Citations sur Plafond céleste (17)
Qu'elle se débrouille! Après tout, que peut-il lui arriver dans cette grotte? Elle déteste y aller, rechigne chaque année alors que c'est si intéressant...Fourmensac n'a jamais tué personne.
Quand on décide sciemment d’emmerder le monde, on trouve toujours un moyen. Son insupportable manque de savoir-vivre est venu justifier la décision de lui refiler la clôture de la maison au dernier moment. Certes, ce n’est pas très classe, mais de bonne guerre, puisque c’est lui qui l’a déclarée.
Le temps s’écoule, sans repères, sans balises, sans heurts... Les mots ont cessé de vouloir changer le cours des choses. La paix contractualisée avec brutalité a mis fin à la vaine agitation. La mauvaise foi est manifestement une valeur partagée par les deux reclus. Cette situation n’est chargée de rien d’autre que ce qu’ils veulent bien supposer. Leurs supputations sont nombreuses, plus ou moins orientées par une pente pessimiste qui s’impose à eux, comme l’obscurité. En toute objectivité, même omnisciente, il est difficile de leur donner tort.
Facile à dire, quand on n’a pas d’horloge…
De quoi me parlez-vous ?
De l’horloge biologique !
Jamais entendu parler.
La procréation, le désir d’avoir des enfants, de les élever, ça vous parle ?
Comment peut-elle oser se plaindre ? Elle qui a la chance de ne pas travailler, d'élever deux beaux enfants, d'être en bonne santé, de jouir – même si le mot lui semble étranger – d'une situation financière et sociale très confortable, qu'elle partage – terme également abstrait à ses yeux – sa vie et son lit avec un mari pas si désagréable, quand on sait le prendre. Tout cela, elle le conçoit, le comprend, l'intègre, mais ne peut plus se résoudre à l'assumer. Si seulement la colère l'animait, elle pourrait tenter de faire bouger les choses, mais il faut croire que cette émotion est trop forte pour sa modeste personne. Elle se contente donc de suivre ce guide dédaigneux et désagréable qui lance ironiquement :
« Le bout du tunnel n'est plus si loin. »
Cette maladive indécision lui bloque l'existence comme un calcul rénal. Les émotions s'enchaînent, mutent, se mélangent... Elle sait que tout finit par revenir en sens inverse. L'avocat du diable n'est jamais très loin. Elle a vendu son âme à ce démon il y a bien longtemps, adoptant religieusement sa doctrine : toujours aller à l’inverse de ce que l’on voudrait, pourrait ou devrait faire, juste par principe. Elle a fait l'expérience, à plusieurs reprises, de l'effet pervers de ce jeu dialectique. Chaque fois, elle s’est sentie bête, alors qu’elle espérait perfidement avoir le dernier mot.
Que son mari soit allé jusqu'au bout de sa mauvaise foi ou pas, elle sera affranchie d'une pesante entrave : l'hésitation. Cette maladive indécision lui bloque l'existence comme un calcul rénal. Les émotions s'enchaînent, mutent, se mélangent... Elle sait que tout finit par revenir en sens inverse. L'avocat du diable n'est jamais très loin. Elle a vendu son âme à ce démon il y a bien longtemps, adoptant religieusement sa doctrine : toujours aller à l’inverse de ce que l’on voudrait, pourrait ou devrait faire, juste par principe. Elle a fait l'expérience, à plusieurs reprises, de l'effet pervers de ce jeu dialectique. Chaque fois, elle s’est sentie bête, alors qu’elle espérait perfidement avoir le dernier mot.
La technologie ne saurait remplacer la nature. C'est ce qu'il se plaît à croire. La roche n'est pas son violon d'Ingres. Sa passion première, qui l'a conduit dans l'impasse du tourisme scientifique, a toujours été l'astronomie. Lui qui rêvait d'étoiles et de grands espaces se retrouve enfermé sous un plafond aussi vieux que le berceau de l'humanité. Ironie du sort ou juste retour des choses ?
Le courage des preux chevaliers, ou super-héros des temps modernes, la fait parfois rêver. La goutte d'eau n'est pas encore tombée, celle qui ferait d'elle non plus une femme résignée, mais l'héroïne de son propre changement. Non, elle n'en est pas encore là. Elle est juste ici et maintenant, sur une passerelle métallique qui laisse place à un chemin de galerie sans âme dont le revêtement se craquelle.
La philosophie et la psychologie n'ont jamais été son fort, et pourtant, il nourrit la scélérate fierté d'avoir une certaine forme de lucidité en matière de relations humaines. Il n'est pas inculte au point d’ignorer que ses propos peuvent frôler parfois le cliché surfait ; quoi qu’il en soit, ses différentes analyses et interprétations l’amènent toutes au même constat : la nature humaine se durcit, se glace. Le réchauffement climatique aurait-il son pendant inversé au cœur de l'âme humaine, qui se refroidit inexorablement ? Tout converge. Il est difficile de ne pas s'autoriser à penser que l'inconscient collectif n'y est pas pour quelque chose. De surcroît, l'intelligence – ou du moins l'absence de bêtise – lui interdit d’occulter le fait qu'il est lui-même un maillon de cette chaîne humaine. Un maillon faible ?