Mortel imprévu

Cette bande dessinée m'a paru très inégale aussi bien dans son scénario que dans la qualité des planches présentées.

Le scénario, d'abord. J'ai trouvé beaucoup trop d'emprunts à Jack London dont le talent de conteur n'est même pas effleuré par l'auteur de cette histoire dont les faiblesses sont légion, ainsi que les invraisemblances. Pas de personnage dominant, même si la femme, narratrice, pourrait sortir du lot, mais je n'ai pas trouvé qu'elle y parvienne. La fin sombre dans le mélo et liquide le tout en une page.

Les dessins, ensuite. Certaines planches sont séduisantes par leurs couleurs, la traduction en images du contexte d'aventures dangereuses dans lesquelles se débattent les protagonistes. D'autres, moins travaillées, doivent être bien observées pour distinguer les personnages dont les expressions, surtout pour les hommes, sont souvent trop vides.

Trois étoiles, cela me paraît bien payé pour un ensemble qui aurait pu être beaucoup plus dense si l'histoire eût été plus crédible et mieux servie par le dessin.

Fin XIXe ou début XXe siècle, Edith fuit son mari et de Londres, travers l'Atlantique en Californie d'abord puis dans le Klondike lors de la ruée vers l'or.
Le dessin est réaliste, en lavis et aquarelle, dans de grandes pages avec un découpage assez classique. Hormis les grands paysages de neige, c'est souvent assez terne et triste, malgré la finesse de certaines illustrations, je ne suis pas complètement convaincu par ce graphisme, beaucoup de technique mais les illustrations restent un simple accompagnement “cinématographique” du récit.
L'intrigue a un peu les même défauts, de bonnes idées, mais qui sont souvent empruntées ailleurs, la fuite avec les loups est quasiment idendtique à la première partie de Croc Blanc, il y a beaucoup de références à Jack London, mais du coup, on à l'impression de lire un patchwork de cet auteur. La partie autour du jugement du prisonnier, avec ce huis-clos, est la plus intéressante, les autres parties viennent à mon goût la parasiter. Pour terminer, j'ai trouvé certains élément superficiels, n'apportant rien à l'ambiance et à l'intensité du récit, l'auteur à voulu en faire une saga, et c'est sans doute ce qui est le moins réussi, l'histoire dans le Klondike se serait suffi à elle même, la scène londonienne d'introduction ne sert à rien et la scène finale m'a presque gêné. le huis-clos est mieux réussi que la saga, dommage que l'auteur n'ai pas su s'en contenter.
Je semble dire que je n'ai pas aimé cette lecture. Ce n'est pas à ce point, j'ai trouvé cette lecture intéressante, mais loin d'être parfaite.

Thriller psychologique intense, puis thriller « tout court », « Mortel imprévu » est un roman graphique où l'on apprécie autant le récit que les sublimes graphismes. Tout y est : la neige, la solitude et cette tension qui peu à peu s'impose laissant aux héros une faible marge de manoeuvre. Les loups rodent. La folie envahit les esprits.
Une lecture en apnée.

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Il me reste quelques albums à lire dans ma PAL cet été, très peu car en général je les lis assez rapidement. La couverture de celui-ci m'avait attirée… Bienvenue ici dans ce qui a créé la mythologie de l'Amérique : le rêve du nouveau départ, l'attrait de la richesse, la violence ! Edith a quitté Londres où elle était mariée à un médecin qui la battait. La voici en Amérique, terre pleine de promesses. En Californie, elle devient femme de chambre et tombe amoureuse de Hans, le charpentier. Celui-ci l'incite à le suivre dans le grand nord canadien pour exploiter des gisements d'or. N'écoutant que ses sentiments, la voici donc quelques temps après installée là-bas avec trois autres hommes. Et le bonheur coule en effet des jours heureux, jusqu'à ce que… J'ai bien aimé, dans cet opus, les dessins et la manière de l'auteur de raconter son histoire. L'épisode qui met en scène une confrontation entre les humains et les loups est très bien rendue. Malgré tout, il n'y a rien de très original dans ce scénario qui fait pâle figure par exemple à côté des Racontars du froid de Jorn Riel. L'escalade de la violence y manque pour mon goût d'un peu de subtilité. Je pense que j'ai fait avec ce titre une petite erreur de casting. C'est un album qui plaira très certainement aux adeptes de cette période de l'histoire.