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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Premier (et unique) Prix Pulitzer donné à un Amérindien (en fait très métissé) kiowa, en 1969… le dernier tiers est terrible et passionnant – sur l'échec de l'intégration d'Abel, cet Indien (sans doute) rentré de la 2e guerre mondiale, et qui dans le Los Angeles de 1952 finit par succomber à l'alcool et la violence – avant peut-être une rédemption de retour au pays ? « Ils lui ont donné une paire de chaussures et ils lui ont dit d'aller à l'école. Ils l'ont épouillé, lui ont offert des coupes de cheveux gratis et l'ont autorisé à combattre à leurs côtés. Tu crois qu'il a été reconnaissant ? Que dalle, mon pote ! Bien trop tard pour être civilisé. (…) Ils ont pensé qu'il allait se mettre à planter des haricots, qu'il allait vivre peinard des bienfaits de la terre » (p.202). S'intégrer est si difficile ! « Il faut qu'on vous laisse tranquille. (…) Il faut y aller doucement et se saouler de temps en temps et oublier qui on est » (214). Pour le reste, j'avoue que je me suis perdu dans les récits emboités, ceux d'Abel, de son grand-père Franciso, et surtout ceux liés au père Olguin et à la place du catholicisme dans cette société indienne du Nouveau Mexique restée encore, à l'époque, très « traditionnelle ». Ce qui me reste est cependant ce style si limpide et pourtant lyrique pour décrire les paysages des mesas et des canyons, de la brûlure de l'été et des neiges hivernales, mais aussi la faune (superbes pages 88-89). « La solitude est un élément constitutif du paysage. Dans la plaine, tout est isolé : aucune confusion, aucune confusion n'est possible, il y a simplement une colline, un arbre ou un homme » (176). Et puis certains passages, oui, comme le récit de l'enfance de Milly l'assistante sociale un temps amante d'Abel, dont le père n'arrivait rien à obtenir de la terre qu'il cultivait. « C'était toujours pareil, année après année, si bien que Papa a fini par haïr cette terre, à la considérer comme une sorte d'ennemie, son ennemi intime, une ennemie mortelle (…) » (170).
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Sous couvert du retour au foyer familial d'un soldat marqué à jamais par la guerre, l'auteur nous offre ici un « voyage » quasi onirique voir cosmogonique au coeur d'une culture amérindienne ancestrale et nous rend témoin du naufrage d'un homme totalement perdu entre le monde réel et son passé. le prénom du héros annonçait, d'ailleurs, déjà la couleur : Abel, sorte de « marque » le condamnant avant même sa naissance à un destin funeste. La guerre et le monde moderne hanté par la violence, l'alcool et les femmes constitueront alors ses « Caïn ». Car c'est le tragique, sans aucun doute, qui caractérise le héros et son destin auquel il semble incapable d'échapper. Tout au long du roman, c'est plus une silhouette que voit évoluer le lecteur, une coquille totalement vide qui lui échappe et lui glisse constamment entre les doigts. Seules quelques bribes de son passé nous sont livrées et c'est pour cette raison, je pense, que je n'ai pas vraiment saisi l'intention de l'auteur car Abel est resté, pour moi, beaucoup trop imperméable. On sent bien le désir d'exprimer, à travers ce personnage, la souffrance d'un peuple et d'une civilisation en partie sacrifiée et engagée dans une course morbide à l'apparence d'un cercle vicieux (le début et la fin du roman illustrent notamment cette thématique). J'ai également eu beaucoup de mal à dissocier les histoires entremêlées d'Abel et de son grand-père, Francisco. On imagine bien qu'il y avait une intention à cela mais, pour ma part, je ne suis pas réussi à la saisir. On appréciera, cependant, la fin du roman qui lie à jamais les personnages qui s'étaient pourtant, un temps, « perdus de vue ».

L'intérêt principal que j'ai pu trouver à ce roman reste, toutefois, le traitement de tous les rituels amérindiens avec la description de leurs cérémonies et de leurs croyances ainsi que celle de la nature qui montre à quel point cette civilisation fait corps avec elle.

Je m'arrêterai là car cette impression d'être passé à côté de ce roman me taraude et j'ai l'impression, à ma grande honte, de ne dire que des banalités voire des idioties depuis le début de ce billet. Je pense réellement que ce roman est un grand roman (n'est pas Prix Pulitzer le premier roman venu) mais il est clair qu'il parlera à beaucoup d'autres lecteurs que moi.
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Tout bon récit se mérite. J'ai eu du mal à recoller toutes les pièces du puzzle. J'ai eu du mal à reprendre le fil du récit car les digressions contemplatives (même si elles sont magnifiques) coupent la narration. J'ai eu du mal à cerner l'importance donnée à certains personnage. "L'énigme" se résout quelque peu à la fin du livre mais j'ai dû trouver quelques clefs en dehors du récit (je trouve par exemple que l'expérience d'Abel sur le front des combats de la seconde guerre mondiale n'est absolument pas évidente dans le récit, à moins de lire les critiques d'autres auteurs). D'autres éléments du récit restent pour moi un mystère. Tout bon récit rend humble ...
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De retour du front en 1945, Abel décide de retourner sur les terres de son enfance : une réserve indienne du Nouveau Mexique. Une terre faite de montagnes, de canyons, de crevasses et où les saisons sont tranchées, peu clémentes. Là-bas, un seul être l'attend, Francisco, son grand-père. La mère et le frère d'Abel ne sont plus de ce monde depuis longtemps. Abel essaie de travailler, de se refaire aux rites ancestraux. Mais des démons puissants le taraudent et Abel n'arrive pas à être en paix.

Voilà un roman dont il m'est difficile de parler car je suis totalement passée à côté. L'écriture de N. Scott Momaday est pourtant belle. Il décrit à merveille les paysages de ce Nouveau Mexique où il a lui même grandi. Il arrive également à nous faire sentir la fièvre, l'euphorie qui habitent les rites qu'il décrit longuement dans son roman.

Mais la narration est très éclatée, elle part dans des directions qui sont souvent difficiles à suivre. La temporalité de l'histoire d'Abel devient floue par moments. le personnage d'Abel est lui-même problématique. Dans toute la première partie (125 pages), il est quasiment absent de l'intrigue. Il est donc très compliqué de s'attacher à lui ou de s'intéresser à son destin. Francisco, son grand-père, est finalement plus incarné que lui, j'étais plus préoccupée par son sort que par celui d'Abel. Cette distanciation avec le personnage principal est certainement voulu et souligne à quel point il ne réussit pas à s'ancrer dans la vie quotidienne. Mais il aurait fallu qu'Abel soit plus sur le devant de la scène pour titiller ma curiosité et me permettre de mieux comprendre ses motivations.

Malheureusement, je n'ai pas réussi à entrer dans l'intrigue de « Une maison faite d'aube », je suis restée sur la pas de la porte.
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