Dans cette comédie,
Molière affute sa plume pour mieux ridiculiser le mouvement précieux de son époque - les fanatiques de la Carte du tendre - qui mettent tellement d'énergie à trouver les formules les plus ampoulées possible qu'on les qualifierait aujourd'hui de perchés et de pompeux.
A notre époque où il est "à la mode" de repenser les individus (à outrance) en fonction de leur genre, leur orientation sexuelle, leurs pratiques sexuelles et leurs origines ethniques dans un langage convenu et parfois très obscur également, la pièce de
Molière trouve effectivement un écho qui fait parfois sourire (d'autant plus qu'en clichés sur les femmes on est servi aussi !).
Toutefois, le sujet le contraint de facto à adopter les tics de langage de ceux qu'il critique et cela rend la lecture assez peu agréable.
Dans mon souvenir, quand je l'avais lu pour la première fois au lycée, mon impression de cette pièce était celle d'une lenteur et d'un manque de fluidité. Et bien un peu plus de vingt ans après, cette relecture me le reconfirme.
Peut-être profite-t-on mieux du fond lorsque le texte est accompagné du jeu de comédiens. Mais à lire, je ne dirai pas que c'est plaisant. A "schéma" égaux (celui de l'emprise d'un individu douteux sur d'innocentes femmes), j'avais préféré
le Tartuffe - les goûts et les couleurs...