La sonate de l'oubli

" Une glycine s'agrippait aux briques rouges anciennes, masquant discrètement les fenêtres , tel un boa de plumes autour d'une élégante vieille dame ."

On pouvait maintenant voir flotter sur son visage le sourire un peu résigné de ceux qui, après avoir traversé l'épreuve du feu de la passion, en sont ressortis échaudés mais bien vivants, acceptant avec reconnaissance l'affection qu'on leur témoigne et cherchant davantage l'authenticité du coeur plutôt que les grands élans du désir.

Le ciel était presque trop enchanteur pour un jour tel que celui-ci. Un ciel d'octobre qui recouvrait le paysage d'un saisissant voile d'or. On aurait dit que Dieu Lui-même, pour marquer ce jour de deuil, embrasait de Sa main les arbres de l'automne et dessin soigneusement tracé des labours. Des traînées flamboyantes de rose et rouge sang éclaboussaient l'horizon tandis que le soleil sombrait lentement dans les brumes du soir comme de la lave en fusion. La nature, qui triomphait de toute sa gloire, contrastait vivement avec l'humble cœur de Cecil Forrester.