Il s'agit du premier livre de cette auteure que je lis. Je ne regrette pas du tout de l'avoir lu et sélectionné pour le challenge des Louves du Polar. Je ne savais pas que ce récit allait me troubler à ce point.
Un soir, ou un matin, le commissariat appelle Victor Caranne, Psychologue dans un milieu carcéral, et le ton est sans équivoque. Il s'est passé quelque chose de grave. Arrivé sur les lieux, il voit son ami Jonas
Somb immobile, devant Julia, sa femme, qui est sur le sable avec la moitié du visage ensanglanté. Les policiers autour s'efforcent de le mettre debout mais il ne bouge pas, tant il semble choqué.
C'est en parcourant une trentaine de pages que le déclic arrive pour moi : je peux enfin me laisser emporter par le récit. le livre en fait un peu plus de trois cents.
L'écrivaine, tout au long du livre, nous « balade » et dès lors, les pages de ce polar bien noir et cérébral défilent devant nos yeux. Au fur et à mesure de notre lecture, elle tient sa promesse et nous en met plein la vue. Elle n'oublie rien, ne laisse passer aucun détail et nous fait douter… jusqu'à la fin.
Plusieurs thèmes sont abordés dans ce texte. Celui sur le traumatisme vécu par certains, à l'enfance ou à l'adolescence, me touche particulièrement. le jeune Marcus tient une place importante dans cette histoire. Ce jeune homme est attendrissant malgré le geste accompli sur un membre de sa famille. Il y a alors une belle amitié entre Victor et lui. Des liens très forts se tissent et
Max Monnehay les décrits avec une plume particulièrement juste, sans fioriture ni exagération. C'est un fait et, à la lecture, cette naissance d'amitié coule de source. J'ai beaucoup aimé.
Max Monnehay brosse un portrait judicieux des différents protagonistes : Maddie, la fille de Jonas ; Noémie, sa soeur ; et Johanna… Je m'arrête là car vous avez besoin de vous laisser porter par ses personnages, comme j'ai eu l'occasion de le faire.
L'auteure est tout aussi excellente dans la narration d'un évènement bouleversant qui s'est passé quand Victor avait dix-sept ans. Je me surprends à retenir mes sanglots, oui, carrément, des sanglots ! Quelques larmes coulent néanmoins, alors que je suis face à une littérature policière, parce que la description d'une scène, particulièrement poignante pour moi, me laisse sur le carreau. Je continue ma lecture avec le coeur pincé et je me dis que, décidément, l'écriture de
Max Monnehay réussit à m'émouvoir terriblement. Satanée sensibilité !
Parlons de Babiak. Ce flic n'a pas bon goût en matière d'habillement, un détail important car on comprend que certains se focalisent dessus, au lieu de noter son intelligence. Je dirai qu'il fait exprès de la dissimuler. Il est très fort en psychologie, tant et si bien que dans ses interrogatoires, il arrive à faire sortir de ses gonds Victor qui, en général, réussit à rester calme.
Vous l'aurez compris, je ne perds pas une miette de toute l'histoire. Voilà pourquoi il n'est pas donné à tout le monde d'écrire. Certes, tous les auteurs travaillent dur pour sortir un bon roman. Mais d'autres arrivent, en plus de cela, à ce que vous imaginiez exactement ce qu'ils souhaitent, pour mieux manipuler vos ressentis et votre réflexion. Et cela fonctionne avec moi car je lis de la même façon que je regarde une série ou un film : c'est-à-dire en plongeant dans l'histoire comme si je la vivais.
Max Monnehay réussit son pari, comme d'autres écrivains. Et je la félicite par un grand : « Merci ! » Mes derniers mots ne sont pas assez forts pour exprimer ce que je ressens. Je lui dirais donc : « Eh bien,
Max Monnehay, quelques personnes m'avaient dit que ton écriture était excellente, ils étaient loin du compte. »
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