Le père dort. Boy l'observe. Ce n'est plus le père, mais comment le nommer ? Le résidu du père ? Elle referme la porte. Enzo fume une Marlboro dans la cuisine. Boy se sert u verre de lait, s'assoit face à Enzo. Leurs visages énigmatiques sont éclairés par les témoins lumineux de la réalité électronique, frigo, lave-linge, micro-ondes...
-Plus tard, les choses se reproduiront, dit Enzo. Tout sera calme. Pas de poil, pas de tache. Enfin plus rien. Plus de sueur. Plus rien, je te dis.
On existe pour les autres plus souvent que pour nous-mêmes, se dit-elle. Notre existence imprime sa trace à notre insu. Mais si on avait conscience d'être incorporé dans l’histoire des autres sans rien y pouvoir on péterait les plombs. Boy pense que le Nord-Tonkin a fait basculer sa vie vers plus... Plus de réalité. Plus d'existence - de reconnaissance d'elle-même. Elle, Boy...