Premier roman d'une autrice, auteuse, auteur ou auteure ? ma foi, je ne sais pas.
Après tout, on dit bien un bonheur ou un malheur, mais aussi une ardeur, une chaleur, une lueur, une peur, une soeur, ... sans y coller un "e" prétendument féminisant !
Je continuerai donc à dire l'auteur, qu'il soit mâle ou femelle !
Donc, le premier roman de cet auteur,
Morgane Montoriol, une femme en l'occurrence, m' a été remis dans le cadre d'une masse critique privilégiée et j'en remercie Babelio et les éditions Albin Michel.
Cet ouvrage, c'est principalement une partie de ping-pong entre deux êtres Beck et Wes tous deux ayant fui un bled sinistre de l'Amérique profonde, Muskogee, pour s'installer à Los Angeles, la ville de toutes les folies et des faux semblants. Mais que diable fichent-ils tous les deux dans la cité des anges ? On se demande pourquoi ils y sont !
Elle, traîne son ennui parmi les riches amis de son vieil amant, qu'elle n'aime pas, dont on se demande pourquoi elle reste avec lui, passe des castings pour des spectacles où elle n'a pas envie de jouer et ne pense qu'à sa soeur Léah mystérieusement disparue 9 ans plus tôt. En plus, elle est littéralement obsédée par ses taches de rousseur qu'elle exècre par dessus-tout, mais pourquoi donc ? c'est une des seules questions que le lecteur se pose tout au long de l'ouvrage !
Lui, c'est un peintre de génie, mais il se cache. Ses toiles glauques, morbides et sinistres ont fait de lui un artiste adulé, que nul ne connaît car il fuit la société.
Tous deux sont asociaux, voire sociopathes, antipathiques à souhait et en recherche d'on ne sait quoi, et ce on ne sait quoi l'auteur nous l'assénera brutalement à la fin du roman sans trop de subtilité.
Quel secret lie ces deux êtres ? vous le saurez si vous avez la patience de lire les 366 pages de cette histoire qui ne s'embarrasse pas de logique avec parfois des envolées dignes d'un charretier très mal embouché, sans que cela paraisse nécessaire au bon déroulement de l'intrigue et le tout parsemé de descriptions oiseuses et sans intérêt du genre " j'ai la robe remontée jusqu'au dessus des fesses, je la tiens de chaque côté de ma taille, elle est sans doute atrocement froissée".
ou encore "... je ne me suis pas réveillée avant Ashley pour lui préparer son omelette à la con. Et il ne m'a pas réveillée pour que je le fasse. Ce n'est pas son genre. Il faut vouloir les casser ses oeufs pour que cela lui plaise. Si on est contraint de casser ces putains d'oeufs, qu'on ne le fait pas sourire aux lèvres et joie au coeur, le geste de l'intéresse plus. Pourtant, je ne l'ai jamais fait sourire aux lèvres et joie au coeur. Je faisais sa putain d'omelette, narines fumantes, rage au bide, lèvres tordues en demi-lune, puis entrais dans la chambre avec un sourire hollywoodien"
Bref des digressions qui n'apportent strictement rien à l'histoire et ne sont, à mon sens, que du remplissage, que l'auteur utilise sans modération.
Il y a bien quelques cadavres abominablement mutilés abandonnés ça et là pas très loin de l'héroïne, ce qui n'a pas l'air de la déranger outre mesure au demeurant, mais enfin rien pour insuffler au lecteur le désir forcené de tourner les pages jusqu'à la fin de cette poussive et morbide histoire.