Citations sur Jacques a dit. Récit autobiographique (5)
Jacques souffrait tellement de son perfectionnisme qu'il s'arrêtait avant même de commencer. Quand il m' a prise en flagrant délit de sourire en me relisant, excédé il m'a dit : " Tu es vraiment une imbécile heureuse "
Jacques ne dénigrait pas le domaine des livres de jeunesse comme tant de mes amis : " quand est-ce que tu vas écrire un vrai livre ? " ou de collègues qui prenaient une voix de soprano pour me demander : " Tu écris toujours tes petits contes ?" Jacques savait que l'on pouvait écrire un grand livre pour les petits.
"Ça ne te suffit pas que je travaille à plein temps à l'université, que je suive des cours de dessin, que je tente d'écrire, que je fasse les courses, que j'épluche les légumes, que je sois la mère de notre enfant, que je sois ta femme, que j'apprenne à utiliser le subjonctif, que je lise Rabelais, que je fasse des efforts pour m'habituer à ton pays à la noix, que je remplisse des saloperies de formulaires bureaucratiques ..." Je conclu la litanie de la façon habituelle ; "que je quitte ma mère, ma famille et les États-Unis d'Amérique !" J'ajoutai le nouveau crime à la longue liste : "Et en plus tu me colles cette contrebasse pour faire des gammes entre cinq et six !"
Il n'y a rien de glorieux à être malade. Certains disent que c'est enrichissant... à condition de guérir.
Et puis, je finissais toujours par me rappeler de ma joyeuse école américaine où l'on n'avait aucun travail à la maison (ni à l’école) et où l'on n’apprenait rien, dans la joie.