leur accession au métier de la couture (considéré comme plus noble) au courage du père d'Ishvar qui a voulu rompre ce cercle de servitude. Les rapports entre Dina -qui garde ses distances vis-à-vis de ces déclassés qu'ils restent pour elle, et se montre exagérément autoritaire de peur de perdre le contrôle- et le jeune Omprakash sont d'abord conflictuels. Mais peu à peu, ces quatre individualités complètement différentes s'apprivoisent...

Je vous en ai dit beaucoup, peut-être trop, mais rassurez-vous, ce résumé ne reflète qu'une once de la richesse de ce roman, des circonvolutions de son intrigue, de la myriade de ses personnages secondaires, et de son contexte, terrible et pesant.

Car c'est une société gangrenée par l'injustice que Rohinton Mistry dépeint dans "L'équilibre du monde", un "équilibre" qui fait référence au système de castes, censé fonder, en cloisonnant les individus dans des groupes bien définis, une structure sociétale durable. Et bien que la suppression de l'intouchabilité ait été décrétée par le gouvernement, les inégalités, résultat de siècles de traditions, sont trop profondément ancrées dans les mentalités pour disparaître du jour au lendemain. Il suffit parfois encore de marcher du mauvais côté de la rue pour risquer sa vie... Et comment atteindre un niveau de vie acceptable, retrouver sa dignité, quand votre statut d'intouchable vous a interdit les portes de l'école, et continue de faire de vous un esclave aux yeux de la plupart de vos concitoyens ?

De plus, être pauvre maintient dans l'asservissement et l'exclusion. Les désespérantes mésaventures vécues par Ishvar et d'Omprakash en arrivant en ville l'illustrent bien. Leur quotidien est précaire, dangereux, soumis au pouvoir de tous ceux, propriétaires, promoteurs, chefs de districts... qui s'engraissent sur le dos de ces misérables. On peut vous chasser du jour au lendemain de votre bidonville ou de votre bout de trottoir pour vous astreindre aux travaux forcés, ou vous faire subir contre votre gré une vasectomie pour vous empêcher de vous reproduire...

Car l'optimisme et l'espoir nés de l'indépendance n'ont pas fait long feu... dans l'Inde d'Indira Gandhi, la corruption galopante et la mauvaise gestion du gouvernement, les vexations et les violences subies par les plus pauvres conduisent à des mouvements de révolte. La contestation populaire, culminant lors du truquage d'élections, est réprimée avec l'instauration d'un état d'urgence, et l'arrestation de nombreux syndicalistes, étudiants et travailleurs sociaux.

S'il est un équilibre dans ce roman, c'est bien celui avec lequel Rohinton Mistry entremêle le destin de ces héros au contexte culturel, économique et culturel de son pays. Entre poids des traditions et amorce de mutations sociales, ils tentent de survivre, portés par leur rage, leur ténacité ou leur enthousiasme, montrant plus ou moins de virulence à s'opposer à l'iniquité d'un ordre séculairement établi, qui ne vacille que pour que laisser la place à de nouvelles injustices...

Le récit est porté par une énergie constante, riche de rebondissements mais aussi d'un ton qui parviendrait presque à faire oublier sa sombre dimension. Avec un humour tantôt grivois, tantôt empreint d'une dérision aux accents philosophiques, Rohinton Mistry nous mène du rire aux larmes, nous passionnant pour le destin non seulement de ses quatre principaux personnages, mais aussi pour la cohorte de ceux qui peuplent son univers grouillant et inoubliable...

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Ce roman illustre bien le monde actuel de l'Inde, en une saga concernant une poignée de personnages qui évoluent dans un monde coloré humain sentimental mais sans pitié. On s'attache vite aux personnages...Passionnant!
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Au coeur de l'Inde des années 70, agitée par de violents conflits internes, le massacre des opposants politiques, le système de castes toujours présent, la souffrance, des mouvements séparatistes, l'absurdité des affrontements entre hindous et musulmans et la mise en place de l'état d'urgence.
Au milieu de ce tourbillon, à travers la vie de quelques personnages aussi disparates qu'attachants, l'auteur nous livre sa vision de l'Inde, celle de tous les excès, celle des manoeuvres politiques et de la corruption à tous les niveaux. Au coeur de ce pays en pleine évolution il fait se croiser les destins de chacun les mêlant à la multitude pour tisser une trame indéfectible.L'Inde y est décrite dans toute sa richesse mais aussi dans toute sa cruauté et son obscurantisme. On passe du ravissement au désespoir, on découvre que la vie n'est pour beaucoup que survie et que la dignité des pauvres ne masque pas l'arrogance de ceux qui ont un peu d'ascendant sur les autres. Rohinton Mistry nous livre sa perception de l'étendue des turpitudes de la nature humaine sans concessions ni jugement. Son style et la construction méticuleuse du récit restitue la complexité de ce grand pays, de ses dogmes et ses traditions, combinant avec éclat fresque societal ethnographique et roman historique d'une violence stupéfiante mais aussi d'une humanité inattendue. L'équilibre du monde est une oeuvre dense, émouvante et parfois même drôle en même temps que tragique. C'est surtout un témoignage qui presente un envers du décor des plus réalistes et une âpre leçon de vie qu'on ne peut que recommander.
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formidable! J ai adore ce livre!
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Une histoire touchante, centrée autour de personnages attachants.

J'ai appris pas mal sur l'Inde de cette époque là, le livre m'a incitée à aller googler pour avoir plus d'informations sur les évènements politiques de cette période que je ne connaissais quasiment pas avant cela. Ce n'est par contre pas du tout indispensable pour suivre le livre (d'ailleurs, je l'ai fait après), j'ai juste apprécié d'avoir cet apport culturel.

Le livre est poignant tout du long, le rythme s'accélérant tout du long. On va de drame en drame et par moment ca perd en réalisme (un peu comme se faire toucher par la foudre 5 fois). Mais, pris individuellement, chacun de ces drames est plutôt réaliste - bien qu'extraordinaire. Ils nous touchent et l'on voit les personnages évoluer malgré tout, parfois avec un serrement de coeur. Car les personnages sont pour moi le gros plus de ce livre, ils sont vraiment réussit. Leur personnalité sont riches sans qu'il y ait besoin de grandes scènes d'introspection et l'interaction de tout ce petit monde venant de milieux bien différents et très touchante. le tout n'est pas facile, bien sur, et explorer avec eux les difficultés d'adaptation de chacun et leur évolution est absoluement palpitant.

J'ai eu du mal à lacher le live du début à la fin. S'il se passent plein de choses d'un point de vue politique ou évolution plus globale, les personnages les subiront plus qu'il n'agiront dessus. L'action des personnages est surtout en rapports à leur relations aux autres, à leur évolution personnel, à leur environnement local. Moi, j'aime ça.
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Suite aux autres commentaires et aux citations très pertinentes de mes amis lecteurs, j'ajouterai que ce livre me fut recommandé par Marie de la librairie Clareton de Béziers et que c'est bien un pavé grandiose sur l'Inde. A l'époque chaotique d'Indira Gandhi en 1975 ou la lutte des castes et le poids des croyances n'est pas finie ou le terme Jugaad
( improvisation et ingéniosité créatrice) prend toute sa valeur car des centaines de métiers sont inventés pour survivre (facilitateur, maître des mendiants, contrôleur de bidonville), quatre personnages de hasard s'attachent et s'aiment autour d'un patchwork fait de centaine de chutes colorés de tissus qui racontent leurs vies, leurs épreuves et leurs joies malgré tout.
Qu'il en faut du temps pour sortir un peuple et des hommes de la famine et de la misère.
Une petite astuce en plus lavez-vous les dents à la poudre de cendre vous aurez les dents super blanches.
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Un livre foisonnant, comme le pays ou il se déroule : l'Inde.
L'histoire se déroule dans les années 70 et 80 sous le "règne" d'Indira Gandhi.
Dina Dalal est une jeune veuve qui essaye de garder son indépendance au prix de nombreux sacrifices.
Ishvar et Omprakash, tailleurs, oncle et neveu, issu de la caste des Chamaars, ouvriers du cuir, intouchables.
Maneck, jeune étudiant, venu dans la métropole pour étudier.
Dina Dalal va embaucher les deux tailleurs et loger Maneck, qui ne peut plus supporter de vivre dans la résidence universitaire.
Ils vont vivre une belle amitié mais elle ne sera pas suffisante pour les protéger des coups du sort.
Leurs destins sont tragiques et met en lumière la condition des personnes en Inde. Enlèvement pour aller travailler comme des esclaves, stérilisation forcée, bidonvilles rasés laissant les habitants à la rue, expulsions arbitraires, guerres entre castes, communautés... Les pauvres ne sont à l'abri de rien, la police est corrompue. Sous l'état d'urgence, tout est permis.
Malgré cela, il existe une solidarité entre les délaissés, les pauvres, les miséreux, ceux qui essaient de conserver leur dignité.

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