Une comédie-ballet de
Molière, commandée par le roi pour être jouée à la cour, mais qui est beaucoup moins connue et jouée aujourd'hui que
le Bourgeois Gentilhomme. Elle est d'abord beaucoup plus courte, ce qui entraîne un manque d'approfondissement des personnages, qui ne sont pas très nuancés : M. Jourdain fait rire, oui, mais on peut aussi le plaindre ou se reconnaître en lui. Il incarne à la fois la bêtise, la prétention, la vanité, l'orgueil... La comtesse est plus monolithique, ce n'est qu'une ridicule précieuse provinciale. L'intrigue entre Julie – qui ne parle que dans deux scènes - et le vicomte n'est que secondaire, dans la mesure où elle n'est même pas l'occasion de quiproquoi ou scène de jalousie de la comtesse, et qu'elle se résout par une lettre en quelques phrases.
L'intérêt de la pièce ne réside donc ni dans son intrigue, ni dans ses personnages, mais dans ses jeux sur la langue.
Molière fait rire son noble public cultivé des ridicules des provinciaux qui cherchent à l'imiter, dans la langue, dans les manières de politesse, dans la façon de faire l'amour - "faire" au sens du XVII ème siècle, celui de parler d'amour. le plus intéressant est donc pour moi l'opposition entre le poème amoureux du vicomte en vers, faisant allusion à Isis, utilisant des métaphores... et la lettre du bourgeois qui compare la comtesse à ses poires. Deux mondes se côtoient, pour montrer leurs différences.
Loin d'être un chef-d'oeuvre, mais une petite pièce sympathique qui se lit très vite.