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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ils sont une centaine de naufragés sur cette île déserte aux côtes de laquelle a échoué le ferry qu'ils ont détourné pour fuir la Grande Grippe qui dévastait l'Europe. Ils sont là depuis des jours, mois ou années. La plupart veut partir, tenter le retour, rechercher le réel, mais certains jouent leur va-tout sur ce bout de terre qu'il ne veulent plus abandonner. Replongés à l'état de nature, ignorant si le Monde existe même encore, ces naufragés doivent faire société.

Ce roman d'une foule poussée à faire corps social est d'une grande originalité. le mythe du naufrage est revisité à rebours de tout fantasme idyllique. Il n'est que violences, plurielles et conjuguées, il n'est que ce vieil état de nature de Hobbes. Cette île refuge maudit est le creuset de la plus instable des existences collectives, dans lequel toute tentative de rationalisation ne peut que perdre son sens et précipiter la déchéance. En cela, chaque « tableau » compose une métaphore politique sauvage, redoutable et glaçante.

La force de roman ce tient à sa narration libre, non linéaire et surprenante, prenant le lecteur à témoin de multiples points de vue, passant d'un personnage à l'autre dans une galerie infinie où chacun ne se révèle par fragment que vu ou entendu d'un autre. On sait peu d'eux, on sait peu du monde. Trois grandes figures se détachent successivement pour guider le récit, simple fil d'Ariane au milieu de ce puzzle parfois déroutant. Qu'importe. La seule âme qui compte ici est celle de la foule et de ses groupes : partir ou rester. Alors on ressent l'île, les instants décisifs, les tensions, les manipulations, la cruauté, les débâcles. On mesure l'espoir qui va et vient, semble parfois s'éteindre dans la folie.
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En pleine pandémie, une centaine de personnes tentent de fuir les terres en prenant d'assaut un ferry sur le point de partir. Manque de bol, le navire finit par s'échouer en pleine mer, non loin d'une île sans rien à l'horizon.

Très vite, les naufragés cherchent à s'organiser pour quitter cette île au plus vite. Mais tous les naufragés ne sont pas de cet avis. Pour certains, la vie sur l'île est une révélation.

Alors, entre « Partants » et « Saboteurs » qui aura le dernier mot sur cette île sans règles ni morale ?

À mi-chemin entre récit d'aventures et expérience sociale, ce roman offre une très belle réflexion philosophique sur les effets de groupe et les rapports sociaux.

J'ai beaucoup aimé la portée philosophique de ce roman, qui m'a rappelé « Sa Majesté des mouches » agrémenté d'une touche de « Robinson Crusoe » et de « Seul au monde ». Et puis, évidemment, comment ne pas penser à « Lost » ?

C'est une très belle découverte, mais j'aurais aimé en connaître davantage sur les sentiments des personnages. le suspense était bien ficelé et m'a tenue en haleine jusqu'au bout, pressée de savoir qui allait finalement en découdre.
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Sur fond de pandémie de grippe, dont l'auteur parle finalement assez peu, c'est le mythe de l'île déserte que nous explorons ici. Naufragés d'un ferry qui a clandestinement quitté l'Europe, quelques survivants vont devoir organiser leur nouvelle vie sur cette île dont ils ignorent la localisation. Là, tout est possible, tout est vierge, la liberté est totale, mais l'homme ne sait pas vivre libre. Très vite, 2 clans vont s'affronter : ceux qui veulent rentrer à tout prix et ceux qui voient dans cette aventure l'opportunité de repartir à zéro. de sabotages en punitions, de tentatives plus ou moins démocratiques de gouverner en sécessions, ce roman très violent et sans espoir reprend, à sa façon, tous les codes de l'utopie pour, inévitablement, tomber dans la dystopie la plus noire. le texte regorge de personnages qu'il nous est finalement inutile de retenir dans leur singularité puisqu'ils sont simplement là pour incarner le genre humain, ses bas instincts, sa versatilité, son panurgisme. Les leaders se succèdent au gré des tendances, pour que, en définitive, la terreur triomphe. le chef ultime, abominable personnage dont on sent croître la folie mégalomane au fil des pages, va user de tous les ressorts du totalitarisme : sentiment permanent d'insécurité, exécutions sommaires pour l'exemple, réduction drastique de la langue, appauvrissement des interactions sociales et des sentiments, impermanence des règles, déshumanisation par suppression du nom, des souvenirs, d'éducation… Cet asservissement fonctionne jusqu'au rebondissement final qui ancre l'histoire dans un pessimisme désespérant et qui nous donne à réfléchir. Un roman qui mérite d'être lu, noir, violent et sans illusion sur la nature humaine et dont je recommande la lecture non pour la fausse évasion suggérée par la couverture chatoyante mais pour la réflexion anthropologique, sociologique et philosophie aux accents nietzschéens qui plus est, fort bien écrite.
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Lu dans le cadre du Prix du Meilleur Roman Points #pmr2022

Suite à une pandémie, qui nous rappelle celle que nous vivons, une centaine de personnes prennent d'assaut un navire et montent à bord pour fuir la maladie et le chaos sur le continent. le bateau échoue et les fuyards se retrouvent sur une île déserte, sans aucune côte en vue, chacun seul face aux éléments et aux autres humains, leurs meilleurs ennemis…

Très vite, des chefs se détachent, le groupe s'organise et des règles sont mises en place. Mais l'absence d'autorité et la perte de tous repères font tourner les têtes et exacerbent chez certains leur côté le plus sombre.

Des jours sauvages est un roman fort et violent qui m'a beaucoup fait penser à sa majesté des mouches de William Golding qui, de la même manière, nous donne à voir avec beaucoup de noirceur les rapports sociaux et les effets de groupes dans l'état de « nature ».

Le début, très descriptif et dans l'action, ne m'a pas emballée. Puis la deuxième partie m'a finalement convaincue. J'ai voulu savoir, j'ai parcouru les pages rapidement jusqu'au dénouement, hypnotisée par cette île sublime et vénéneuse et par le spectacle atterrant de cette poignée d'hommes et de femmes qui tentent de survivre et dont on suit les aventures, non sans un certain voyeurisme.

Une lecture qui m'a tenue en haleine mais il m'a manqué un peu de fond. J'aurais voulu en savoir plus sur cette épidémie et que les personnages nous dévoilent un peu plus de leurs sentiments et émotions.

L'écriture de Xabi Molia est remarquable et nous amène sans souci outremer, nous donnant à ressentir, entendre, admirer l'océan, le vent et la faune, dans ce paysage de carte postale. Mais les apparences sont bien trompeuses et le paradis semble bien perdu pour de bon !

Un page-turner à la « Lost »...

des décors à la Koh-Lanta...

de l'aventure et de la survie...

On fonce !
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Dans ce roman, on se retrouve face au côté obscur de l'homme lorsqu'il évolue dans un environnement naturel où seule règne la loi du plus fort.

« Des jours sauvages » est l'illustration d'un monde coupé de la civilisation. Les désaccords mènent à la formation de clans. Les hommes se comportent en chiens de combat. Survivre ou mourir. Pour certains, l'occasion de démarrer une nouvelle vie, pour d'autres, une Alcatraz.

Bien que l'histoire ait ses propres caractéristiques, surprises et retournements, je n'ai pas pu m'empêcher de faire le lien avec plusieurs films comme Seul au monde, La plage ou encore Lost.

Mon esprit s'est égaré face au nombre de personnages. J'ai parfois dû reprendre quelques passages pour mieux les situer. Un frein vite mis de côté une fois mon carnet de notes sous la main.

Un roman on ne peut plus actuel. Ici, une grippe foudroyante pousse les hommes à prendre le large. Mais… et si c'était vous et moi, dans un schéma tragico-catastrophique post-covid?

Sa lecture est violente et parfois dérangeante mais une fois terminé, ce livre laisse un vide, un manque.

Un final troublant et bien pensé. Clap.
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A la croisée de Robinson Crusoé et de Ravage, Xabi Molia a osé, avec « Des jours sauvages », le plus intrépide roman « covido-catastrophe » qu'il était possible d'espérer : une pandémie décimant les populations mondiales, une poignée d'irréductibles Gaulois s'échappant grâce au détournement de la plus improbable embarcation (un bon vieux ferry trans-Manche…), un échouage sur une île inconnue et forcément déserte, et c'est parti pour un bon vieux remake de Seul au monde à la sauce Kho Lanta…mais pas que ! Combien de temps faudrait-il à Monsieur ou Madame Tout le Monde pour laisser réapparaître, sous le vernis épais du membre éminent de la Société (civile, de consommation, des Gens de Lettres ou des Sauveteurs en Mer, peu importe !) le bon (ou le mauvais !) sauvage qui sommeille en lui ? Qu'y aurait-il de plus fort, le désir de rentrer au plus vite, de renouer avec sa vie d'avant, ou la tentation de vivre l'expérience, enfin, du retour à l'essentiel, sans contraintes, sans autre impératif que la survie dans un monde sans repères ? Une vie en collectivité est-elle possible sans scissions , sans lois, sans activités réglementées, sans « chef de meute » ? le paradis des uns n'est-il pas l'enfer des autres ? Telles sont, entre autres (ça et, « être Basque, ultime quête d'un absolu ? »), les questions qui jalonnent un roman plein de surprises et de rebondissements inattendus, voire poignants.
Je l'avoue, je n'ai rien d'une aventurière, et si les récits post- catastrophe naturelle (ou pas !) me collent le frisson c'est par terreur pure d'avoir un jour à vivre pareille situation, à des milles et des milles de toute trace de civilisation induisant douche chaude, lumière à tous les étages et distance raisonnable entre la faune locale et moi. J'avoue également que si ces « jours sauvages »-là ne s'étaient pas trouvés entre mes mains dans le cadre du Prix du Meilleur Roman Points, il y a fort à parier que ni la thématique, ni les premières pages extrêmement brouillonnes et peu avenantes, ni les personnages au premier abord peu reconnaissables ne m'auraient incitée à me jeter dessus. Et pourtant…Pourtant, je dois à la vérité de dire qu' il m'a semblé suivre la même inclination que les naufragés dont l'histoire s'offrait à mes yeux : est-on réellement captif d'un espace qui vous accueille, vous nourrit et vous dévoile peu à peu ses charmes ? Prisonnière volontaire de Xabi Molia et de son roman, j'en ai découvert peu à peu l‘intensité comme l'humour, la force comme la profonde sagesse. Au moment d'en lire les dernières pages, j'ai réalisé que j'y avais passé d'excellents moments dont le souvenir m'accompagnerait sans doute longtemps, puis je l'ai refermé, presqu'à regret.
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Il faut des situations exceptionnelles pour révéler la vraie nature des gens, alors quand un groupe de 80 personnes échoue sur une île déserte après le naufrage de leur ferry, tout est possible même l'impensable.
Car si le monde civilisé a peut-être disparu après la pandémie de grippe qui a touché tous les pays, de se savoir les probables derniers survivants de la Terre, fait émerger chez ces naufragés, le pire comme le meilleur.
Qu'ils choisissent de rester à vivre d'amour et d'eau fraiche, de se laisser aller tels des zombies ou qu'ils préparent leur départ pour retrouver un semblant de civilisation, les naufragés vont petit à petit perdre le peu d'humanité qui leur restait. de la tyrannie à la soumission, de l'insurrection à la marginalité, tous les comportements vont voir le jour dans cette île sans règles, ni morale.
Je n'ai pas toujours accroché aux différents retournements de chacun et la violence m'a parfois gênée mais ce fut intéressant d'imaginer les possibles et de se mettre à la place de ces survivants.
Une expérience humaine déroutante et une vision assez pessimiste du « bon sauvage » qui est en nous, que j'ai lue avec un peu de scepticisme mais beaucoup de curiosité.
Avec ce roman d'aventure qui se dévore, Xabi Molia a su me faire oublier mon petit quotidien bien douillet pour me transporter au beau milieu de l'Océan Atlantique, dans une île pas du tout idyllique que je me réjouis de ne pas connaître.
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Livre reçu dans le cadre d'une Masse Critique. Un grand merci à Babelio et aux Éditions du Seuil pour cette belle découverte.

Suite à une épidémie foudroyante et ravageuse de grippe, quelques centaines de personnes tentent de fuir la maladie en embarquant à bord d'un ferry. Celui-ci, à court de carburant finit par s'échouer sur une île isolée et déserte, en plein océan. Les naufragés tentent de s'organiser afin de construire un radeau pour retourner à terre, mais rapidement des dissensions apparaissent entre eux et à l'apparente harmonie des débuts succède bientôt une violente opposition basée sur 2 visions contraires du monde et de l'avenir.

J'ai trouvé le sujet passionnant : comment ce bout d'humanité, abandonné à lui-même dans un lieu coupé du monde va-t-il survivre et évoluer ? Comment harmoniser les différents points de vue, appliquer une justice, exercer le pouvoir, contenir la violence… quand on repart de rien ?

L'auteur a volontairement évacué les contingences matérielles : l'île est globalement accueillante, les survivants n'ont pas de problème particulier pour se ravitailler en eau ni en nourriture, ni pour construire des abris. En revanche, il s'est focalisé sur l'évolution sociale du groupe dans cet univers à huis-clos.
Ce parti-pris, plutôt intelligent et pertinent de mon point de vue, permet de ne pas limiter l'histoire à celle d'un groupe de Robinson luttant contre les éléments pour sa survie. En optant pour une vision plus large, presque philosophique et abordant divers enjeux civilisationnels, l'auteur nous livre une histoire qui se lit comme un roman d'aventure mais qui parle surtout de fuite et de liberté.

Seul petit bémol, le récit aurait gagné en profondeur si les nombreux personnages avaient été mieux exploités, leur psychologie plus fouillée. J'ai regretté un travail un peu bâclé à ce niveau, j'attendais plus de finesse dans l'évolution psychologique des personnages.
Mais pour cela, il aurait fallu plus de pages… (et moi cela ne m'aurait vraiment pas déplu !).
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Suite à la Grande Grippe, un groupe d'individus décident d'embarquer sur un bateau afin de fuir l'épidémie. Arrivés sur une île, ils essaient de créer un semblant de civilisation mais les envies et avis différent énormément, ce qui amène les têtes pensantes à gouverner par la force et la terreur.
Au fil des péripéties, les naufragés fautifs ne veulent plus rentrer en France, de peur d'y être jugés.

Malgré les 250 pages, les aventures se succèdent, le rythme ne ralentit jamais, j'ai eu l'impression de lire un pavé de 500 pages! J'aurais apprécié peut-être davantage de descriptions pour m'imprégner d'autant plus du livre.
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Embarqués à bord d'un ferry pour fuir la Grande Grippe qui ravage l'Europe, une centaine de passagers font naufrage sur une île inconnue. Pour repartir, il faut construire un voilier de fortune. Mais certains, ayant pris goût à cette nouvelle vie, veulent qu'on les oublie. Entre les partants et les saboteurs, le conflit éclate. "Ils avaient laissé derrière eux les villes polluées et les étés caniculaires, l'argent, le travail salarié, le temps compté, le temps perdu sur Internet, tous ces liens invisibles qui empêchaient d'être heureux. La catastrophe était leur chance. " Grâce à un début tonitruant, des flash-back lancés tels des fusées de détresse, le mystère entourant ce groupe échoué en plein éden tropical, le romanesque échevelé de Xabi Molia (Les Premiers) balaie les appréhensions de livre possiblement opportuniste, écrit à la

va-vite durant le confinement.
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