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3,23

sur 132 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Aux USA, à Muskogee Oklahoma, est née Beck Westbrook. Elle a une soeur d'un an plus jeune qu'elle, mais toutes deux subissent la violence, le sadisme, la monstruosité de leur géniteur. Leur mère subit également les excès de rage physique et sexuel de son monstre d'époux. Mais elle est incapable de protéger ses deux filles, pire elle trouve des excuses face aux coups et blessures que leur géniteur leur inflige. le voisinage est au courant, comme ils entendent, et voient... mais ils se taisent également, laissant le mal continuer à torturer chaque jour.
Un parallèle sur les violences familiales qui ce passe partout dans notre monde de merde.

Donc tantôt, l'autrice : Morgane Montoriol nous ramène à l'enfance de Beck, et quelques fois fait parler sa soeur et sa mère ainsi que Wes, un voisin. Puis, elle alterne avec le présent où Beck Westbrook vit en couple avec un sexagénaire très fortuné qui l'aide à avoir un rôle dans une pièce de théâtre, mais reste dans ses souvenirs, traumatismes de son enfance et la mort, disparition mystérieuse de sa soeur, neuf ans plus tôt. Ainsi que le sombre, Wes qui tourne autour d'elle et qui serait peut-être le sadique au couteau qui tue, viol, et mutile des femmes avant de les laisser dans la rue, dans les alentours de la vie de Beck.


Un thriller psychologique qui nous plonge dans les racines du mal. Dans l'enfer de familles toxiques, dont les enfants en sont les plus grandes victimes. Et qui pour nombre d'entre eux, même s'ils ont hélas en eux les gènes, l'ADN de l'un ou des deux monstres de parents ne deviendront jamais comme eux, jamais ils auront envie de faire subir à d'autres ce qu'ils ont subi... et d'autres l'inverse. Après tout... les chiens font des chiens.


" Taches Rousses ", fût une très bonne découverte dont Morgane Montoriol m'a bien mené en bateau.
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J'ai été attirée par la couverture et le synopsis de ce livre à la bibliothèque et j'ai bien fait de l'emprunter. L'auteur nous emmène à Los Angeles suivre la vie de Beck qui a quitté le fin fond de l'Oklahoma après la disparition de sa soeur. le style est très "visuel", on arrive vraiment à se projeter dans l'environnement de Beck, à sentir les odeurs, voir où elle habite, se représenter les personnages qu'elle rencontre, ressentir ce qu'elle ressent. L'auteur nous emmène petit à petit vers un dénouement auquel on ne s'attend pas du tout! Difficile à croire que ce soit un premier roman tellement c'est bien écrit, j'avoue avoir été bluffée.Vivement le prochain !
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Ca va être fort difficile de te parler de ce livre. Fort difficile parce qu'il a suscité en moi d'étranges émotions que je ne sais vraiment décrire...

J'ai été littéralement ensorcelée dès les premières pages...la tournure, la manière, ce que l'on appelle communément le style même si cela ne veut pas dire grand-chose. Les mots que certains qualifieraient de vulgaire qui pourtant, placés juste là où il faut, à la manière de Despentes, deviennent presque de la poésie. Etre cru ou vulgaire dans un récit, c'est tout un art.
Choqué ? Certains le seront peut-être.  Moi, j'adore quand on appelle un chat un chat. Encore plus lorsque c'est fait avec brio. Bref vais pas m'étaler sur la bienséance qui est au final propre à chacun. Quoi qu'il en soit, j'ai adhéré passionnément !

C'est plutôt bien parti quand l'intrigue prend place dans les quartiers juste à côté d'où tu as vécu plusieurs années. D'autant plus quand l'auteure est capable de t'en faire ressentir chaque odeur, même celle de la betterave qui va pourrir tes narines. Te faire voir chaque image, chaque tache de rousseur qui finiront par t'omnublier. de placer une atmosphère puissante à t'en faire tourner la tête.

"Taches rousses", c'est une alternance de chapitre entre Beck et Wes à la première personne pour chacun d'eux.
Beck, c'est une nana qui tente tant bien que mal...plutôt mal...de faire sa place dans le milieu du cinéma depuis que sa soeur a disparu voilà bien des années. Elle couche avec un agent réputé et joue un meilleur rôle dans la vraie vie qu'à l'écran.
Wes, lui, c'est un drôle de type. Dès le départ tu comprendras qu'il ne fait pas dans la dentelle. Il a de la tune sans qu'on sache d'où elle vient et semble imbibé de l'odeur du sang.
Il y a ce quelque chose de primaire, de primal, chez ces personnages qui les rend vrais, justes, authentiques. Qui les rend puissants comme je l'ai rarement vu.

Ils errent tous deux dans ce Los Angeles mis à mal par un tueur en série franchement terrifiant. L'auteure a réussi à créer un de ces tueurs uniques, de ceux qui se distinguent, qui ne s'oublient pas.

Les explications te viendront d'elles-mêmes sans qu'elles soient données comme telles.
Elles arrivent au gré des choses, presque au gré du vent et tu les saisis l'une après l'autre pour reconstituer le puzzle. Des sous-entendus à demi-mot, des descriptifs déposés nonchalamment ici ou là, que tu pourrais même zapper si tu n'es pas attentif et qui, pourtant, donnent des pistes que tu devras suivre le nez collé aux pages comme le chien la truffe au sol.

Un premier roman déroutant, brut, vif, percutant, incisif, caustique, troublant, sarcastique, étrange, déstabilisant, perturbant...la liste est longue et pourtant je n'ai pas l'impression d'avoir trouvé le mot juste. Ce qui est juste, par contre, c'est qu'il est difficile de croire que ce soit un premier roman tant l'aboutissement est grand.

Des répétitions, des anaphores, des mots qui se répètent encore et encore pour enfoncer le clou plus encore. Pour t'ensorceler, te tenir captif de ce récit que tu ne peux lâcher. Des émotions, beaucoup d'émotions. Rotor de bout en bout. Et puis ce truc que tu vois rarement: cette sensualité puissante qui se dégage de chaque page.

La fin est puissante, douloureuse, perverse. Les révélations m'ont bouleversé. Là tout au fond de moi et je ne sais pas vraiment te dire pourquoi. Une chair de poule qui n'est pas liée à l'horreur, mais plutôt à ce que je ressentais de si contradictoire, de si ambigu face à ces personnages qui le sont plus encore. de me retrouver devant un tel drame, une telle horreur et pourtant éprouver une forme de compassion ou alors...est-ce de fascination dont il est question ?

Je ne sais que te dire de plus pour t'en convaincre, mais je pense que t'as capté ...

C'est brillant... Non...C'est MAGISTRAL !

Lien : https://sangpages.com/2020/0..
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Lecture faite dans le cadre du Prix des Lecteurs 2021 Livre de poche dont je suis membre du jury polar.

Ce livre est très particulier et c'est certainement pour cela qu'il ne fait pas l'unanimité.
Tout comme l'année dernière, lors de sa sortie en grand format, ce livre fait débat.
Pourquoi ?
Parce que ce livre est difficile par sa forme. Il y a beaucoup de descriptions très précises et détaillées - qui peuvent sembler interminables - un récit morcelé, une écriture percutante au vocabulaire très cru.

Mais il est également difficile par son contenu. C'est une histoire noire à l'ambiance glauque, aux personnages névrosés et traumatisés par un passé douloureux, un sujet perturbant.

Alors c'est tout ou rien, on accroche totalement, ou pas du tout.

Moi j'ai adoré.
J'ai dévoré ce livre de la première à la dernière page.
Alors oui, le rythme est lent, on s'englue dans cette histoire sombre, poisseuse, toxique et dérangeante.
Non, on ne s'attache pas aux personnages. Ils sont détestables. Beck est froide, insensible et complètement dépourvue d'humanité.

Pourtant, le récit est intense, prenant. J'ai été attirée par cette histoire malsaine, sulfureuse et sordide, captivée par cette lecture atypique, aux personnages complexes.

Lien : https://livrite.fr/taches-ro..
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D'abord, le négatif : encore une auteure, autrice, auteuse, qui situe son roman aux Etats-Unis !
Mais pourquoi donc ? Complexe vis à vis des USA ? Admiration sans bornes pour ce pays ? Désolé, mais je ne marche pas, surtout si cela n'apporte rien au roman, et c'est le cas ici. Personnellement, je me sent Latin jusqu'au bout des ongles, et fier de l'être; j'ai réussi à faire toutes mes études sans étudier l'anglais, alors j'ai du mal à me retrouver pour la xième fois à San Francisco, avec sa chaleur, sa moiteur, sa foule, son Echo Park, ses Starbucks, avec des prénoms qui me sont totalement inconnus; Wes, Ashley, Beck, Harper...
Cela dit, j'ai beaucoup aimé le style d'écriture: direct, parlé, percutant, parfois cru. de temps à autre, de longues phrases, envoûtantes...
Les personnages sont attachants; une idée-force les relie: ils sont obsédés par le vide de la vie, qu'ils trouvent insipide et inutile. Tous des paumés... "De génération en génération, chacun vivait cette même vie sans vie" "Je suffoque dans ton RIEN"; les deux citations sont de Wes qui s'adresse à Muskogee, sa ville.
J'ai souvent pensé au film "Les désaxés".
Certains passages du roman sont d'ailleurs de véritables scènes de cinéma, en tout cas, faciles à adapter.
Donc, à part le coup de gueule du début, j'ai beaucoup, beaucoup aimé ce livre.
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Beck n'est pas autant vernie que les apparences pourraient le donner à penser. Et c'est justement son très épais vernis qui peut laisser deviner qu'elle en a vu de toutes les couleurs. Au point de ne s'attacher à rien ni à personne. C'est plutôt son passé qui s'accroche à elle, qui semble même l'engluer.
Il n'y a dans ce livre personne à qui nous nous attachons, peu d'humour, à part une expression dans une description. Il n'y a pas de lyrisme, il n'y a pas de poésie, il n'y a pas de goût à savourer, sauf un titre de Jimmy Rodgers qui est un appel à l'affection et à la tendresse.
Le problème est que cette écoute en boucle par Beck est à l'image de sa vie qui revient toujours à son point de départ.
Cela veut-il dire qu'elle va retomber sur quelqu'un qui va la faire souffrir et qu'à nouveau le méchant va gagner ?
Peut-être que oui, c'est encore la méchanceté qui va gagner.
Ce livre est loin d'être séducteur. L'atmosphère est moite et nous glace le sang. Il y a des instants trop crus et il manque de chaleur. Il manque peut-être de métaphores, mais pour que le mal n'ait rien d'un style.


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Rousse : (nom masculin) dont les cheveux sont roux. Longtemps, cette chevelure a été associée au feu, au diable. Au moyen âge on y voyait un maléfice et le bûcher était souvent de mise. Brune opaline, c'est la couleur que j'aurais souhaité avoir et que je m'évertue à porter de temps à autres.

Les États-Unis d'Amérique ont deux visages. Celui policé et glamour, que se prêtent à nous vendre les séries ou autres médias. Celui des grandes villes, qui sont l'apanage de la réussite. Mais également celui de la ruralité, de ses populations pauvres et mis au ban de la société. C'est ainsi qu'Hollywood se révèle être le parfait paradis artificiel des midinettes en mal de reconnaissance et des jeunes premiers timorés. La vie rêvée dans la citée des anges. Des anges déchues pour la grande majorité.

C'est ainsi que Beck a fui un foyer violent et amputée de moitié, pour une autre vie côte Ouest. Elle a fui pour faire vivre sa soeur disparue à travers un rêve. Celui de briller en tant qu'artiste. En tant qu'actrice. Et pour ce faire, vivre en abime cette vie d'actrice. Elle devient au quotidien au fantasme qui aurait du être. Qui aurait pu être. "Leah Westbrook a disparu un après-midi de septembre, dans une petite ville de l'Oklahoma. Elle avait quatorze ans. Son corps n'a jamais été retrouvé. Depuis, sa soeur, Beck, a quitté la ville pour s'installer à Los Angeles. Elle vit par procuration le rêve de Leah, en tentant une carrière de comédienne. Sans aucun entrain. Contrairement à sa soeur, dont la peau était parfaitement unie, le visage de Beck est couvert de taches de rousseur. Des taches qu'elle abhorre et qui lui rappellent l'extrême violence de son père. Bientôt, des corps atrocement mutilés sont retrouvés dans le quartier d'Hollywood où elle a vécu. L'oeuvre d'un tueur en série que la police peine à attraper. Peut-être cet homme aux yeux terribles, qui suit Beck partout..."

Mais cette ambivalence a un prix. Celui de se perdre soi-meme. La volonté tenace d'arracher chaque parcelle de ce qui la fait. A commencer par ses taches de rousseurs, qu'elle cache tant bien que mal. La moiteur ambiante l'en empêchant. La chaleur ambiante l'écrasant de son poids. Un regard noir et dépourvu d'âme la traquant.

Le rôle essentiel de l'art. L'horreur comme muse, comme source d'inspiration. L'âme du mal comme moteur créatif. le diable est dans les détails paraît il. L'art comme moteur d'un duo dysfonctionnel. Duo malgré lui, lié dans un moment.

Morgane Montoriol nous emmène dans un environnement clinquant et luxueux au coeur du monde artistique. Elle en retire le vernis couche après couche dans son écriture nerveuse et concise. le noir passé suintant entre chacune des actions, des pensés des protagonistes.

J'ai vécu ma lecture de Taches rousses comme un huis clos, sur deux temporalités intimement liés. Une intrigue savamment distillée, qui ne demande qu'à être dénouée. Bien que j'ai trouvé la fin assez rapidement, j'ai été happée par la plume incisive de Morgane Montoriol.

Belle lecture à vous !
Lien : http://lesjolismotsdeclem.co..
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Un premier thriller très réussi de Morgan Montorio avec tous les ingrédients : une disparition ancienne et non élucidée, des meurtres atroces de jeunes femmes, un suspect potentiel et de fausses pistes auxquelles ont croit assez facilement.
L'écriture est fluide , tout est subtilement révélé sans être jamais vraiment dit afin de nous laisser comprendre ou croire comprendre.
Ce thriller commence lentement par la présentation et l'installation des personnages puis le rythme s'accélère en même temps que les meurtres et les fausses pistes.
On entre dans le mécanisme de pensée des personnages, mais nous n'avons pas toutes les cartes en main car l'auteure ne nous dévoile jamais totalement son jeu si bien que le suspense est garanti et la fin jamais envisagée.
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Un roman agressif, un roman qui retourne les tripes, des scènes qu'on a envie d'oublier, du noir, du profond, du répugnant, du singulier, une écriture excentrique : TÂCHES ROUSSES !

Une écriture lourde, cru dont je n'ai pas l'habitude distingue les débuts d'un roman aux scènes extravagantes. Tout commence d'une disparition. Leah.Femme de la scène ; Une soeur, Beck aux tâches rousses ignobles, que décrit l'auteure avec précision et détail.
Un récit particulier, un polar où l'enquête tourne autour de cadavres retrouvés. Mais qui sème ces morts ?
Le style d'écriture avec les tournures Anglo-saxonnes m'ont étonnés et surprise ! J'avais l'impression d'être perdu et de ne pas comprendre le sens des phrases, mais pas de panique pour moi j'ai rectifié tous les passages dans ma petite tête et me voilà reparti. le style fini par retomber au milieu du roman, sur quelque chose de plus fluide. En effet, les tournures de phrases sembles plus souple et moins dur. Elles agressent moins. Comme deux faces contraires.

D'ailleurs, si j'avais une question dès les premiers chapitres c'est : pourquoi ce style d'écriture ? ( C'est la première fois que je lis ce genre, il ne me déplaît pas seulement il m'intrigue, il ne me choque pas il m'interpelle, il ne passe pas inaperçu, il marque simplement et dans le temps )
Un peu comme Beck, du moins c'est ce que j'ai pensé, le profil du personnage m'a donné juste une pensée de manipulation, de sociopathe et de maniaque. J'ai vraiment apprécié ce côté là de sa personnalité ! Non je ne suis pas folle, je suis juste attiré par les personnes avec des comportements étranges et des troubles mentaux important ! Cela ne fait pas de moi une tueuse pour autant si ?

Ce que j'ai vivement adoré ce sont les descriptions, en effet l'auteure n'hésite pas à décrire un paysage, une relation, un ressentis ou une personnalité sur plusieurs pages. J'aime beaucoup quand les éléments et les événements sont expliqués. Passer du coq à l'âne c'est pas vraiment intéressant et ça je trouve que c'est vraiment le point fort de l'auteure. Par exemple, dans le récit Morgane explique à diverses reprises la relation entre les deux soeurs mais également la relation qu'elles entretiennent avec leur parent.
Des moments forts à priori sans importance mais qui prennent tout leurs sens par la suite.

En bref, le suspense et l'intrigue ont enfin pris leur sens quand il resté 150 pages ce qui m'a satisfaite, lectrice mordu d'action ! le début du roman été principalement axé sur Leah, Beck et les différents vécus ce qui plonge vraiment le lecteur dans leurs quotidiens avant de donner la soif de découvrir.
Morgane Montoriol se distingue vraiment par son style à plaire ou non. Même si j'ai trouvé une écriture et une structure de texte inhabituelle et paradoxale pour moi ce polar m'a marqué et laisse des souvenirs à vif. Je n'oublierai pas de si tôt le dernier acte cruel énoncé.
Une auteure à suivre. Publié chez Albin Michel
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Beck Westbrook, 24 ans, apprentie comédienne sans conviction, se perd dans un Los Angeles où tous portent un masque pour décrocher le rôle de leur life. Cette cité des Anges où rien n'est angélique... tant mieux car Beck ne l'est pas non plus.
D'une beauté diaphane, parsemée de taches de rousseur qu'elle camoufle et déteste, elle est l'amante d'un vieux beau plein aux as qui se rassure comme il peut en baisant une jeunette.
Je me tourne vers Ash, et regarde son visage usé d'avoir été trop porté. Ce visage d'occasion, ayant l'air d'avoir été utilisé par d'autres avant lui (...). un visage vintage, Antique même. Une gueule qu'on trouverait sur eBay dans la catégorie seconde main (...)
Pas dupe, elle en joue et le manipule. Mais pourquoi? Pour un rôle? Pas vraiment , car au fond Beck n'a pas envie d'être actrice. C'est Leah qui le voulait. Oui mais Leah a disparu à 14 ans et Beck s'efforce de réaliser les désirs de sa soeur, de vivre la vie de sa soeur. Et de s'effacer, comme elle efface ses tâches de rousseur. Ces tâches...Les mêmes que son père, violent, tyrannique, maltraitant.
Regardes-moi toutes ces tâches de rousseur! Une bouteille de boue m'aurait pété au visage, je n'aurais pas autant de taches. Ce que c'est laid. Mais ce que c'est laid! J'ai l'air sale et négligée. J'ai l'air de sortir la tête d'une benne à ordures remplie à ras bord de lentilles cuisinées. Pire, de merde liquéfiée."
Maquiller son visage pour en changer les traits: étaler fond teint et anticerne pour retrouver une toile blanche et avec l'aide d'un pinceau et de quelques couleurs s'artialiser. Correspondre à l'image que les autres attente d'elle. le masque tient.... à peu près. Et quand il se fissure, Beck le retouche inlassablement... jusqu'à ce qu'elle rencontre Wess.
Et ses yeux rentrés profondément dans sa peau ne me veulent rien de bien. Ils sont un canoon d'AK-47 en lévitation, prêt à décharger dans ma direction. Leur opacité me rappelle celle des yeux de mon père".
Wess aime l'art, Géricault, Bacon. Des artistes morbides pour certain, des artistes qui vont au delà des apparences pour d'autres. Bacon défait le visage en lui ôtant le masque souriant sous lequel on se réfugie. Il défigure, plonge dans la chair pour faire ressortir la viande... un peu comme ce tueur en série qui mutile atrocement des corps dans le quartier de Beck...
Mon avis:
Dès les premières pages on est accroché, grâce à des punchlines qui s'enchaînent et donnent le ton. Un ton qui va droit au but, qui pose direct la psychologie des personnages ambigües que l'on aime détester. Émotions et descriptions sont brutes , à fleur de peau, comme ces tâches de rousseur.
Un roman- thriller polyphonique où le drame familiale et les non-dits ont plus que la peau dure!
Lien : https://lesvoyagesinterieurs..
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