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Critique de dancingbrave


Dans chaque roman de Modiano il y a un traumatisme caché qui trouble une mémoire qui remonte par bribes.
J'adore ces moments de confusion ou le narrateur se perd entre imaginé et réel, lorsqu'il se demande si ce qu'il croyait être un mensonge en était bien un.
Même l'identité du narrateur, Jean, est ambigüe puisque il nous assure que cette enquête lui servira dans son futur métier d'écrivain.
Troubles, mélanges, fatras du temps, l'univers de Patrick Modiano s'installe.

Mais vite et plus que de coutume on se perd : entre les tromperies du narrateur, celles de la disparue, les fabulations de ceux qui l'ont connue, les fausses identités, les allusions qui n'en sont pas vraiment comme ce Roger Behaviour régisseur de théâtre - Serait-ce le théâtre de « nos débuts dans la vie » ou des « souvenirs dormants » ? - tout le monde se perd.
Certitudes, incertitudes, brumes et brouillards.

De sorte que dans ce roman c'est plus que le flou modianesque, mais bien un chaos véritable qui prend pied.
C'est peut-être pourquoi, en forme de nouveauté, Modiano fait intervenir un autre narrateur comme s'il voulait mettre des points floutés sur les « i » ce qui fait de ce roman un objet un peu différent des précédents, avec une sorte de dénouement final, en suspend, certes, mais qui nous fait reprendre pied ; à peut près….et couper court.

D'aucun me diront que Modiano écrit toujours la même chose. Mais oui ! Il écrit ce même roman de la mémoire ; il écrit comme on se rappelle de quelque chose de lointain, de presque oublié ; il écrit par touches, confusément, brumeusement. C'est cela que j'aime. Une façon à la Christian Bobin de remettre sans cesse son ouvrage sur le métier.

Cependant dans cette « encre sympathique », est-ce cette nouvelle construction du récit ou bien autre chose qui me font percevoir cet opus en un ton légèrement mineur ? Je ne sais le dire….
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