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Citations sur La planète Arcania, tome 1 : La prédiction (43)

Alors, par bouffées, lui arrivèrent d’autres odeurs : celles du grand marché, immense, interminable.
Sur les étals s’amoncelaient à n’en plus finir des fruits, des légumes, des viandes et des poissons de toutes sortes. Des jarres remplies d’huiles, de miels, d’olives, de vinaigres, y formaient des rangées de petits soldats bien alignées. Des étoffes du plus bel effet, des objets précieux, des petites statuettes, des selles de cuir brodées d’or attiraient l’attention de tous. Dranoc s’arrêta lui aussi devant toutes ces curiosités qu’il tâta, examina, négocia pour certaines, mais il n’acheta rien. C’était surtout le plaisir de se faire donner du « Votre Noblesse » ou du « Grand Seigneur » par les marchands qui venaient à son devant qui l’avait poussé à s’attarder en ce lieu. Il voyait en eux l’envers du monde dans lequel il évoluait désormais, car il avait rejeté tout ce qu’il était, tout ce qu’ils étaient, mis en lambeau la misère qui le recouvrait jadis pour se parer d’une tunique de nanti. Et il les regardait de haut, amusé qu’ils ne puissent soupçonner un instant qu’il ait été l’un des leurs.
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Il avait compris très tôt qu'il fallait tromper pour réussir ; tromper le peuple par son apparence pour s'en faire respecter, tromper les grands de ce monde par son éloquence pour s'en faire accepter.
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"_[...] Car n'est-ce pas faire preuve d'un optimiste irréaliste que de se croire capable de changer ce monde ?
_Et n'est-ce pas faire preuve d'un pessimisme absolu que de croire que l'on ne peut rien faire, lui répliqua le neutrale Phamasséo d'un ton visiblement irrité."
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Et le jeune Neutrale pensa alors avec ironie que si la valeur de chaque être humain de ce monde avait pu être reportée sur une échelle, avec sur le barreau du sommet le roi et sur le dernier des barreaux le plus misérable des miséreux, et si l’on s’était ensuite risqué à mesurer la distance qui les séparait on aurait pu dire que cette distance aurait peut-être pu servir de mesure étalon pour définir l’indéfinissable infini.
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Déraciné du présent, il se transposa mentalement dans son avenir.
Il lui semblait qu'il pouvait presque le toucher du doigt, il n'était plus ce petit point inaccessible perdu dans l'infini du temps.
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Dranoc avait compris très tôt qu'il fallait tromper pour réussir ; tromper le peuple par son apparence pour s'en faire respecter, tromper les grands de ce monde par son éloquence pour s'en faire accepter.Et il y était brillamment parvenu, effaçant sur lui les traces d'une caste à laquelle il n'appartenait plus.
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Jusqu'au jour où des femmes triales reçurent, par vagues successives, de par le monde, une prédiction annonçant l'extermination sauvage et sanguinaire de la race des neutrales et de celle des triales par la race des hommes. Le motif restait inconnu, les visions restant muettes à ce sujet. La date quant à elle, était plus ou moins précise.
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Mais, en attentant de les reprogrammer pour une fonction attribuée, l’existence de ces êtres sera en suspension, avec un temps de latence qui correspondra au besoin en effectif. Une fois reprogrammé, tout ce qui viendra dorénavant à l’esprit de chaque e-m ne sera lié qu’à la volonté de celui qui gouvernera son guékartz : un petit parasite électronique de la taille d’un ongle, que le conditionneur aura greffé au niveau de son lobe occipital.
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La race des Triales, quant à elle, était dotée d’un don divinatoire ; dont la complexité même dépassait toute connaissance scientifique neutralienne et mettait à mal son esprit cartésien. De façon plus spécifique, les Triales mâles pouvaient revivre par l’esprit des événements du passé au contact d’un objet ayant appartenu à ce passé, tandis que les Triales femelles étaient aptes à révéler l’avenir.
Bien que ces dons constituent tous deux les deux extrémités d’une même branche, l’appréhension de l’avenir nécessitait néanmoins tout un art. Car elle laissait grande place aux jugements, aux suppositions, et aux conclusions des Triales femelles ; autrement dit à leurs interprétations. Pourtant vision et réalité finissaient toujours par se fondre l’une dans l’autre, avec une superposition étonnement précise ; pour devenir le calque l’une de l’autre.
Le sujet des visions donnant à voir des pans du futur, ainsi que le moment ou ces dernières se manifestaient ne pouvaient faire l’objet d’un choix de la part des Triales femelles. Elles n’étaient que les serviles détentrices d’un don qui s’imposait à elles. De plus ces visions ne faisaient pas toujours référence à un futur éminent et il pouvait parfois se passer un temps considérable (plusieurs mois, voire des années), entre une vision et sa réalisation.
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Dès les premiers siècles de civilisation, les particularités et singularités physiques et psychiques propres à chacune de ces trois races entraînèrent une répartition déterminée des tâches. Elles mirent naturellement en avant la perception du potentiel d’un être en fonction de sa race.
Chaque individu se devait donc de focaliser son attention sur les domaines qui lui étaient propres.
Même si aucune race n’était favorisée au détriment d’une autre, chacune constituant toujours un élément indispensable au tout, cette vision de l’espèce donnait conscience de ce que l’on devait être, et non de ce que l’on voulait être. Elle niait par-là même la singularité propre à chacun. Elle devint une doctrine ; la charpente patente essentielle à l’édification de chaque société de ce monde.
La doctrine inspira à chaque race les mêmes centres d’intérêt, les mêmes affinités, une même manière de vivre. Elle fit naître l’unité de penser.
L’appartenance à une race se voulait identité. Elle finit par prévaloir sur l’ethnie.
Les humains se regroupèrent alors par race, sous forme de petites communautés qui s’imposèrent à l’espèce de façon nécessaire. Il était évident pour eux qu’on se trouvait mieux entouré de ses semblables.
Mais se regrouper entre soi change le rapport à l’autre, et cette fraternité au sein d’une même espèce qui se devait d’être universelle en vint à se restreindre, pour être exclusive à la race de chacun ; et le vivre ensemble se résuma à vivre côte à côte.
Avec cette idée de compartimenter chacun, quelque chose comme une sorte de grande cohésion propre à une espèce fut perdue en cours de route pour faire place à un lien tenu, presque invisible, entre les races.
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