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Citations sur Essais, tome 1 (208)

L'amour est un effort pour fonder une amitié à partir de la vue de la beauté" (Cicéron, "Tusculanes", d'après la définition donnée par Zénon).

Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne peut s'exprimer qu'en répondant : parce que c'était lui : parce que c'était moi...

L'ancien Ménader disait celui-là heureux, qui avait pu rencontrer seulement l'ombre d'un ami. Il avait certes raison de le dire, surtout s'il en avait tâté. Car à la vérité si je compare tout le reste de ma vie, quoiqu'avec la grâce de Dieu je l'ai passée douce, aisée, et sauf la perte d'un tel ami, exempte d'affliction pesante, pleine de tranquillité d'esprit, ayant pris comme mon dû mes commodités naturelles et originelles sans en rechercher d'autres - si je la compare, dis-je, toute, aux quatre années, qu'il m'a été donné de jouir de la douce compagnie et société de ce personnage, ce n'est que fumée, ce n'est qu'une nuit obscure et ennuyeuse. Depuis le jour que je le perdis, je ne fais que traîner languissant. Et les plaisirs qui s'offrent à moi, au lieu de me consoler me redoublent le regret de sa perte. Nous étions à moitié de tout : il me semble que je lui dérobe sa part...

(Chapitre 28)
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Je trouve vraisemblable qu'il [Solon] ait ... voulu dire que ce même bonheur de notre vie, qui dépend de la tranquillité et contentement d'un esprit bien né, et de la résolution et assurance d'une âme réglée, ne se doive jamais attribuer à l'homme, qu'on ne lui ait vu jouer le dernier acte de sa comédie, et sans doute le plus difficile. En tout le reste il peut y avoir du masque : ou ces beaux discours de la philosophie ne sont en nous que par contenance, ou les accidents ne nous essayant pas jusques au vif, nous donnent loisir de maintenir toujours notre visage rassis [tranquille]. Mais à ce dernier rôle de la mort et de nous, il n'y a plus que feindre, il faut parler français. Il faut montrer ce qu'il y a de bon et de net dans le fond du pot. "Car alors les paroles de vérité jaillissent enfin du fond du coeur ; le masque est arraché, demeure la réalité" (Lucrèce III-57). Voilà pourquoi se doivent à ce dernier trait toucher et éprouver toutes les autres actions de notre vie. C'est le maître jour, c'est le jour juge de tous les autres : c'est le jour, dit un ancien, qui doit juger de toutes mes années passées. Je remets à la mort l'essai du fruit de mes études.

I-18, "Qu'il ne faut juger de notre heur, qu'après la mort", p. 122.
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L'âme qui n'a point de but établi, elle se perd : Car comme on dit, c'est ,'être en aucun lieu que d'être partout.
Quisquis ubique habitat, Maxime; nusquam habitat ("Qui habite partout, Maximus, n'habite nulle part")
Dernièrement que je me retirai chez moi, délibéré autant que je pourrai, ne me mêler d'autre chose, que de passer en repos, et à part, ce peu qui me reste de vie : il me semblait ne pouvoir faire plus grande faveur à mon esprit, que de le laisser en pleine oisiveté, s'entretenir soi-même, et s'arrêter et rasseoir en soi : (...).
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Ce qui m'étonne le plus est de voir que tout le monde n'est pas étonné de sa faiblesse. On agit sérieusement et chacun suis sa condition, non pas parce qu'il est bon en effet de la suivre puisque la mode en est, mais comme si chacun savait certainement où est la raison et la justice. On se trouve déçu à toute heure, et par une plaisante humilité on croit que c'est sa faute et non pas celle de l'art qu'on se vante toujours d'avoir. Il est bon qu'il y ait tant de ces gens-là au monde qui ne soient pas sceptiques pour la gloire du scepticisme, afin de montrer que l'homme est bien capable des plus extravagantes opinions puisqu'il est capable de croire qu'il n'est pas dans cette faiblesse naturelle et inévitable et de croire qu'il est au contraire dans la sagesse naturelle.
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Nous avons une âme contournable, en soi-même, elle se peut faire compagnie, elle a de quoi assaillir et de quoi défendre, de quoi recevoir, et de quoi donner : ne craignons pas en cette solitude nous croupir d’oisiveté ennuyeuse.
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Ce n'est pas victoire, si elle ne met fin à la guerre.
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Pour revenir à mon propos, il n'y a tel que d'allécher l'appétit et l'affection, autrement on ne fait que des ânes chargés de livres. On leur donne à coups de fouet en garde leur pochette pleine de science, laquelle, pour bien faire, il ne faut pas seulement loger chez soi, il la faut épouser. (I, 26)
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Il ne faut rien projeter de si longue haleine ou au moins avec telle intention d'être affecté si l'on n'en voit la fin...

Sortez de ce monde comme vous y êtes entré. Le même passage que vous fîtes de la mort à la vie, sans passion et sans frayeur, refaites-le de la vie à la mort. Votre mort est une des pièces de l'ordre de l'univers. c'est une pièce de la vie du monde..."

Les mortels s'échangent la vie entre eux et, comme des coureurs, ils se transmettent les flambeaux de la vie. (Lucrèce, "De rerum natura")

Je veux que la mort me trouve plantant mes choux mais nonchalant d'elle, et encore plus de mon jardin imparfait...
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Or dis-je bien, mon espérance est morte.
Or est-ce fait de mon aise et mon bien.
Mon mal est clair : maintenant je vois bien,
J’ai épousé la douleur que je porte.

Tout me court sus, rien ne me réconforte,
Tout m’abandonne et d’elle je n’ai rien,
Sinon toujours quelque nouveau soutien,
Qui rend ma peine et ma douleur plus forte.

Ce que j’attends, c’est un jour d’obtenir
Quelques soupirs des gens de l’avenir :
Quelqu’un dira dessus moi par pitié :

Sa dame et lui naquirent destinés,
Également de mourir obstinés,
L’un en rigueur et l’autre en amitié


Sonnet XXIV d’Estienne de la Boetie
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La plus grande chose du monde, c’est de savoir être soi.
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