AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le château du diable rouge (5)

Un monde en perpétuel mouvement

"Que faisait, au Moyen Age, un garçon d'une quinzaine d'années qui n'avait ni télé ni console de jeux ni téléphone portable ? S'il était de bonne famille, il pouvait, par exemple, suivre une formation d'écuyer, comme Michel de Gallardon. Il apprenait alors à survivre, à se battre ou même à tuer. Autant de "disciplines" très utiles à une époque durant laquelle le mot "adolescent" n'existait pas. On y passait de l'enfance à l'âge adulte sans transition, dans un monde de pionniers à la fois sombre, tragique et poétique, mystérieux et violent. Un monde en perpétuel mouvement qui me fascine depuis toujours".
Viviane Moore
Commenter  J’apprécie          90
Ma mission est plus complexe, je suis là pour m'assurer qu'Enguerrand a la capacité d'exercer son rôle mais aussi, si c'est le cas, veiller à ce que nul ne lui dérobe le pouvoir...
Commenter  J’apprécie          50
- Vous faites bien sombre figure, mon beau sire. L'air de notre château ne vous conviendrait-il point ? A moins que ce soit la compagnie de sire Enguerrand ?
- Ma foi, comme tous les fols, tu es trop perspicace, Triboulet, répondis-je.
- Il y a plus fol que moi en ce château, ne trouvez-vous point ? Ah, si vous saviez à quel point le vieux sire me manque. J'aurais dû partir pour les croisades, moi aussi !
L'imaginer prendre la croix m'arracha un sourire. Mais il poursuivait, faisant de grands gestes de ses bras trop courts.
- J'aurais fini percé d'une flèche ou empalé par une lance ! A moins que je ne sois mort des fièvres ou du soleil. Mais je ne suis point de cette sorte de fous ! Pourtant, croyez-moi, le vieux sire me manque !
Il s'assit sur une marche et resta un moment, tassé sur lui-même, l'air désespéré.
Je ne savais pas s'il jouait la tristesse ou s'il était vraiment affligé.
- Peux-tu me mener jusqu'à l'infirmerie ?
Il fronça les sourcis qu'il avait épais et touffus.
- Vous voulez donc visiter le jeune Raoul.
- Décidément, on ne peut rien te cacher.
- Vous croyez donc que j'ai quelque bon sens, puisque vous me prenez pour guide ? N'êtes-vous point fol vous-même, bel écuyer ?
- Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit, répondis-je, me souvenant de l'un des enseignements de mon maître.
Un large sourire se dessina sur le visage de Triboulet.
- Voilà une phrase que je vais vous voler.
- Elle m'a été donnée par mon maître et je te l'offre avec plaisir, Triboulet.
Commenter  J’apprécie          30
Il était prévu que nous quittions le château des Coucy après le banquet, mais ce soir-là, mon maître m'annonça son intention de me faire chevalier.
Je demeurai saisi.
Chevalier, moi ? Soudain, alors que j'en avais tant rêvé, je doutai. Etais-je vraiment prêt ?
- Tu as souvent côtoyé la mort, Michel. Tu as compris la part d'ombre qui est en chacun de nous et tu as choisi la vie. Il est temps pour toi d'être adoubé, fit mon maître.
Je savais que cette fois j'abandonnerais la part d'enfance qui restait encore en moi. Qu'il me faudrait quitter mon maître pour aller seul de par le monde. Je réalisai soudain que cette envie-là, de m'affronter enfin aux dangers, à la vie, sans nul autre maître que moi-même, était tout ce que je désirais.
Commenter  J’apprécie          20
Mon père répétait souvent que la vie est pleine de signes que nous ne savons pas décrypter mais que le plus petit d'entre eux possède une signification. Que penser alors de ce qui arriva ce matin-là, alors que nous étions réfugiés, mon maître et moi, dans une grotte pour échapper à un violent orage ? Je vis de mes yeux ce qui, pour moi, n'existait que dans les contes... et dans l'Ancien Testament.....
.....
- Regarde Michel ! souffla le chevalier Raoul d'une voix étrange.
Je levai les yeux. Des centaines, des milliers de formes noires tombaient du ciel !
Je fronçai les sourcils, pas vraiment sûr de comprendre ce que mes yeux percevaient. Les choses - comment les nommer ? Etaient-ce des pierres qui dévalaient ainsi du haut des nuages ? - heurtaient la terre, rebondissaient, s'empilaient. Enfin, l'une d'elles s'écrasa devant moi et je la contemplai, incrédule.
C'était le silence, soudain.
L'orage s'était éloigné, la pluie s'était arrêtée.
Devant nous, sur la terre détrempée, gisaient des grenouilles ! Une multitude de grenouilles, agglutinées les unes contre les autres, recouvrant le sol de la clairière et même au-delà. Etendue verdâtre, mouvante, sautillante. Certaines étaient mortes, d'autres étourdies, d'autres, enfin, s'enfuyaient.
La voix grave du chevalier s'éleva :
- Je vais infester de grenouilles ton territoire tout entier. Le Fleuve en grouillera. Elles en sortiront et pénétreront dans ton palais, dans tes appartements privés, sur ta couche...
Les grenouilles grimperont même sur toi, sur tes courtisans et tous tes sujets...
Dans ce passage de l'Ancien Testament, la pluie de grenouilles est l'un des premiers avertissements envoyés par Dieu au Pharaon d'Egypte qui le défie.
Un pressentiment terrible m'envahit. Comme si j'allais bientôt devoir affronter un ennemi que ni mon courage ni mon épée ne suffiraient à tenir en garde....
Commenter  J’apprécie          20




    Lecteurs (8) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Viviane Moore, Le seigneur sans visage

    Quel est l'animal de compagnie de Michel ?

    une hermine
    un chat
    une salamandre
    un chien

    15 questions
    821 lecteurs ont répondu
    Thème : Le Seigneur sans visage de Viviane MooreCréer un quiz sur ce livre

    {* *}