Elle n’est pas disposée à vivre dans la peur comme l’a toujours voulu sa mère. Elle ne tient pas compte des dizaines de recommandations et de conseils, rien ne va lui arriver, sa famille a déjà épuisé sa dose de malchance pour plusieurs siècles. Elle l’a entendu dire dans un film : deux bombes ne tombent jamais au même endroit, il n’y a pas de lieu plus sûr que le cratère d’un obus.
Il n’y a pas un seul homme dans l’assistance, seulement des femmes, en groupe, qui enterrent des vies de jeunes filles ou font la fête entre amies ; certaines portent de ridicules bites sur le front ; d’autres des rubans de miss sur la poitrine célébrant le prénom de la reine de la fête ; un groupe arbore même des tee-shirts avec la photo de la future mariée…
Retrasar las cosas es mantener los nervios dentro del estómago más tiempo del necesario.
Elles sont mortes parce que je n'ai pas su les protéger. Elle se demande jusqu'où va la responsabilité d'une mère, à quel moment il faut laisser les enfants voler de leurs propres ailes, sans regard vigilant, ni tutelle obsessive. Il n'y a pas de trêve, ni de repos, dit-on. Il faut protéger les enfants tout le temps, même lorsqu'on est pas avec eux. Un fil d'argent doit maintenir la communication, un fil sur lequel tirer si le danger survient, si les alarmes intérieures s'allument. Si le fil se casse, l'enfant est perdu pour toujours. Et il n'y a pas de pardon pour la mère qui n'a pas su rester attentive.
Elle ne pense pas à baiser avec les stripteaseurs, même si les autres fiancées le font, même si sa copine Marta – dont le mariage n’a duré que cinq mois, ce qui ne l’étonne pas – l’a fait. Elle regarde autour d’elle, craintive, et elle ne voit pas la seule fille du groupe qui l’intéresse vraiment.