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Citations sur La saga des émigrants, tome 3 : La terre bénie (18)

Ce soir-là, Karl Oskar revit ses parents tels qu'il les avait laissés, lorsqu'il s'était retourné pour la dernière fois, sur le chariot, le matin où il était parti de chez lui : son père et sa mère étaient debout l'un à côté de l'autre, sur le perron, figés sur place et suivant du regard ceux qui partaient. Pour lui, ils resteraient toujours dans cette position; tels des objets inanimés, des statuts de pierre, ils ne bougeraient pus et resteraient perpétuellement à regarder leurs fils partir. Plus jamais ils ne reprendraient vie dans dans son imagination.
Peut-être était-ce pour cette raison qu'il était persuadé, au fond de lui, qu'il ne les reverrait pas sur cette terre.
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Ce sentier avait été tracé par des chasseurs et par du gibier, par des mocassins de cuir souple et par des sabots légers, par des poursuivants et des poursuivis. Mais voilà qu'arrivait maintenant un homme chaussé de lourdes bottes qui n'était ni un Indien ni un cerf, ni chasseur ni gibier, qui ne traquait rien ni personne et n'avait rien ni personne à ses trousses. Il avançait prudemment, à pas comptés, posant fermement le pied sur cette terre inconnue. Il venait pour une raison qui n'avait encore amené là nul autre avant lui : Karl Oskar Nilson de Korpamoen était le premier à fouler ce sol en tant que cultivateur.
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Ils traversaient une plaine s'étendant à l'infini, une immense étendue plate, découverte et herbeuse, sur laquelle l'oeil ne trouvait pas plus de points de repère que sur l'Océan : aucun arbre, aucun bosquet, aucune hauteur, colline ou montagne. Il n'y a avit qu'une seule chose à voir : un sol recouvert d'herbe, de plantes sauvages et de fleurs, un immense champ de touffes plus ou moins hautes, des ondulations semblables aux vagues de la mer ; c'était partout le même spectacle, de tous côtés, jusqu'à l'endroit où la terre rejoignait la voûte du ciel, jusqu'à la limite au-delà de laquelle l'oeil humain ne pouvait plus rien voir.
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Mais il ne fallait jamais oublier que, là comme ailleurs dans le monde, il y avait des bons et des méchants, des courageux et des paresseux, des généreux et des avares, des gens honnêtes et des malhonnêtes. Ils devaient surtout se méfier de deux catégories: les runners, qui ne cherchaient qu'à les dévaliser, et les sectes, qui ne visaient qu'à les recruter. Il les mit en particulier en garde contre les disciples d'Erik Janson, qui étaient arrivés avant eux. Le prophète, comme il se qualifiait, était un vrai bourreau qui aimait faire souffrir les gens. (...)
Landberg savait cela parce qu'il avait fait partie de la secte pendant un certain temps, mais il n'avait pu supporter les caprices de Janson et avait fini par partir, avec beaucoup d'autres.
Il y avait aussi les Shakers, ainsi nommés parce qu'ils honoraient Dieu en tremblant de tous leurs membres, en dansant et sautant, chantant et hurlant jusqu'à s'effondrer d'épuisement et s'évanouir. Pour eux, ces danses et soubresauts du corps menant à la perte de la connaissance étaient l'image de la montée au ciel des bienheureux. (...)
Une autre secte redoutable était celle des Flagellants, qui chassaient les mauvais esprits en se fouettant mutuellement jusqu'à être couverts de sang coagulé. Mais, parfois, les esprits résistaient aux mauvais traitements et c'était l'âme de l'intéressé qui quittait son corps, réduit à une masse sanguinolente.
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(...), il était tellement endurci dans le mensonge qu'il n'en démordait pas. (...) était-il si perverti qu'il n'était plus capable de distinguer le mensonge de la vérité, si totalement pervers qu'il ajoutait foi à ses propres faussetés?
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Aucun enfant ne pourrait naître dans un foyer plus démuni que celui-ci, où rien n'est prêt pour lui, aucun enfant ne pourrait avoir une mère plus pauvre qu'elle. Il est bien à plaindre : arriver nu chez des parents aussi dépourvu, dans cette maison de rondins située dans une région presque inhabitée d'un pays étranger.
Mais aucun enfant ne pourrait avoir une mère plus heureuse que Kristina et c'est pourquoi il est parfaitement en sécurité.
Près de sa poitrine se trouve une petite plante humaine sans défense qui lui a été confiée pour qu'elle la protège de tous les dangers. C'est d'elle que dépend son sort, à l'avenir : grandira-t-elle ou dépérira-t-elle, vivra-t-elle ou mourra-t-elle ? A cette pensée elle sent monter en elle une tendresse telle qu'elle lui arrache les larmes des yeux. Mais ce ne sont pas des pleurs de tristesse, c'est au contraire le signe d'un sentiment maternel puissant et profond envers l'enfant qui vient de naître.
En le lui donnant, malgré sa pauvreté, Dieu lui a prouvé qu'Il avait confiance en elle.
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In God we trust. Cela signifie : Nous avons foi en Dieu. (...)
-Nous avons foi en Dieu! se répeta-t-il.
Pour lui, l'inscription donnait à ce dollar d'argent une tout autre valeur. Il était maintenant dans un pays dont les gouvernants avaient frappé les pièces de monnaie du plus important des articles de la foi. Il était désormais certain que l'Amérique du Nord était un pays chrétien et qu'il était entre les mains de vrais croyants. (...)
Dans un pays où l'on faisait commerce à l'aide de pièces de ce genre, l'honnêteté et la droiture ne pouvaient que régner entre les hommes, puisque nul ,'était tenté de tromper son prochain pour gagner quelques uns sous d'aussi piètre valeur.
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Au milieu du XIXe siècle, les Etats-Unis d'Amérique avaient à peu près atteint les limites à l'intérieur desquelles ils allaient devenir la première puissance mondiale. (...)
Mais, à cette époque également, la plus grande partie du Nouveau Monde était encore un désert humain. Des millions d'hectares d'une terre épaisse et fertile étaient toujours dissimulés sous l'herbe folle de la prairie, sans avoir connu la main de l'homme.
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