Le décès de
Frédéric Mitterrand m'a incité à lire ce duel entre
Napoléon III et
Victor Hugo. Agréable à lire cet essai rappelle la biographie des deux hommes, leur rencontre sous la deuxième république et la cordialité de leurs échanges au début de la présidence du neveu de l'empereur.
Mais au fil des mois l'écrivain s'inquiète du culte de la personnalité instauré autour du président et glisse progressivement vers la gauche de l'assemblée. le coup d'état du 2 décembre le contraint à un long exil dans les iles anglo-normandes qui lui permet de rédiger l'essentiel de son oeuvre romanesque.
Le second empire accélère le développement économique du pays mais entame, à partir de 1860, une série d'opérations extérieures aux conséquences funestes. Pendant que notre armée se disperse en Crimée, au Mexique ou en Algérie, la Prusse de Bismarck aimante les principautés germaniques, puis agite la question espagnole pour enrager nos dirigeants, nous mener au désastre de Sedan puis à Versailles où l'Empire Allemand est proclamé.
Deux guerres mondiales en sont les conséquences et la faiblesse de cet ouvrage est d'occulter la politique étrangère de Napoléon III … qui était le point d'union avec
Victor Hugo, que l'on voit se pavaner au congrès de Lausanne avec Gambetta et s'extasier devant le libéralisme prussien.
Aveuglé par la Grande Duchesse de Gerolstein,
Frédéric Mitterrand est muet sur l'unification allemande et italienne. Comme
Philippe Séguin il ne voit pas que le second empire meurt des utopies idéalistes semées par l'évangile de Sainte Hélène et diffusées par
Victor Hugo.
PS : Louis Napoléon le Grand de
Philippe Séguin
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