Citations sur Tom Reed et Walt Sydowski, tome 2 : La peur au corps (6)
Tom passa près de l’ancien champ de bataille de Big Hole. Si certains y voyaient l’endroit où, en 1877, l’armée américaine avait imposé la loi aux Nez-Percés, qui refusaient d’être contraints de vivre à l’étroit sur une réserve, d’autres y voyaient le lieu d’un génocide d’hommes, de femmes et d’enfants par les troupes des États-Unis.
— Je suppose que derrière tout ça certains gros bonnets de la politique tirent les ficelles...
Le gouverneur de l’État a le bras long. Il a appelé Washington, qui a appelé Sacramento, qui a appelé notre boss, qui m’a appelé. Et maintenant c’est moi qui t’appelle.
— Tu veux que je demande à une infirmière ou au médecin de venir, Isaiah ?
Parce que la loi exige que tu meures en bonne santé.
Tu pousses la victime du haut d’une falaise, et hop ! terminé. Ni vu ni connu. Pas la moindre trace de violence physique. Il ne te reste que la conscience du tueur à te mettre sous la dent. Le tueur peut avoir un mobile, mais c’est un peu maigre pour l’inculper. Sans compter que, pendant tout un moment, on n’a même pas de cadavre et que les animaux et la décomposition naturelle rendent l’autopsie inutile. Le tueur gagne sur tous les tableaux. La justice s’incline et le meurtre reste impuni.
C’est un type qui a des couilles. On le dit capable de monter un dossier d’accusation contre le pape pour faire plaisir à la mafia.
À perte de vue se dressaient des milliers de pics enneigés qui dessinaient comme une gigantesque tarte à la crème. C’était beau et en même temps effrayant. Il n’y avait ni villes, ni maisons, ni routes. Rien. Rien que des montagnes, des rivières, des lacs et des forêts jusqu’à l’infini.
Si je me perdais là-dedans ? Comment ferait-on pour me retrouver ?