L'esprit absorbant de l'enfant

[P 40 A propos de la différentiation des cellules]
N'en est-il pas de même de la société humaine? Il existe, pourrait-on dire, des groupes particuliers d'hommes, qui constituent des organes de l'humanité. Autrefois, chaque individu accomplissait beaucoup de tâches différentes, ; c'est ce qui se passait dans une société primitive, quand les individus, encore peu nombreux, devaient se livrer à tous les travaux sans spécialisation : un même individu était maçon, médecin, menuisier, tout en somme. Mais quand la société a évolué, , le travail s'est spécialisé.

Gandhi énonçait la nécessité, non seulement d'étendre l'éducation au cours entier de la vie, mais de faire de la "défense de la vie" le centre de l'éducation.

P 185
Nous avons ainsi vu que les enfants de huit ou neuf ans comprennent l'extraction de la racine carré, rien que pour suivre le programme de ceux de douze à quatorze ans; nous nous sommes alors rendue compte de cette façon de l'intérêt que celui de huit ans pouvait porter à l'algèbre. Il n'y a pas que l'âge qui entraîne le progrès, mais aussi la liberté de regarder autour de soit. [note de Pégase-Shiatsu : moralité que les instituteurs des classes classiques se remettent en question vue le nombre de gens qu'ils mettent dans des filières dérivés, les CAP pour attendre injustement le fameux âge légal de non scolarisation : 16 ans dans des filières qui la plus part du temps, ne mène à pas grand chose... pour moi on peut être plombier ou électricien .... à niveau bac... mais le système ne le permet pas!!!]

P 119
L'immobilité est impossible. Le monde deviendrait un chaos si le mouvement cessait, ou si les êtres agissaient sans but, sans cette fin utile assignée à tous. Tout individus a ses mouvements propres caractéristiques, sa propre finalité préétablie et il existe dans la création une coordination harmonieuse de toute cette activité tendant vers un but. [note de Pégase Shiatsu : voilà qui rejoint les philosophies chinoises qui prônent le mouvement qui permet de s'adapter à l'époque et à résoudre les problèmes de chaque période... en agissant dans le mouvement, au moment voulu de la façon la plus adéquate... et on voit là que si Maria Montessori critique celui qui croit que sa vie sera meilleure sans rien faire, juste s'attacher dans son coin à vivre paisiblement.. cela ne veux pas forcemment dire qu'elle condamne le bouddhiste... il faudrait lui parler pour savoir... mais elle n'est plus! En tout cas le vrai bouddhisme prône aujourd'hui l'activité extérieure pour améliorer le monde grâce à de l'entraide... et cette forme là en tout cas de plus en plus dynamique, elle ne l'aurait sans doute pas condamné!]

Notre école est une "Maison des Enfants" plutôt qu'une véritable école ; c'est à dire un lieu spécialement préparé pour l'enfant, dans laquelle il assimile la culture diffuse de cette ambiance, sans qu'il est besoin d'un enseignant. Ces enfants appartenaient aux classes les plus humbles du peuple, er leurs parents étaient analphabètes. Et pourtant, à cinq ans, ces enfants surent lire et écrire, et personne ne le leur avait directement enseigné. Si les visiteurs leur demandaient :" Qui t'a appris à écrire ? " les enfants, stupéfaits, répondaient : " Appris? Personne ne m'a appris!"

Le petit enfant est doué de pouvoirs inconnus, qui peuvent guider vers un avenir lumineux. Si l'on veux arriver à une reconnaissance, c'est le développement du potentiel humain qui doit être le but de l'éducation.

P 109
Il arrive souvent que l'enfant ne soit pas violent dans ses réactions ; il vaudrait mieux qu'il le fût, puisqu'il trouve un moyen de défense en se mettant en colère et qu'il peut atteindre un comportement normal alors qu'en répondant par un changement de caractère ou en prenant une voie anormale, toute sa vie risque d'être déviée. Les adultes ne se soucient pas de cela, et ne s'inquiètent que des colères de leurs enfants. [oh mille merci, enfin j'ai trouvé quelqu'un qui ose le dire... et c'était il y a déjà des décennies... même problème pour les handicapés qu'ils soient physiques ou psychiques... ou parfois le chômeur, il vaut mieux qu'ils soient écouté... et que la colère sorte si pas le cas... incompréhension des psychiatres qui devraient pourtant le savoir et maltraitent leurs malades! Merci Maria Montessori... quel dommage que cela m'arrive si tard après la première écriture de ces lignes!]

La situation du petit enfant, sa relation avec son milieu sont différentes des nôtres. Les adultes admettent leur milieu, ils peuvent se le rappeler ; mais e petit enfant lui l'absorbe. [note de Pégase-Shiatsu : à la maternelle, je dessinais les étamines avec les mêmes erreurs de perspectives que les autres enfants.. sans comprendre ce que je le dessinais... à 7 ans j'étais déjà dans le mental... je ne comprenais pas ce que j'avais dessiné instinctivement... j'ai rejeté mes dessins... et ce n'est qu'à la fac, honte à l'Education Nationale qui ne m'a pas appris ce qu'est une étamine... seulement à l'université, j'ai compris ce qui se passait... il est clair que de 0 à 6 ans nous absorbons sans comprendre... et qu'hélas ce n'est pas optimisé et même partiellement détruit dès le cours préparatoire à 7 ans!]

Mais aujourd'hui, il n'est plus nécessaire de recourir à des observations partielles : une science spéciale a vue le jour -l'écologie- qui étudie la correspondance des êtres vivants entre eux ; elle a permis de connaitre le détail de la fonction réciproque des comportements, d'une façon si minutieuse qu'elle apparait comme une science économique de la nature ; on peut s'y référer comme on le ferait à un guide pratique d'agriculture scientifique pour résoudre des problèmes locaux. Ainsi pour défendre un champ de plantes importées et trop envahissantes, contre lequel le travail de l'homme serait insuffisant, on a recourt à l'écologie, qui indique es insectes capables de les détruire et qu'il faut importer pour rétablir l'équilibre, comme cela s'est passé, par exemple en Australie. ON pourrait considérer l'écologie comme une biologie pratique, basée sur les rapports entre les vivants ainsi que sur les caractères particuliers des espèces.

Mais cela devient peu à peu : la maîtresse commence à pouvoir dire : " J'ai vu l'enfant comme il devrait être, et je l'ai trouvé supérieur à ce que j'aurai osé espérer. " Cela, c'est comprendre l'enfance : il ne suffit pas de savoir que cet enfant, c'est Jean, que son père est menuisier, ou a tel autre métier ; la maitresse doit connaître et vivre le secret de l'enfance.