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EAN : 9782072731747
376 pages
Joëlle Losfeld (24/08/2017)
4.25/5   24 notes
Résumé :
C’est un hymne aux hommes en marge de la loi, qu’écrit ici Richard Morgiève.
Ceux qui ressemblent aux héros de Jean-Pierre Melville, à Lino Ventura, Alain Delon ; ces derniers samouraïs, perdus dans un monde aujourd’hui disparu qui fait la part belle à l’amitié, au code de l’honneur et à l’amour des femmes.
C’est aussi l’histoire de Mietek, qui sort de prison, et essaye de s’en sortir comme il peut en volant des voitures et en braquant, mais au fond, i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Une fois de plus, j'ai choisi ce livre, sans rien en savoir, uniquement attirée par la « bouille à bisous » de la petite fille figurant sur la couverture. Un sourire malicieux, des yeux pétillants, des petits bras tendrement serrés autour du cou d'un homme que l'on voit de dos. Je n'ai pu résister.
Et Babelio et les Editions Joëlle Losfeld ont eu la magnifique idée de me l'offrir via la dernière opération « Masse critique », je les en remercie car, outre son aspect élégant, ce livre m'a réservés bien des surprises.
J'ai oublié quelques temps la petite fille pour découvrir l'histoire d'un drôle de mec, Mietek, la trentaine, beau gosse, petit gangster spécialisé dans le vol des belles bagnoles. Il fût alcolo, alors de peur de replonger il se fait servir de l'eau gazeuse, dans un verre ballon, histoire de se donner l'illusion de l'alcool !
A sa sortie de prison, nous le suivons pas à pas dans ses activités de petit loubard, ou dans son rôle de proxénète.

On se croirait dans un film des années 60 avec Delon, Gabin et Ventura.
Tout y est, les dialogues truculents, les copains aux noms évocateurs : Robert le mort, qui ne l'est pas encore ou Mohamed le périmé, qui ne l'est pas vraiment.

Les hommes ont un sens de l'honneur, comme parait-il, les bandits autrefois, les filles sont belles, ou fatiguées d'avoir trop tapiné, mais lorsqu'elles aiment leur homme, c'est pour la vie.

Et dans ce monde, il y a Cora, la petite fille qui va enflammer le coeur de Mietek.

J'ai tout aimé dans ce livre, les personnages tellement humains malgré leurs travers, et surtout l'écriture précise, imagée, percutante avec des dialogues « à la Audiard ». Richard Morgiève fait revivre magistralement ce milieu populaire du Paris des malfrats.




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Années 1970 à Paris, le plébéien, celui des petits voyous, et à Montreuil, celui qui, au-delà du périphérique, fait un pied de nez à la capitale qui s'embourgeoise.
Petit voleur de voiture, Mietek, gueule d'ange, vient de sortir de prison. Cet orphelin est un ancien alcoolique qui replonge quand la vie lui devient insupportable. Ce qui lui arrive assez souvent parce qu'il a vraiment une VDM entre ses larcins et des parties de jambes en l'air avec des putes dont il est parfois le mac. Même son amour pour Ming qui préfère les femmes est dans une impasse. Cora, l'enfant innocente, va-t-elle sauver le voyou désabusé au grand coeur qui rebondit sur les murs de sa prison intérieure comme une boule de babasse (flipper en langage familier) ?
Ses rencontres avec deux frères complètement frappés, des flics barbouzes qui profitent de leurs hauts faits d'armes dans la Résistance, les deux Mohammed et la famille Cheval (référence au roman éponyme édité en 2009 ?) sont l'occasion de parler d'amitié, de fraternité, de sincérité et de fidélité. Sans oublier Madame Test, sa charmante voisine proche de la mort.
Dans une langue parlée, fleurie, parfois argotique, souvent crue, « Les hommes » est l'histoire d'un garçon à l'ancienne mais « fabricant de malheur », respectueux du code d'honneur qui écoute dans sa voiture « Classe tous risques » de José Giovanni lu par une amie russe et qui assiste à l'effondrement d'un monde où on pouvait fumer dans les lieux publics, même dans les pitaux !
Nous aussi assistons avec un certain pincement nostalgique au coeur à la disparition d'une époque où les hommes étaient des vrais hommes, les femmes toutes des putes et les Arabes des « bicots »... Un brin misogyne, raciste et peu politiquement correct n'est-ce pas !
Mené à un rythme haletant, presque haché à la manière d'un film d'action qui impose son tempo, le roman noir de Richard Morgiève est aussi un hommage à un Paris populaire devenu un musée.
Merci à Babelio et à Joëlle Losfeld Éditions de m'avoir envoyé ce livre.

EXTRAITS
- C'était quoi, mon avenir dans ce putain de pays ? Fréquenter les Mohammed ? le poulet rôti tous les dimanches avec Madame Test ? Chourer les bagnoles pour les frères Brun ?
- Tout était vraiment vide, sale, inutile. C'était moche d'avoir un cerveau et de réfléchir.
- Les mecs autour de moi parlaient politique et foot : les cons avaient besoin de parler à des cons de sujets cons.
- Ah pitié, que les gentils crèvent et nous laissent nous dévorer, nous les autres.
- Qu'est-ce qui s'était passé dans cette famille pour qu'ils soient tous aussi malheureux et fous ?
- Tout me ramenait à moi, rien qu'à moi – être orphelin était un vice dont on ne pouvait se défaire.
- Les livres permettaient aux cons et aux rêveurs de s'abstraire du monde réel, de vivre sous d'autres cieux, une autre vie.
- Seulement comment satisfaire le besoin d'être ce qu'on n'était pas.
- le monde moderne avançait sans répit, il restait de l'ancien des cicatrices et de mauvais rêves, des types comme moi.
- Un flic m'a souri... J'étais en train de passer du mauvais côté.
- Je me suis souvenu de la fin de Touchez pas au grisbi, à ce que pensait Max-le-Menteur : « J'étais plus des leurs déjà ; le monde des caves m'attendait là, dehors. » C'était valable pour moi.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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J'ai adoré, vraiment adoré. Je me suis laissé entraîner dans cette histoire dès les premières lignes, je l'ai « senti » tout de suite. Et je l'ai dégusté ce livre sur et avec « les hommes d'antan», ces gangsters, petits voyous. Il y a tout dans ce livre, la nostalgie, l'amour, le grand amour, la fraternité, le désir, la paternité. C'est parfois cruel, mais c'est rempli d'émotions. Ah la petite Cora !!. Et comme le dit Richard Morgiève, c'est « construit comme on monte un film, coupé pour que le lecteur ne penne pas le contrôle de la narration et n'écrive pas son livre dans le livre » Et c'est plus que réussi . Assurément un des grands romans de la rentrée. Je vais me programmer la lecture de quelques romans précédents tellement j'ai aimé.
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Une couverture en noir et blanc qui n'évoque rien d'autre que les bons vieux clichés d'antan, un homme de dos portant à sa hauteur une petite fille rieuse et un brin chipie. Impossible de passer à côté de la couverture du dernier livre signé Richard Morgiève, Les hommes publié chez Joëlle Losfeld Editions. Sur la forme, c'est alléchant. Et sur le fond, ça donne quoi ? Lettres it be vous en dit un petit peu plus.

# La bande-annonce

C'est un hymne aux hommes en marge de la loi, qu'écrit ici Richard Morgiève.
Ceux qui ressemblent aux héros de Jean-Pierre Melville, à Lino Ventura, Alain Delon ; ces derniers samouraïs, perdus dans un monde aujourd'hui disparu qui fait la part belle à l'amitié, au code de l'honneur et à l'amour des femmes.
C'est aussi l'histoire de Mietek, qui sort de prison, et essaye de s'en sortir comme il peut en volant des voitures et en braquant, mais au fond, il sait qu'il ne peut pas se contenter de ça, qu'il lui manque autre chose : peut-être cet amour impossible qu'il rencontre, cette fille aux yeux de Chinoise qui elle ne l'aime pas, mais lui donnera ce qu'il cherchait sans le savoir.

# L'avis de Lettres it be

Mietek Breslauer est l'homme de la situation, le héros de tous les jours au coeur de ce roman. On marche dans son pas assuré, on suit ses rencontres d'un jour, ses amitiés naissantes, ses amours tonitruantes. La lecture est assez rythmée, terriblement visuelle. On croit apercevoir au détour d'une page la « gueule » d'un Delon à ses plus belles heures, on croit entendre la gouaille d'un dialogue d'Audiard. Morgiève ne ment pas avec ce roman : c'est bien une France d'avant qui est traduite dans ce livre, une France rendue à la perfection tant on « voit » plus qu'on ne lit.

On retrouve dans ce dernier livre de Richard Morgiève tous les thèmes qui lui sont chers. de la place de l'homme à la relation paternelle, en passant par la figure de l'amour et celle de la Femme, l'auteur né à Paris se confronte une fois encore à l'exercice de l'introspection pour délivrer un roman à la hauteur de ses attentes. Ce fut déjà le cas pour Un petit homme de dos, et Morgiève récidive pour, disons-le, le plaisir des lecteurs.

Une lecture hâtive nous laisserait comme seule et unique impression que ce roman est un énième cri, un énième râle du « C'était mieux avant » poussé par un mâle qui regrette les mâles de son espèce et pointe du doigt les moins-que-mâles d'aujourd'hui. Une lecture attentive nous pousse plutôt vers la qualification d'un roman en noir et blanc, qui donne à voir et à vivre une époque révolue où sous les blousons de cuir se cachaient d'éternels frères, d'éternels amoureux, d'éternels amis.

La suite de la chronique sur le blog de Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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J'ai attrapé ce livre au vol sur le présentoir de la médiathèque parce que j'ai aimé cette couverture qui allait me plonger dans des années passées et un univers certainement disparu à jamais. Pourrais-je rencontrer Mietek sur mon chemin ? Pas sûre du tout.
Mietek est plutôt de la trempe des voyous qui volent, montent des affaires de recels, de trafic de voitures, le tout sous une apparence somme toute normale. Dans ses combines il n'est pas seul et ne peut l'être : l'amitié, l'engagement et la parole donnée prévalent.
Mietek veille sur Madame Test sa voisine, seule et âgée. Mietek veille aussi sur le devenir des Mohamed et du café qui va fermer. Impensable pour lui de les voir crouler et finir à la rue. Il sait se faire le fils d'une femme qui n'est pas sa mère au moment où celle-ci passe de vie à trépas ; il sait régler son compte à un souteneur violent.
Un univers qui semble bien loin de notre époque, un langage cru, une inaptitude à être aimé plutôt qu'à aimer. Quand vient l'enfant qui sait le cueillir on s'émeut. La fin m'a particulièrement touchée, émue. 
​​​​​​​Une très belle lecture.
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critiques presse (3)
LaCroix
27 novembre 2017
Sur les traces d’un petit malfrat, Richard Morgiève fait renaître les milieux populaires des années 1970 dans un roman à la tendresse inattendue.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Lexpress
02 octobre 2017
Richard Morgiève raconte l'histoire de Mietek, un beau mec fraîchement sorti de taule, qui observe la transition entre les anciens bandits et une société nouvelle où il n'a pas sa place.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeMonde
08 septembre 2017
Avec « Les Hommes », le romancier ravive, pour mieux l’achever, le monde des truands des années 1970. C’est beau comme un camion.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Mais la lecture pour moi avait été bien souvent une sorte de mort. Je lisais pour mourir, ne plus vivre dans ce monde qui m'accablait, m'en abstraire comme Robert venait de le faire. La mort était au fond la seule liberté que nous les pauvres hommes pouvions avoir - vivre n'était pas qu'impossible, c'était aussi une prière qui ne pouvait être exaucée.
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Le Vieux était mort, il n'y avait plus de place pour les hommes, ils allaient disparaître. Les hommes et les bagnoles, c'était fini. François a mis les essuie-glaces, ils ont balayé le pare-brise, j'ai décidé de devenir écrivain.
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Il m’a demandé si Breslauer, c’était juif. Je lui ai demandé si Brun, c’étaient les biscuits.
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Le monde moderne avançait sans répit, il restait de l'ancien des cicatrices et de mauvais rêves, des types comme moi.
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Fais attention, Mietta, a-t-il repris. La taule, ça fait pas des hommes mais des regrets.
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